Tokyo 2020 : La démission logique de Yoshiro Mori

Cinq mois avant la tenue programmée des Jeux d’été de Tokyo 2020, les récents propos sexistes du Président du Comité d’Organisation (TOCOG) ont conduit ce dernier vers la sortie.

Le Président du CIO, Thomas Bach, et le Président du Comité d’Organisation des Jeux de Tokyo 2020, Yoshiro Mori, au cours d’une conférence de presse commune, le 16 novembre 2020 (Crédits – Tokyo 2020 / Shugo Takemi)

Les préparatifs de Tokyo 2020 n’auront décidément pas été un long fleuve tranquille.

Depuis 2013, les organisateurs nippons ont en effet affronté de fortes turbulences, que ce soit au niveau du chaotique chantier du Stade Olympique, mais également de la polémique ayant entouré la conception des emblèmes des Jeux. L’an passé, la survenance de la crise sanitaire du Covid-19 a aussi amené son lot d’incertitudes et de rumeurs jusqu’à l’annonce du report des Jeux d’une année.

Aujourd’hui, alors que Tokyo 2020 a réussi à relever une part majeure des défis relatifs à ce report, en particulier en ce qui concerne la sécurisation des sites olympiques et paralympiques, de même que les équipements du Village des Athlètes, les rumeurs d’une annulation de l’événement perdurent sur fond de défiance de l’opinion publique à l’égard des Jeux et des autorités gouvernementales.

Aussi, le TOCOG se serait sans doute bien passé de la polémique suscitée il y a peu par les propos sexistes de son Président, Yoshiro Mori.

Face à la pression, populaire et institutionnelle, ce dernier a toutefois annoncé sa démission en fin de semaine et ce, afin de ne pas impacter plus encore les travaux du Comité d’Organisation.

A cet effet, ledit Comité a d’ailleurs précisé dans un bref communiqué :

La démission du Président Mori peut sembler préoccupante.

Cependant, nous vous assurons que nous allons rapidement nommer son successeur, de manière transparente, afin de limiter l’impact sur notre préparation des Jeux.

Nous allons également examiner plusieurs actions à entreprendre en se basant sur les opinions et les recommandations émises lors de la réunion de ce jour, concernant la manière de saisir cette opportunité pour davantage promouvoir l’égalité des genres dans la société.

Pour concrétiser cet engagement, le TOCOG a en conséquence décidé de créer un Conseil pour l’égalité des sexes au sein du Comité d’Organisation, et a par ailleurs indiqué qu’il comptait accroître le nombre de femmes présentes au Conseil Exécutif de Tokyo 2020.

En outre, le TOCOG a annoncé que la procédure de nomination du nouveau Président passerait par l’instauration d’un Comité d’examen des candidatures avec une représentation égale des femmes et des hommes.

Un temps pressenti pour prendre la suite de Yoshiro Mori à la tête du Comité d’Organisation des JO 2020, Saburo Kawabuchi a finalement renoncé, lui qui fut nommé Maire du Village des Athlètes, le 23 décembre 2019.

Seiko Hashimoto, le 17 avril 2015 (Crédits – Ambassade de France au Japon)

In fine, le flambeau pourrait revenir à l’actuelle Ministre nippone chargée des Jeux Olympiques et Paralympiques, à savoir Seiko Hashimoto, ancienne patineuse de vitesse – médaillée de bronze sur 1 500 mètres aux JO d’Albertville 1992 – et cycliste sur piste.

L’arrivée éventuelle de cette dernière au poste de Présidente du TOCOG pourrait néanmoins conduire à un nouveau changement ministériel, alors que cinq personnalités ont déjà détenu le portefeuille des Jeux depuis l’attribution de l’Olympiade 2020 à Tokyo : Hakubun Shimomura (2013-2014) – qui fut en outre Ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et des Technologies entre 2012 et 2014 -, Toshiaki Endo (2014-2016), Tamayo Marukawa (2016-2017), Shunichi Suzuki (2017-2018), Yoshitaka Sakurada (2018-2019) et de nouveau Shunichi Suzuki entre avril et septembre 2019.

Laisser un commentaire