JO 2024 : Paris propose des Jeux magnifiés avec des sites d’exception

Ce mercredi, les leaders de la candidature olympique et paralympique de Paris 2024 avaient convié les représentants de l’État – notamment le Premier Ministre Manuel Valls – de la Région Île-de-France et de la Ville de Paris.

Surtout, ils avaient invité plus de 300 sportifs français et pas moins de 800 enfants et adolescents de Paris, de Seine-Saint-Denis et des territoires franciliens.

(Crédits - Sport & Société)
(Crédits – Sport & Société)

Depuis la majestueuse Philharmonie de Paris, le Comité de Candidature a déployé les grands moyens pour présenter son concept des Jeux et sa vision fortement marquée par la jeunesse.

Dès 16h00, Anne Hidalgo, Maire de Paris s’est exprimé sur la scène monumentale aménagée pour l’occasion, pour remercier l’ensemble des acteurs de la candidature et les centaines de jeunes présents dans les travées de l’enceinte de 2 000 places.

A noter la brève interruption du discours de la Maire de Paris au moment où a retenti un tonnerre d’applaudissements – qui a largement masqué les quelques sifflets – à la vue du Premier Ministre sur le grand écran installé derrière la scène.

Anne Hidalgo, Maire de Paris (Crédits - Sport & Société)
Anne Hidalgo, Maire de Paris (Crédits – Sport & Société)

Sans temps-mort, le second intervenant a ensuite pris la parole. Bernard Lapasset, coprésident du Comité de Candidature a alors affirmé avec détermination :

« L’unité permet la force. L’unité nous inspire. C’est un projet pour tous, et une formidable opportunité pour la France.

C’est un immense bonheur que de pouvoir diriger cette candidature avec un triple Champion Olympique et membre du Comité International Olympique (CIO), Tony Estanguet« .

Puis Bernard Lapasset a rappelé son souvenir de la Coupe du Monde de rugby 1995 lorsqu’il eu le privilège de remettre – en sa qualité de Président de la Fédération Internationale de Rugby (ex-IRB) – le trophée de la victoire à Nelson Mandela.

Un message de tolérance et d’unité derrière un événement sportif majeur. Une manière de s’approprier aussi le message de l’ancien Président Sud-Africain.

Bernard Lapasset a ensuite présenté le dispositif de concertation de la candidature, avec l’annonce de réunions publiques dans les territoires et d’un dispositif itinérant conduit, dès le printemps 2016, par des jeunes en service civique, sans oublier la mise à disposition prochaine de « kit de la concertation » à destination des Fédérations et des clubs sportifs.

Bernard Lapasset, coprésident de Paris 2024 (Crédits - Sport & Société)
Bernard Lapasset, coprésident de Paris 2024 (Crédits – Sport & Société)

Outre ces initiatives de terrain, une plate-forme dédiée à la concertation est en ligne via le site Internet de Paris 2024.

Ce site – où le visuel occupe une place majeure – permet de prendre connaissance du projet olympique et paralympique, mais également la teneur de l’engagement des athlètes et bien sûr un accès vers les vidéos de la candidature française.

Les liens en direction des réseaux sociaux sont aussi en bonne place et affichent fièrement 27 300 (Facebook) et 30 100 (Twitter) fans.

A la suite de ces premières annonces concrètes, le deuxième coprésident de Paris 2024 est monté à la tribune pour ce qui fut, sans conteste, l’un des moments forts de la cérémonie.

Si la candidature est incarnée par un binôme – comme pour l’aventure victorieuse d’Albertville 1992 avec Michel Barnier et Jean-Claude Killy – elle est surtout portée par un ancien Champion Olympique aujourd’hui membre de l’institution de Lausanne (Suisse).

Au cours de sa prestation, Tony Estanguet a en tous cas démontré sa pleine motivation et son engagement derrière le projet francilien. Avec force et énergie, et autour d’une mise en scène parfaitement orchestrée, il a délivré un message clair après s’être remémoré le souvenir des ses Olympiades passées.

