JO 2032-2036 : Berlin pourrait candidater

Candidate aux Jeux de l’an 2000 et prétendante pour l’investiture du Comité Olympique d’Allemagne (DOSB) pour les Jeux de 2024, Berlin pourrait prochainement repartir à l’assaut de l’événement planétaire.

Si l’échéance 2028 n’est pas envisageable compte-tenu de l’attribution de celle-ci à Los Angeles (États-Unis), la capitale fédérale allemande pourrait se rabattre sur 2032 ou 2036. Cette dernière échéance représenterait l’envie de célébrer le retour des Jeux en Allemagne – après Munich 1972 – mais surtout la volonté de gommer les Jeux polémiques de Berlin 1936 au cours desquels le régime nazi avait réussi à déployer toute sa propagande idéologique aux yeux du monde entier.

Néanmoins, le choix de 2036 semble ne pas convenir à une ancienne figure politique de premier plan Outre-Rhin. Présent à PyeongChang (Corée du Sud) pour assister aux Jeux d’hiver, l’ancien Chancelier (1998-2005) Gerhard Schröder a en effet plaidé pour une candidature allemande avant ou après 2036 et ce, afin de ne pas miser un projet sur des considérations historiques :

« Je pense que ce serait bien si nous pouvions postuler à nouveau pour l’organisation des Jeux. Berlin serait le seul endroit qui aurait une chance de réussir.

L’Allemagne devrait candidater, mais soit avant ou après 2036 car sinon, la question historique serait au premier plan au détriment de l’aspect sportif ».

(Crédits – Site officiel de l’Olympiastadion Berlin)

Quoiqu’il en soit, une potentielle candidature de Berlin devra nécessairement recueillir l’accord du DOSB pour envisager une présentation sur la scène olympique internationale.

Bien que le calendrier ne soit pas encore défini par les instances olympiques, le DOSB va certainement étudier les nouvelles modalités proposées aux Villes Candidates par le Comité International Olympique (CIO), tout en examinant en profondeur les raisons qui ont conduit aux échecs successifs.

Au cours des dernières décennies, l’Allemagne a en effet échoué à obtenir l’organisation des Jeux d’été, comme des Jeux d’hiver.

En 1993, Berlin fut ainsi éliminée dès le deuxième tour de scrutin dans la course à l’organisation des Jeux de l’an 2000. Opposée à Sydney (Australie), Pékin (Chine), Manchester (Royaume-Uni) et Istanbul (Turquie), la capitale allemande n’avait alors obtenu que neuf suffrages au premier comme au second tour.

Une dizaine d’année plus tard, en lieu et place de Berlin, le DOSB sélectionna la ville de Leipzig. Cette dernière ne marqua toutefois pas les esprits au sein du CIO, puisque sa candidature fut écartée de la short-list au stade de la requérance.

Par la suite, le DOSB décida de se concentrer sur les Jeux d’hiver, mais là encore, les échecs furent au rendez-vous. La candidature de Munich 2018 s’inclina, en dépit d’un solide dossier technique, face à la favorite PyeongChang. La seconde candidature de Munich, pour les Jeux de 2022, se solda quant à elle par un retrait consécutif à un référendum défavorable.

En dépit de ces deux revers, et avec la volonté de revenir sur le devant de la scène, le Comité Olympique Allemand misa à nouveau sur les Jeux d’été. Le processus interne pour 2024 départagea alors Berlin et Hambourg au début de l’année 2015 et la cité de l’Elbe fut finalement choisie par l’instance olympique avec un projet novateur mais coûteux aux yeux de l’opinion qui rejeta, à l’occasion d’un référendum, la perspective d’accueillir l’événement planétaire.

Concept des sites olympiques de Berlin 2024 (Crédits – Dossier de candidature à l’investiture du DOSB)

A l’aune des échecs et des leçons qui seront tirées, le DOSB pourrait donc retenter l’expérience d’une candidature aux Jeux avec Berlin.

Il faut dire que la capitale fédérale dispose de sérieux atouts.

Berlin possède tout d’abord un prestige international compte-tenu de son rang de capitale et de sa position politico-diplomatique. La ville comptabilise en outre une série d’équipements sportifs d’envergure en capacité d’abriter les Jeux et ce, à commencer par le Stade Olympique, mais aussi le Centre Aquatique et le Vélodrome, deux installations conçues par l’architecte français Dominique Perrault pour la candidature aux JO 2000.

Mais malgré des infrastructures de qualité, une potentielle candidature berlinoise devrait immanquablement composer avec l’opinion publique. Or, dans la course aux JO 2024, Berlin fut affaiblie par la perception populaire du projet et plus globalement de l’événement.

Ainsi, en novembre 2014, un sondage commandé par le DOSB démontra un appui populaire de seulement 48% des citoyens de Berlin. Un chiffre loin d’être suffisant pour convaincre à la fois l’institution allemande, les pouvoirs publics locaux et fédéraux, mais également le Mouvement Olympique.

Laisser un commentaire