Les autorités nippones prennent la menace très au sérieux.
Après les nouvelles révélations du quotidien britannique “The Guardian” concernant l’enquête française relative aux conditions d’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2020 à Tokyo, les autorités sportives et désormais politiques se montrent pleinement engagées.
Ainsi, faisant suite aux déclarations de Tsunekazu Takeda, patron du Comité Olympique du Japon, et ex-Président du Comité de Candidature de Tokyo 2020, se défendant de toute malversation, le Premier Ministre en personne a pris l’initiative de demander l’entière coopération de ses services avec la justice française.

“J’ai ordonné au Ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, de coopérer pleinement avec l’enquête.
Le Ministre Hiroshi Hase a demandé au Comité Olympique du Japon et à l’ancien Comité de Candidature de collaborer également avec les enquêteurs” a notamment affirmé Shinzo Abe selon une information de l’agence Jiji Press.
Même si son nom n’a pas été évoqué par le Premier Ministre, Toshiaki Endo devrait également être sollicité pour coopérer avec la justice. Ce dernier est en effet Ministre en charge des Jeux Olympiques et Paralympiques 2020 depuis juin 2015.

L’investissement de Shinzo Abe n’est pas anodin. Bien que n’étant pas directement mis en cause dans les soupçons de corruption, le Premier Ministre pourrait néanmoins se retrouver fragilisé à l’avenir, et ce pour deux raisons.
D’une part, l’opposition gouvernementale (Centre-Gauche) a rapidement démontré son intention de porter l’affaire devant le Parlement du Japon, évoquant un acte “de nature criminelle”.
D’autre part, il ne faut pas oublier que le Premier Ministre nippon fut l’un des artisans de la victoire de Tokyo dans la course aux JO 2020.
Fidèle soutien de la candidature et du projet de la capitale, Shinzo Abe avait fait le déplacement jusqu’à Buenos Aires (Argentine) afin de délivrer un message d’optimisme à l’égard des membres électeurs du Comité International Olympique (CIO).
“Ce serait un honneur pour nous d’accueillir les Jeux en 2020. Tokyo est la ville la plus sûre au monde et elle le sera également en 2020.
[En faisant le choix de Tokyo], le CIO choisirait un formidable accélérateur pour l’ensemble du Mouvement sportif” avait alors déclaré Shinzo Abe à la tribune.