Après cette séquence empreinte d’émotion, la parole a été donnée au Premier Ministre afin de réaffirmer le plein engagement de l’État derrière la candidature.

Un engagement qui s’est traduit récemment par une enveloppe de 10 millions d’euros pour le budget de candidature et qui fut incarné, ce mercredi, par le présence au premier rang, du Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner – qui a pour cela écourté sa visite de trois jours prévues en Corée du Sud -, et du Secrétaire d’État aux Sport, Thierry Braillard.

« Nous voulons offrir au Mouvement olympique des sites d’exceptionnels. […]

La France doit être comme une équipe sportive et le collectif doit prendre le dessus. […] Ce projet incarne la France métissée. Nous sommes aussi une nation arc-en-ciel » a notamment affirmé Manuel Valls dans une référence à peine voilée à Nelson Mandela et à l’Afrique du Sud.

Le Premier Ministre, Manuel Valls (Crédits - Sport & Société)
Le Premier Ministre, Manuel Valls (Crédits – Sport & Société)

A l’issue des discours et des interventions officielles, Étienne Thobois a livré le concept des Jeux et présenté la carte des sites retenus pour accueillir – le cas échéant – les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été.

Mise en scène sonore et visuelle là encore pour porter un message et garantir des frissons dans l’assistance à l’évocation de certains hauts lieux du patrimoine parisien.

Étienne Thobois, Directeur Général de la candidature (Crédits - Sport & Société)
Étienne Thobois, Directeur Général de la candidature (Crédits – Sport & Société)

Sans surprise en effet, Paris 2024 compte mobiliser les grands monuments de la capitale et de l’Île-de-France pour faire des Jeux un rêve et disons-le, une carte postale idéale.

Pour exemple, le beach-volley se déroulerait – comme cela fut prévu dans le cadre de la candidature de Paris 2012 – au pied de la Tour Eiffel sur le Champ-de-Mars. L’escrime et le taekwondo auraient quant à eux le privilège d’être installé au cœur du Grand Palais. L’arrivée du cyclisme sur route serait orchestrée sur l’Avenue des Champs-Élysées déjà mondialement médiatisée chaque année lors du Tour de France. Le tir-à-l’arc prendrait place sur l’impressionnante Esplanade des Invalides, tandis que les épreuves équestres disposeraient de la majestueuse tribune du Parc du Château de Versailles.

Comme un clin d’œil à l’histoire de l’Olympisme et de la France, le stade Yves-du-Manoir de Colombes (Hauts-de-Seine) n’a pas été oublié, puisqu’il pourrait abriter les matchs de hockey-sur-gazon. De quoi donner une seconde jeunesse à un stade qui fut au centre des compétitions olympiques en 1924.

Il est vrai que le déménagement à venir de l’équipe de rugby du Racing Métro dans la future Arena 92 – qui sera aussi mise à contribution – et le renoncement de la Fédération Française de Handball (FFHB) de s’installer à Colombes, pouvaient poser quelques questions quant à l’utilité de la mythique enceinte sportive.

Le projet de Paris 2024 apporte dès lors des éclaircissements, même si un cadre à long terme devra nécessairement être présenté par les autorités locales.

Carte des sites olympiques de Paris 2024
Carte des sites olympiques de Paris 2024

Concernant les autres sites, pas de réelle surprise là-non plus avec la mobilisation maximale des enceintes existantes ou, le cas échéant, d’installations temporaires.

De fait, Paris 2024 repose sur un chiffre sans équivoque et qui se rapproche de celui présenté par Los Angeles 2024 : 95% des sites existent déjà ou seront aménagés de manière temporaire.

« Les nouveaux équipements seront bâtis uniquement en fonction des besoins des territoires. Dans le cas inverse, il y aura recours à des sites temporaires.

Nous proposons un projet de Jeux durables, économes et utiles » a d’ailleurs martelé Étienne Thobois.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Ainsi, seuls quelques équipements devraient être construits en dur, dont seulement deux pour les compétitions : le Centre Aquatique entre Saint-Denis et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) d’une capacité de 15 000 places et la Bercy Arena 2 d’ores et déjà planifiée par la Ville de Paris pour une ouverture courant 2021.

