Au cours des vingt-cinq dernières années, l’Allemagne a enregistré plusieurs désaveux concernant son ambition olympique et paralympique, avec d’abord la candidature infructueuse de Berlin pour les Jeux de l’an 2000, puis l’échec successif des projets hivernaux de Munich pour 2018 et 2022, et enfin le retrait de Hambourg de la course aux Jeux d’été de 2024 après un référendum défavorable.
Aujourd’hui, le Comité Olympique Allemand (DOSB) se retrouve dans une situation paradoxale.
En effet, alors que l’un de ses anciens leaders – en la personne de Thomas Bach – est à la tête du Comité International Olympique (CIO), et pourrait même le rester pour un nouveau mandat, le DOSB semble être affaibli par ses échecs sur la scène olympique et est confronté à un problème pour l’instant insoluble : choisir ou non de se lancer à nouveau dans l’arène avec une candidature aux Jeux d’été de 2032.

Trois territoires pouvaient jusqu’à présent être soumis au verdict des dirigeants sportifs d’Outre-Rhin, avec d’un côté la candidature déclarée de la Rhénanie du Nord-Westphalie, et d’un autre côté, l’ambition toujours vivace de la capitale fédérale, Berlin, et l’intérêt potentiel de la ville qui avait convaincu le DOSB pour 2024, Hambourg.
Néanmoins, lors de la dernière Assemblée Générale du DOSB, qui s’est tenue ce mois-ci à Francfort, les deux cités emblématiques ont plus ou moins fermé la porte à une nouvelle candidature à moyen terme, laissant dès lors le champ libre au projet régional imaginé et porté par des entrepreneurs autour d’une dizaine de villes du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie.
Aucune décision ne sera toutefois prise sur le sujet dans les mois à venir, le DOSB souhaitant d’abord répondre à trois questions essentielles pour comprendre les échecs passés – Quel héritage des Jeux en Allemagne ? Quel impact des candidatures passées pour les territoires ? Quels changements apportés par l’Agenda 2020 et la Nouvelle Norme du CIO ? – et étudier ensuite l’opportunité de développer un nouveau projet pour les Jeux.
Aussi, dans le cadre d’une interview publiée le 14 décembre dans les colonnes du quotidien régional “Berliner Zeitung”, l’un des leaders du DOSB a évoqué une échéance pour une telle décision. Comme l’a ainsi exposé Kaweh Niroomand, vice-Président de l’institution sportive allemande :
Il n’y a plus de calendrier comme auparavant pour les candidatures avec une date-limite pour le dépôt et la présentation d’un dossier. Aujourd’hui, les choses sont plus fluides.
Le DOSB doit développer un processus de décision bien pensé, et lorsque nos problématiques auront été clarifiées, nous exposerons notre choix au public. Je m’attends à ce que cela se produise en 2020.
La Rhénanie du Nord-Westphalie ne souhaite postuler que pour 2032 alors que la communauté sportive de Berlin a tendance à privilégier une offre pour 2036. Cela ne facilite pas les choses. De nombreux avis s’affrontent quant à savoir si cette date est une date appropriée.

Si le développement d’un projet allemand reste à ce jour en suspens, il n’en demeure pas moins qu’une candidature de la Rhénanie du Nord-Westphalie serait de nature à incarner la nouvelle philosophie olympique, loin du gigantisme passé qui a pu pénaliser nombre de tentatives. Avec un tel concept, le Land le plus prospère d’Allemagne pourrait être en concurrence direct avec un autre projet régional actuellement en développement de l’autre côté de la planète, à savoir la candidature du Queensland (Australie).
Pour les porteurs d’un projet centré autour de la Rhénanie du Nord-Westphalie, une candidature doit idéalement être consolidée d’ici l’été prochain, soit au moment des Jeux de Tokyo 2020 au cours desquels le Mouvement Olympique sera rassemblé au Japon et à l’écoute des prétendantes aux éditions suivantes.
Durant les mois à venir, le projet Rhein Rhur City 2032 sera ainsi affiné techniquement et financièrement au regard des discussions engagées entre les parties. Restera alors au DOSB à se positionner et à acter ou non le principe d’une candidature allemande pour 2032.
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