Ce dimanche soir, Tampa (Floride) et le Raymond James Stadium seront hôtes d’un Super Bowl 2021 bouleversé par la crise sanitaire du Covid-19. Si le rendez-vous sportif a bien été maintenu, la jauge disponible dans l’écrin des Tampa Bay Buccaneers a en revanche été réduite pour adapter l’événement au contexte actuel.

Nul doute que Tampa aurait préféré organiser un Super Bowl tel que planifié chaque année par la puissante National Football League, d’autant plus lorsque l’on sait que la ville de Floride sera hôte de l’événement pour la cinquième fois de son histoire.
Par le passé, le siège du Comté de Hillsborough a en effet reçu à deux reprises la grand-messe annuelle du football américain dans l’enceinte du Tampa Stadium aujourd’hui disparu.
Construit au milieu de la décennie 1960, le stade, caractérisé par sa forme circulaire et l’absence totale de toiture, avait ainsi été au centre du jeu pour le 18e puis pour le 25e Super Bowl.
Sur le plan sportif, le 22 janvier 1984, la franchise des Raiders d’Oakland s’était largement imposée face à celle des Redskins de Washington (38-9) avec, pour l’époque, l’une des plus faibles affluences enregistrées dans un stade hôte du Super Bowl (72 920 spectateurs). Quelques années plus tard, le 27 janvier 1991, deux autres franchises avaient foulé le terrain du Tampa Stadium, avec in fine une courte victoire des Giants de New York face aux Bills de Buffalo (20-19) et une présence supérieure de spectateurs (73 810).
Par la suite, la ville située à près de 300 kilomètres au Nord-Ouest de Miami, a pu à nouveau accueillir le Super Bowl, respectivement en 2001 et en 2009, avec les victoires successives des Ravens de Baltimore face aux Giants (34-7) et des Steelers de Pittsburgh face aux Cardinals de l’Arizona (27-23) dans une enceinte conçue en remplacement du Tampa Stadium vieillissant.

Implanté à proximité de son aîné jusqu’à la démolition de ce dernier, le Raymond James Stadium fut ainsi aménagé à la fin des années 1990 pour devenir le nouveau terrain de jeu de la franchise locale des Tampa Bay Buccaneers et pour être, également, en capacité d’accueillir des événements sportifs et des manifestations culturelles d’envergure dans un paysage américain sans cesse plus concurrentiel en ce qui concerne les arénas et autres stades.
Conçue par le cabinet d’architectes HOK Sport – devenu depuis l’agence de renom Populous – l’enceinte entourée de gigantesques palmiers dispose d’une jauge de 65 000 places, avec la possibilité de monter celle-ci à 75 000 places, notamment pour la tenue du Super Bowl.
Au cours des dernières années, un vaste programme de rénovation du site a été entrepris pour moderniser en profondeur l’équipement.
De fait, un investissement de plus de 160 millions de dollars a été opéré entre 2016 et 2017 pour assurer une mise à niveau du système de sonorisation et de diffusion des rencontres et concerts organisés in situ avec, pour exemple, l’installation de près de 2 880 m² d’écrans géants et de 400 hauts-parleurs disposés sur l’ensemble de la structure. Des aménagements complémentaires ont également été réalisés pour agrandir les clubs implantés dans le stade, tandis qu’une refonte des suites a permis une montée en gamme des services proposés à destination des spectateurs les plus fortunés, via désormais trois modèles distincts pensés pour 8, 16 ou 36 personnes.
Si ces rénovations assurent aujourd’hui une place de choix pour le Raymond James Stadium dans le dispositif des stades destinés à recevoir le Super Bowl, l’attraction majeure du site demeure pourtant bien le Buccaneer Cove.
Atypique dans une enceinte sportive de ce calibre, mais rappelant le nom de la franchise de football américain qui y réside, le site trône depuis l’ouverture du stade au-dessus des tribunes Nord. Il se compose à la fois d’une réplique d’un village pirate, mais aussi et surtout d’un bateau reconstitué de 32 mètres de long, l’ensemble ayant été imaginé par une entreprise associée au parc d’attractions Walt Disney World présent à Orlando (Floride).

Ce dimanche soir, le Buccaneer Cove sera en tout cas en toile de fond d’un dispositif adapté au contexte actuel lié à l’épidémie de Covid-19.
Prenant la succession du Hard Rock Stadium de Miami, hôte du Super Bowl l’an passé, le Raymond James Stadium s’apprête ainsi à organiser une 55e édition singulière à plusieurs égards, même si le show sera de mise avec la prestation de The Weeknd pour le traditionnel half-time show.
L’un des principaux faits marquants de l’événement tient d’ores et déjà à la jauge de spectateurs, ramenée à 22 000 places, soit plus de trois fois moins que la capacité maximale de l’enceinte. Malgré cette contrainte logistique, qui conduira sans surprise à la plus faible affluence de l’histoire pour un stade du Super Bowl, les organisateurs ont souhaité faire de ce rendez-vous bouleversé un hommage au personnel soignant chaque jour sur le front de l’épidémie.
Aussi, 7 500 infirmiers et médecins venus des quatre coins du pays ont été invités à assister à la rencontre sportive dont l’audience télévisée promet d’être significative compte-tenu du contexte bien sûr, et des particularités relatives au match à venir qui sera, chose inédite à ce niveau, arbitré par une femme en la personne de Sarah Thomas.
Sur le terrain, les Tampa Bay Buccaneers seront en effet la première franchise de l’histoire à jouer le Super Bowl à domicile. Face aux Chiefs de Kansas City, couronnés en 2020 devant 102 millions de téléspectateurs, les locaux tâcheront dès lors de remporter un deuxième trophée, après leur succès acquis en 2003.
Les tenants du titre veilleront quant à eux à doubler la mise, afin d’inscrire un peu plus leur nom dans l’histoire de la NFL, eux qui furent présents pour la première édition du Super Bowl, le 15 janvier 1967, avant d’en devenir les vainqueurs en 1970 et cinquante ans plus tard.
Si le pari est réussi, les Chiefs de Kansas City rejoindraient alors le club des franchises triplement lauréates du Vince Lombardi Trophy, à savoir les Raiders d’Oakland, vainqueurs des saisons 1976, 1980 et 1983, mais aussi les Redskins de Washington (1982, 1987, 1991) et les Broncos de Denver (1997, 1998, 2015).
La franchise du Sunshine State deviendrait par ailleurs la huitième à glaner le trophée deux années de suite, cette performance ayant déjà été réalisée par les équipes des Green Bay Packers à l’issue des saisons 1966 et 1967, les Miami Dolphins (1972-1973), les Pittsburgh Steelers (1974-1975 et 1978-1979), les San Francisco 49ers (1988-1989), les Dallas Cowboys (1992-1993), ainsi que par les franchises des Denver Broncos (1997-1998) et des New England Patriots (2003-2004).
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