Buenos Aires 2013, rendez-vous majeur pour l’Olympisme

Dans deux jours, samedi 07 septembre, le Comité International Olympique (CIO) prendra la première des trois décisions majeures qui engageront le sport mondial dans les années à venir.

Commission exécutive du CIO - Buenos Aires

Ce jour-là, l’institution olympique désignera la Ville Hôte des Jeux d’été de 2020 et devra départager trois cités déjà candidates à plusieurs reprises : Madrid (Espagne), Istanbul (Turquie) et Tokyo (Japon), cette dernière étant la seule Ville Candidate à avoir organisé les Jeux au moins une fois (1964).

Le CIO a le choix entre trois dossiers dont la qualité technique fut soulignée par la Commission d’évaluation au cours du printemps dernier.

Madrid rêve d’accueillir les Jeux après ses tentatives infructueuses de 2012 et 2016 et surtout afin de rattraper son retard sur son éternelle rivale, la catalane Barcelone, hôte olympique en 1992.

Istanbul n’est pas non plus une inconnue pour les membres du CIO puisqu’elle en est à sa cinquième candidature en un quart de siècle. Pour obtenir le sésame de 2020, la « Perle du Bosphore » a mis tout les atouts de son côté : un projet olympique déjà planifié dans le cadre de l’aménagement urbain, une modernisation en cours ou programmée des infrastructures de transports, un soutien populaire historique et un appui politique exemplaire. Toutefois, les manifestations sociales du semestre écoulée et les récentes révélations de dopage dans le sport turc pourraient anéantir les chances stambouliotes, sans oublier aussi le contexte géopolitique régional, avec le conflit syrien.

Enfin Tokyo espère renouer avec son passé olympique en misant sur l’héritage des Jeux de 1964 et sur l’innovation reconnue du Japon. Ainsi, quelques années après la catastrophe de Fukushima, le pays souhaite redonner espoir et grandeur à sa population en accueillant les Jeux Olympiques en 2020. Cet événement serait alors organisé dans le cadre d’installations sportives ultramodernes, à l’image du Stade Olympique avec toit rétractable, aménagé par l’architecte Zaha Hadid.

125e Session du CIO

Après l’élection de la Ville Hôte des Jeux de 2020, le CIO se prononcera dimanche sur l’intégration d’un nouveau sport au programme olympique. La lutte est toujours en sursis mais pourrait bien sauver sa place, tandis que le squash espère profiter de sa popularité et de son développement grandissant pour convaincre les Olympiens, de même que le baseball/softball.

Enfin, mardi 10 septembre, le nouveau Président de l’institution lausannoise sera élu et succédera ainsi au Belge Jacques Rogge, en fonction depuis maintenant douze ans. Six candidats – tous des hommes – ont postulé pour décrocher le « job » : Thomas Bach, Sergueï Bubka, Richard Carrion, Ser Miang Ng, Denis Oswald et Ching-Kuo Wu.

Ce choix ne sera pas anodin, loin de là, car il préfigurera le visage du Mouvement Olympique dans son ensemble, sa philosophie et sa politique de développement pour les années qui arrivent. La lutte contre le dopage et les paris sportifs, le gigantisme des Jeux, la corruption au sein des institutions sportives, la procédure d’attribution des Jeux…, sont autant de sujets évoqués depuis maintenant plusieurs années et qui finalement n’ont jamais été véritablement traités.

Jacques Rogge - 125e Session du CIO

Le prochain Président du CIO aura donc l’exigence d’aborder ces questions fondamentales et surtout, d’oser y répondre avec force et conviction.

La capitale argentine va donc vivre quelques jours décisifs sous le regard attentif de 2 500 journalistes et représentants des médias accrédités.

Illustrations : Crédits – CIO / Flickr :
– La Commission exécutive du Comité International Olympique
– La salle du Hilton Palace de Buenos Aires où se tiendra la 125e Session du CIO
– Jacques Rogge, Président de l’institution olympique

2 pensées

  1. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas pas eu une semaine aussi lourdement chargé au CIO ! L’élection de la ville hôte va d’ailleurs probablement faire beaucoup d’ombre au reste du programme des jours à venir…

    En tout cas, à 48h prêt, nous ne sommes toujours pas avancé sur l’issus du scrutin pour la ville des JO 2020… Chacune aura eu son point faible plus ou moins mis en avant, et toutes ont usé de leur force pour donner du sens à leur geste… Et dans un sens, elles mériteraient toutes de l’avoir car les dossiers étaient réellement réfléchis et ambitieux pour la ville, la nation, le pays… Bien sûr il y a toujours un revers de la médaille (Istanbul semble un peu trop éparpillée et brouillon, Tokyo pourrait payer le prix de récent mouvement autour de Fukushima, Madrid n’est elle pas trop optimiste ?)…

    Nous verrons bien qui sera élu. Je ne pense pas que la règle de l’alternance impose forcement Tokyo (et donc lui donne l’avantage)… Sachant qu’il n’y a actuellement que 3 nations en Asie qui ont accueilli l’événement, et que très peu d’autres (à l’exception de l’Inde ou pourquoi pas Singapour) sont capables de les accueillir… Sinon, ça voudrait dire que tous les 12 ans cela revient sur le même continent, ce qui est loin d’être le cas…

    Le big avantage d’Istanbul, ce sera le fait que c’est une nouvelle destination olympique, un endroit où les JO n’ont encore jamais eu lieu, et c’est aussi ça l’Olympisme… Mais ce point fort pourrait s’avérer point faible car « osé »…

    Madrid, si elle ne souffrait pas de la crise, aurait une candidature irréprochable ! Des infrastructures, du soutien, pas de JO en Europe en 2016, une grande ville… Mais ce – gigantesque ! – point faible (qui pour beaucoup, a directement voulu dire que la candidature était vouée à l’échec) aura-t-il un profond impact sur le choix final ? Il semble bien souvent que la santé économique nationale n’a que peu d’impact sur le choix final… Que faut-il en déduire… ?

    Attendons samedi, de toute façon, ce n’est pas nous qui déciderons ^^ ! Malgré nos préférence, il y aura forcement des surprises… Et l’après annonce, sera elle aussi intéressante, des villes se manifesteront probablement trèèèèèès vite !

    1. Au regard de la semaine écoulée, il n’est plus impossible de penser à une surprise venant de Madrid 2020. C’est véritablement LA candidature qui monte en puissance et elle pourrait faire le coup de Londres qui écarta Paris pour quatre voix seulement…

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