A moins de 150 jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Rio 2016, la crise politique brésilienne semble atteindre son paroxysme.
Après l’interpellation de l’ancien Chef de l’État, Lula, et les dernières révélations concernant l’actuelle Présidente du pays, l’opposition de Droite a appelé les Brésiliens à descendre dans les rues pour réclamer le départ de Dilma Rousseff. Cette crise – sans précédent – intervient en parallèle d’une profonde crise économique.

Ce dimanche après-midi, des centaines de milliers de personnes ont donc défilé dans les grandes villes du Brésil. Selon le quotidien “Globo”, entre 3,6 et 6,9 millions de manifestants ont été comptabilisés dans 330 villes.
D’ores et déjà, cette mobilisation dépasse largement les chiffres enregistrés le 16 août 2015. “Sport & Société” s’était alors fait l’écho de rassemblements massifs dans 205 villes, avec la participation de 879 000 à 2 millions de Brésiliens.
Il faut remonter au 15 mars de la même année pour constater une mobilisation semblable, bien qu’inférieure. Ce jour-là, pas moins de 252 cortèges s’étaient rassemblés avec la participation de 2,4 à 3 millions de personnes.
Quoiqu’il en soit, Dilma Rousseff a écarté tout départ de la présidence dans le cadre de déclarations formulées en fin de semaine. Mais la pression de la rue pourrait rebattre les cartes et le jeu politique, notamment avec les alliances parlementaires nouées par le Parti des Travailleurs (PT) de Lula et Dilma Rousseff.

Outre le cortège de Rio de Janeiro – 700 000 à 1 million de manifestants -, les rassemblements les plus importants ont été situées à São Paulo (1,4 à 2,5 millions de personnes), Brasília (100 000 à 200 000 personnes), Recife (100 000 à 120 000), Belo Horizonte (30 000 à 100 000), Curitiba (200 000), Porte Alegre (100 000 à 140 000), Campinas (jusqu’à 100 000), Manaus (80 000), Salvador (20 000 à 50 000), Londrina (72 000 à 90 000), Vitoria (120 000 à 250 000) et Ribeirão Preto (60 000 à 70 000).
Dans une déclaration du Palácio do Planalto, résidence de la Présidence du Brésil, “la liberté d’expression est caractéristique des démocraties et tout doit être fait pour la respecter.
La nature pacifique des manifestations qui ont eu lieu ce dimanche démontre la maturité d’un pays qui sait vivre avec des opinions divergentes et sait assurer le respect de ses lois et de ses institutions”.
En d’autres termes, le Palais Présidentiel prend acte de l’affluence des rassemblements dans le pays, mais ne compte pas faire le moindre geste vis-à-vis des manifestants et encore moins de l’opposition. Une sorte de statut-quo qui pourrait ne pas perdurer.
De prochaines manifestations pourraient en effet avoir lieu dans les semaines à venir, sans compter les évolutions de l’enquête autour du scandale Petrobras.
En marge des manifestations de l’opposition, des rassemblements de soutien à la Présidente Dilma Rousseff se sont formés dans plusieurs villes, mais avec une affluence moindre : entre 7 000 et 14 000 manifestants ont ainsi été comptabilisés dans 8 villes du pays.
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