Rio 2016 : Les agences antidopage d’au moins dix pays vont demander l’exclusion de la Russie

La semaine à venir pourrait être explosive pour les instances sportives internationales, et en particulier pour le Comité International Olympique (CIO).

A moins de 20 jours de l’ouverture des Jeux d’été de Rio 2016, une demande formelle d’exclusion de l’ensemble de la délégation russe devrait être déposée ce lundi devant l’institution de Lausanne (Suisse).

Cérémonie de clôture des Jeux d'hiver de Sotchi 2014 (Crédits - CIO / Matthew Stockman / Getty Images)
Cérémonie de clôture des Jeux d’hiver de Sotchi 2014 (Crédits – CIO / Matthew Stockman / Getty Images)

Concrètement, et selon une information publiée par « The New York Times », les responsables de la lutte antidopage d’au moins dix pays, ainsi que plusieurs dizaines de sportifs s’apprêtent à faire pression sur les dirigeants du CIO afin que ces derniers mettent un veto à la participation de la Russie aux JO 2016.

Les Agences antidopage des États-Unis, du Japon, de la Suisse, du Canada, de l’Allemagne et de l’Espagne seraient notamment à l’origine de la demande d’exclusion.

Jusqu’à présent, seuls les athlètes russes ont été suspendus suite à des révélations de dopage organisé et après décision de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF). Dès demain, c’est donc une autre problématique qui sera posée à l’instance olympique et non des moindres.

Cette demande intervient après la révélation d’un programme de dopage coordonné et parrainé par les autorités politiques de la Fédération de Russie, notamment dans le cadre des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014.

Selon l’ancien Directeur du laboratoire antidopage de Russie, Grigory Rodchenkov, au moins quinze sportifs impliqués dans ce programme auraient remporté des médailles olympiques il y a deux ans.

Cérémonie de clôture des Jeux d'hiver de Sotchi 2014 (Crédits - CIO / Getty Images)
Cérémonie de clôture des Jeux d’hiver de Sotchi 2014 (Crédits – CIO / Getty Images)

Le CIO se retrouve aujourd’hui dans une position délicate.

En examinant la demande d’exclusion de la délégation olympique russe, l’institution aura à prendre l’une des décisions les plus importantes de son histoire et ce, d’autant plus à l’aune de l’Agenda 2020 qui s’apparente à une vaste refonte du Mouvement Olympique basée sur plus de transparence et d’efficacité.

Le CIO aura en tous cas à composer avec son exigence de fermeté – le Président Thomas Bach a récemment rappelé sa volonté d’appliquer une politique de tolérance zéro – et le principe de présomption d’innocence.

A n’en pas douter, tous les sportifs russes ne sont pas impliqués dans les affaires de dopage et il serait difficilement justifiable d’empêcher lesdits sportifs de concourir sur la scène olympique de Rio de Janeiro, sauf à vouloir lancer un avertissement d’ampleur à l’égard de toutes les délégations.

La Russie – au travers de ses responsables politiques – devrait immanquablement réagir avec à la clé, de nouvelles tensions olympico-diplomatiques.