Ce dimanche soir, l’événement annuel incontournable aux États-Unis se déroulera dans l’enceinte de l’US Bank Stadium de Minneapolis (Minnesota).
Le stade ultra-moderne de 73 000 places, inauguré en 2016, accueillera en effet les franchises des New England Patriots et des Philadelphia Eagles autour du Super Bowl.
Pour la 52ème édition de l’événement, la National Football League (NFL) a misé sur le chanteur pop Justin Timberlake pour le fameux “half-time show”, autrement dit, le spectacle musical et scénique se déroulant au milieu de la rencontre sportive.
L’artiste, qui a vendu plus de 20 millions d’albums au cours de sa carrière, et qui comptabilise plus de 48,4 millions d’abonnés sur le réseau social Instagram, succédera à Lady Gaga qui avait enflammé le NRG Stadium en février 2017. Afin de relever le défi – et peut-être de dépasser l’audience record de 2015 établie par Katy Perry avec plus de 118,5 millions de téléspectateurs aux États-Unis – Justin Timberlake s’est préparé depuis plusieurs semaines sur le choix des titres qu’il interprétera, sur les décors et la mise en scène, mais également sur sa propre apparence.

En effet, le chanteur – qui était monté sur la scène du Super Bowl en 2001 avec NSYNC et en 2004 avec Janet Jackson – sera habillé par l’une des références de la mode, à savoir la styliste Stella McCartney, qui, en 2012, avait conçu les tenues des athlètes britanniques pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres.
Dans un article publié cette semaine, le magazine “Vogue Hommes” détaille d’ailleurs la tenue sur-mesure que portera Justin Timberlake :
“Une veste à franges en faux cuir nappa, un ensemble veste-pantalon en Prince de Galles façon camouflage et un foulard bandana noué au cou.
L’éthique environnementale célèbre de la créatrice oblige, la chemise du chanteur est fabriquée en coton biologique et imprimée de paysages pittoresques tirés des peintures de l’artiste britannique Martin Ridley”.
Mais pour pouvoir admirer la tenue réalisée par la styliste britannique et pour assister in situ au spectacle sportif et musical, les spectateurs ont déboursé plusieurs milliers de dollars.
Si l’année dernière, le prix des places se situait entre 4 576 et 15 067 dollars (3 672 à 12 092 euros), l’accès à l’US Bank Stadium sera cette année possible moyennant le paiement d’un ticket compris entre 3 000 et 14 500 dollars (2 407 à 11 637 euros) selon les données du site “TicketMaster”. Les places les plus onéreuses ne sont toutefois plus disponibles. Réservées à quelques privilégiés qui accéderont aux loges, elles affichaient un prix déconcertant de 37 260 dollars (29 903 euros).

Outre le prix des places, le tarif des publicités témoigne, comme chaque année, de la démesure de l’événement.
Bien qu’il n’ait pas augmenté par rapport aux deux dernières années, le tarif publicitaire devrait s’établir à au moins 5 millions de dollars (4 millions d’euros) pour 30 secondes de diffusion. Mais un autre chiffre est encore plus éloquent concernant l’attrait des annonceurs et des marques pour les coupures publicitaires. Ainsi, lors de l’édition 2017 du Super Bowl, les revenus générés par les publicités diffusées avant, pendant et après la rencontre sportive, ont dépassé le seuil des 500 millions de dollars, atteignant même 534 millions de dollars (428 millions d’euros) selon “Kantar Media”, soit une hausse sensible par rapport à l’édition 2015 qui avait pourtant établi un record d’audiences (416 millions de dollars soit 333 millions d’euros).
Concrètement, 419 millions de dollars (336 millions d’euros) ont été générés uniquement pendant la rencontre sportive, tandis que 115 millions de dollars supplémentaires (92 millions d’euros) ont été amassés avant et après le Super Bowl.
Avec de tels chiffres, l’événement américain se situe dans la tranche haute des compétitions sportives dont les revenus issus des publicités rapportent une manne financière conséquente.
A titre de comparaison, et même si les chiffres peuvent au premier abord paraître désavantageux pour le Super Bowl, les publicités diffusés à l’occasion des Jeux Olympiques de Rio 2016 ont représenté un apport financier de 1,969 milliard de dollars (1,580 milliard d’euros). Rappelons cependant que l’impact des Jeux se mesure sur une durée de 19 jours…

Le Super Bowl sera en tout cas un rendez-vous incontournable de la télévision américaine et de la NFL. Les chaînes de télévision ont d’ailleurs enregistré des audiences importantes avec la programmation des finales de Conférences à la fin du mois de janvier 2018.
De fait, FOX a établi la meilleure audience de sa grille de programmes depuis le Super Bowl 2017, avec 42,3 millions de téléspectateurs au rendez-vous de la finale de la National Football Conference (NFC) entre les Philadelphia Eagles et les Minnesota Vikings. De son côté, CBS a aussi enregistré un record depuis un an, avec une audience de 44,1 millions de téléspectateurs devant la finale de l’American Football Conference (AFC) ayant opposé les New England Patriots aux Jaguars de Jacksonville.
En 2017, la moyenne des audiences avait tourné à l’avantage de la finale de la NFC, avec 46,42 millions de téléspectateurs, contre 41,25 millions pour la finale de l’AFC.
Mais si les audiences revêtent une importance particulière dans le cadre du Super Bowl, l’enjeu sera aussi sur le terrain, avec une attention particulière portée aux deux franchises en compétition.
Les Patriots se rendent à Minneapolis avec l’objectif de conquérir un sixième Super Bowl. Vainqueur à cinq reprises (2002, 2004, 2005, 2015 et 2017), les coéquipiers de Tom Brady espèrent inscrire davantage le nom de leur franchise dans l’histoire de la NFL.
Face à eux, les Eagles essayeront d’inverser la tendance et de remporter leur premier Super Bowl. Battue en 1981, la franchise de Philadelphie avait ensuite connu la défaite en 2005, opposé alors aux Patriots.
Au-delà des audiences et de l’intérêt sportif, le Super Bowl 2018 devrait aussi représenter un intérêt commercial avec une consommation démesurée de denrées alimentaires, comme le montre le graphique ci-dessous, réalisé par l’institut “Nielsen” sur la base des chiffres de 2017.

6 pensées