En remportant l’organisation des Championnats du Monde d’Athlétisme 2017, le Royaume-Uni – au travers de sa capitale Londres – replace l’Europe au coeur des grandes manifestations sportives après une période d’ouverture de la part des instances sportives à l’égard des puissances émergentes comme la Chine (JO de Pékin 2008, Mondiaux de Natation de Shanghai 2010), l’Afrique du Sud (Coupe du Monde de Football 2010), le Brésil (Coupe du Monde de Football 2014, JO de Rio 2016), la Russie (JO de Sotchi 2014, Grand Prix de Formule 1 de Sotchi, Coupe du Monde de Football 2018) sans oublier le Qatar (Jeux Asiatiques 2006, Mondiaux de Handball 2015, Coupe du Monde de Football 2022).
Londres offre à l’Europe l’opportunité d’accueillir sur son sol, et dans un espace-temps relativement court, les XXXe Jeux Olympiques, à l’été 2012, la Coupe du Monde de Rugby 2015 et donc les Championnats du Monde d’Athlétisme 2017.
L’annonce de la victoire londonienne face à la puissante capitale du Qatar, témoigne aussi de la volonté de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF), de confier l’organisation de l’événement mondial de la “piste rouge”, à un pays où l’athlétisme est profondément ancré dans la culture populaire et qui n’avait jusqu’alors pas eu l’honneur et le privilège d’accueillir la compétition.
Un élément a sans aucun doute pesé dans la décision de l’IAAF : l’engagement pris récemment par le Gouvernement britannique, de conserver la piste d’athlétisme du Stade Olympique, après les Jeux. Durant de longs mois, l’avenir de cette piste était resté en suspens, ce qui avait fait craindre une quatrième défaite britannique dans la course à l’organisation des Mondiaux d’Athlétisme.
Les retombées pour le Royaume-Uni s’annoncent d’ores et déjà gigantesques, les trois évènements qui seront organisés coup-sur-coup étant parmi les plus populaires au monde.
Du point de vue organisationnel, Londres apporte des garanties non-négligeables aux fédérations internationales ayant confiées l’organisation de leurs compétitions au Royaume-Uni. En effet, la culture du rugby et de l’athlétisme et le souvenir des Jeux Olympiques de Londres 1948, garantiront des stades pleins tout au long des semaines d’épreuves mais surtout, le fait que les stades soient déjà existants apportent une certaine sécurité pour les instances internationales, échaudées par les retards pris par le Brésil dans la construction et la rénovation de ses enceintes sportives pour le Mondial de Football 2014.
En 2017, les Mondiaux d’Athlétisme se dérouleront ainsi, dans le Stade Olympique des Jeux de 2012.
Par cette victoire face à Doha, Londres démontre aussi que le pouvoir de l’argent – les fameux “pétro-dollars” – ne gagne pas toujours et qu’il est bon de revenir à une certaine éthique dans l’attribution des compétitions sportives internationales. Pour le Qatar, la déroute de ce Vendredi pourrait affaiblir la candidature de Doha à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été 2020.
Toutefois, la conquête des grandes manifestations sportives et culturelles de la part des pays émergents n’est pas arrivée à son terme, loin de là, le processus de désignation de la Ville Hôte des Jeux Olympiques 2020 pouvant réserver des surprises, Doha étant candidate, de même que la capitale de l’Azerbaïdjan, Bakou. Et il est essentiel de souligner que ces deux villes ont un même objectif : se faire reconnaître par les institutions sportives et se positionner sur l’échiquier sportif mondial.
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