Membre honoraire du Comité International Olympique (CIO) depuis 2010, l’Allemand Walther Tröger est décédé cette semaine à l’âge de 91 ans.

Toute sa vie durant, Walther Tröger aura contribué au développement du sport Outre-Rhin, dans le contexte singulier de l’après-guerre puis de la réunification allemande, exerçant alors diverses fonctions dans son pays et au sein d’instances sportives internationales.
Licencié de Droit de l’Université d’Erlangue, celui qui inscrira peu à peu son nom dans l’histoire du Mouvement Olympique, débuta ainsi sa carrière administrative en 1953 au poste de Secrétaire Général de l’Association Allemande du Sport Étudiant, avant d’intégrer la Confédération Sportive Allemande entre 1961 et 1970, puis le Comité National Olympique dont il sera tour à tour Secrétaire Général (1970-1992) et Président (1992-2002).
Dès le milieu des années 1960, Walther Tröger fut aussi impliqué dans le basketball, avec une position de membre de la Commission du Sport de la Fédération Internationale (FIBA) entre 1964 et 1994, mais également l’exercice des fonctions de premier Vice-Président de la Fédération Allemande de Basketball de 1976 à 2006.
Outre ces fonctions précitées, Walther Tröger s’est surtout illustré par la multitude de ses rôles et missions au sein du CIO en lien avec la tenue des Jeux Olympiques dont il aura connu pas moins de 27 éditions.
Chef de mission à huit reprises aux Jeux d’hiver entre 1976 et 2002, il deviendra ainsi Directeur Sportif du CIO de 1983 à 1990, dans une période de transition marquée par les vives tensions entre les États-Unis et l’URSS et l’arrivée à la présidence de l’institution de Juan Antonio Samaranch. Ce dernier en fera d’ailleurs un membre à part entière du CIO dès 1989, ce qui assurera à Walther Tröger l’opportunité de siéger dans plusieurs Commissions, parmi lesquelles la Commission de Coordination des Jeux d’hiver de Nagano 1998, la Commission de Coordination des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002, mais encore la Commission d’Évaluation pour les Jeux d’hiver de 2006. Auparavant, l’ancien leader allemand fut également installé dans la Commission du Programme Olympique (1971-1994) et dans la Commission de la Solidarité Olympique (1985-1989).
Plus récemment, Walther Tröger fut l’un des artisans de la candidature de Hambourg pour les Jeux d’été de 2024. En octobre 2015, soit un mois à peine avant le référendum qui solda la fin du rêve olympique pour la cité portuaire, il avait notamment souhaité un taux d’adhésion de la population locale au moins égal à 60%. In fine, les citoyens de Hambourg rejetèrent le projet dont le coût fut dévoilé tardivement malgré une campagne de communication intensive.
A l’annonce de sa disparition, Thomas Bach, Président du CIO, n’a pas manqué de saluer la mémoire de son compatriote. Comme il l’a ainsi affirmé :
J’ai connu en lui une personne animée d’une formidable passion pour le sport et dotée d’une immense connaissance du Mouvement Olympique, ce déjà lors de notre première rencontre dans les années 1970, lorsqu’il était Secrétaire Général du CNO et que j’étais athlète.
Dans toutes ses activités au long de ces nombreuses années, Walther Tröger a œuvré sans relâche au service du sport et a eu une influence majeure sur le développement du sport allemand et international.
Au-delà de ce riche parcours, Walther Tröger restera surtout comme celui qui fut symboliquement Maire du Village Olympique durant les Jeux de Munich 1972 au cours desquels ledit Village fut frappé par l’horreur de la prise d’otages orchestrée par Septembre Noir à l’encontre de la délégation israélienne.
Sur cet événement qui bouleversa le monde, Walther Tröger mentionna à plusieurs reprises son sentiment, lui qui fut alors l’un des acteurs des négociations avec l’organisation terroriste, se rendant notamment dans l’appartement pris pour cible en compagnie de Hans-Dietrich Genscher, Ministre de l’Intérieur de la République Fédérale d’Allemagne à l’époque :
Des innocents ont perdu la vie et j’étais impuissant. Une telle situation vous accompagne toute une vie.