Istanbul avait certainement beaucoup à perdre ce mardi.
Après un mois de manifestations et de contestations sociales en Turquie, la “Perle du Bosphore” attendait avec appréhension la publication du Rapport d’évaluation du Comité International Olympique (CIO).
Le Maire de la ville, Kadir Topbas, a ainsi estimé en début de semaine, que si le mouvement social perdurait, “les Jeux de 2020 resteront seulement un rêve. Qui perdrait ? Nous, la population et Istanbul”.
Finalement, les critiques des membres de la Commission ont salué la qualité technique du dossier turc, soulignant notamment “une planification de l’héritage bien pensée” et des “garanties financières très claires et sans équivoque tant pour le budget du COJO que pour le budget hors COJO”.
Pour les responsables stambouliotes, “ce rapport confirme que la candidature d’Istanbul est parfaitement sur les rails”.
Hasan Arat, Président du Comité de candidature, a également mentionné le fait que le CIO avait apprécié “nos solutions fortes et vérifiées pour livrer les sites et le soutien significatif aux Jeux exprimé par le gouvernement, l’opinion publique et le secteur privé”.
Suat Kilic, Ministre des Sports, a pour sa part estimé que le Rapport était “complet et positif pour la Turquie”.
Pour leur cinquième candidature en un quart de siècle, les promoteurs d’Istanbul 2020 ont misé sur un plan de développement urbain ambitieux, s’appuyant en particulier sur une modernisation profonde des infrastructures de transports.
Pourtant, les membres de la Commission d’évaluation ont apporté un bémol sur la capacité d’Istanbul à faire face aux différents flux de voyageurs au moment des JO. La Commission estime ainsi que “le risque d’engorgement pendant les Jeux reste élevé, en particulier dans la zone côtière et la zone du Bosphore”.
Une critique qui pourrait n’avoir aucune conséquence sur le vote final. En 2005, la Commission d’évaluation avait ainsi pointé ce même risque à l’égard de la candidature de Londres 2012 et pourtant, la capitale britannique avait réussi à coiffer sur le fil, sa grande rivale, Paris.
Cela confirme de fait que malgré un support technique existant – le Rapport d’évaluation – les électeurs olympiens demeurent maîtres du destin de telle ou telle Ville Candidate.
Les jeux restent ouverts jusqu’au 07 septembre.
Malgré un léger avantage perceptible pour Tokyo 2020, les candidatures d’Istanbul et Madrid peuvent revenir en force. Comme souvent dans la course olympique, une surprise de dernière minute peut intervenir.
La présentation des Villes Candidates devant les membres du CIO réunis à Lausanne (Suisse) les 03 et 04 juillet, sera d’ailleurs déterminante. A ce moment là, les trois cités entreront dans la phase du “momentum”, à deux mois de l’élection.
Une pensée