Le Comité Olympique Allemand retiendra son souffle durant la journée du 08 Mai prochain.
Ce jour là, les habitants de Garmish-Partenkirchen sont en effet appelés aux urnes pour un référendum autour de la candidature de leur ville pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2018.
La célèbre station alpine, hôte des Jeux d’hiver 1936, se présente devant le Comité International Olympique (CIO) avec la capitale bavaroise, Munich, ville organisatrice des Jeux d’été 1972.
Depuis de longs mois, des agriculteurs de la région de Garmish-Partenkirchen, protestent contre le projet de candidature allemand et les exigences du CIO. Ils dénoncent par exemple les contrats signés entre le comité de candidature de « Munich 2018 » et le Comité International Olympique. Les opposants réunis au sein du comité « NOlympia » estiment ainsi que « le conseil municipal de la Ville de Munich et celui de la région de Garmish-Partenkirchen se sont engagés par voie de contrat à remplir toutes les conditions dictées par le CIO ». Ils dénoncent de fait, un abus de position dominante de l’institution olympique. En outre, les agriculteurs bavarois sont sceptiques quant à l’avenir de leurs terres et doutent de la promesse de « Munich 2018 » de restituer les terres agricoles en l’état après le passage des Jeux Olympiques et Paralympiques. La station bavaroise de sports d’hiver est pressenti pour accueillir les plupart des épreuves de neige ainsi qu’un Village Olympique. Je vous invite à cet égard à découvrir l’ensemble du dispositif allemand dans le dossier Présentation et analyse de la Candidature de « Munich 2018 » que j’ai publié le 17 Janvier dernier.
Pour parvenir à organiser un référendum, les opposants devaient présenter au moins 2 000 signatures. Ils ont réussi leur pari et même mieux en réunissant plus de 3 000 signatures.
Aujourd’hui, le comité de candidature regarde en direction de Garmish-Partenkirchen et craint le pire, car si les habitants affichent leur opposition à la candidature, le 08 Mai prochain, c’est l’ensemble du dispositif olympique allemand qui pourrait tomber et de fait, provoquer un retrait de la candidature de « Munich 2018 ». Une catastrophe sportive mais pas seulement, au regard de l’implication des autorités politiques allemandes.
Afin de rassurer les membres votants du CIO, le Maire de Munich demande la présence de la Chancelière Angela Merkel ou celle du Président de la République Fédérale, Christian Wulff, lors du vote de l’instance olympique pour désigner la ville organisatrice des JO 2018, le 06 Juillet prochain. Pour Christian Ude, « il faut que le chef ou la chef soit là. Un sous-chef ne suffirait pas ». Voilà qui a le mérite d’être clair.
Au sein des trois comités de candidature – Munich, Annecy et PyeongChang – personne n’a oublié la victoire de Londres, en Juillet 2005 à Singapour face à la grande favorite qu’était alors la capitale française Paris. La présence et l’intense lobbying de Tony Blair avaient permis de faire pencher la balance olympique en faveur de la capitale britannique. Londres l’avait emporté par quatre voix d’avance, l’un des scores les plus serrés de l’Histoire du CIO.
Illustration :
– Affiche du comité d’opposition « NOlympia »
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