Pour le reste, le Village des Athlètes doit être aménagé dans le secteur de Pleyel-L’Île-Saint-Denis avec en outre, les bâtiments existants de la Cité du Cinéma en son centre et de la Grande Halle comme lieu de restauration. Paris 2024 prévoit également de construire le Village et le Centre des Médias à Dugny-Le Bourget.

Carte des sites olympiques recentrés de Paris 2024
Carte des sites olympiques recentrés de Paris 2024

Pour les autres équipements qui serviront aux Jeux, les pavillons du Parc des Expositions rénovés (15e arrondissement) seront utilisés – comme « Sport & Société » l’avait d’ailleurs imaginé il y a plus de deux ans – tout comme le Zénith de Paris et des pavillons du Bourget.

In fine, le projet olympique s’appuie sur une majeure partie des équipements (80%) dans un rayon de 10 kilomètres autour du Village Olympique et peut se targuer de permettre à 85% des athlètes d’être à moins de 30 minutes de leur site de compétition.

Carte des sites paralympiques de Paris 2024
Carte des sites paralympiques de Paris 2024

Pour ce qui est du concept paralympique des Jeux, le plan est encore plus resserré autour de la capitale, ce qui garantira confort optimal pour les athlètes.

Le stade de Roland Garros sera par exemple mobilisé autour de trois sports, tandis que la Grande Halle de La Villette sera mise à contribution.

Carte des sites paralympiques de Paris 2024
Carte des sites paralympiques recentrés de Paris 2024

Avec ce dispositif global, Paris 2024 s’engage sur la livraison de quelques 5 000 nouveaux logements après les Jeux, dont 3 500 issus uniquement de la reconversion du Village des Athlètes.

Un concept durable donc et porteur d’ambition pour le logement, dans une région aux besoins sans cesse plus importants Un bon point pour les territoires dans l’optique des futurs aménagements.

Le dispositif des Jeux – Olympiques et Paralympiques – inclura en outre la mise en place de « Fans Zone » dans divers lieux de la capitale et de sa périphérie.

Ainsi, Paris 2024 envisage de mettre à la fête les berges de la Seine déjà largement rendues au public. Il sera aussi question d’installer des « Fans Zone » sur le parvis de La Défense, non loin des Champs-Élysées et de l’Arena 92. Le parvis de La Villette sera également repensé pour la durée des Jeux avec la proximité du Zénith et de la Grande Halle.

Le parvis du Château de Versailles devrait également magnifier les Jeux en cas d’organisation, sans oublier la Tour Eiffel et le Trocadéro.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Pour enchaîner, le Comité de Candidature a fait appel à sept sportifs emblématiques. Après le discours-manifeste de Tony Estanguet, le serment des athlètes de Paris 2024 fut l’autre temps fort de l’événement.

Ainsi, Muriel Hurtis – très applaudie – a promis des « Jeux réducteurs d’inégalités sur les territoires », puis Stéphane Diagana a appelé de ses vœux à « valoriser les héros du quotidien ».

Marie-José Pérec a de son côté souhaité « bâtir un monde meilleur grâce aux Jeux », tandis que Thomas Coville a insisté sur la nécessité de « transmettre une terre de partage et de confiance ».

L’athlète paralympique Cyril Moré a quant à lui délivré un message de tolérance pour une plus grande prise en compte du handicap dans la société et dans la ville. Céline Dumerc a aussi affirmé la passion des sportifs pour les Jeux avant que Teddy Riner n’entre en scène.

Une chose est sûre : Paris 2024 ne s’est pas trompé en confiant les rênes – en binôme avec Marie-Amélie Le Fur – de son Comité des Athlètes au judoka multi-médaillé.

Avant même qu’il ne prenne la parole, chacune de ses apparitions a en effet déclenché l’enthousiasme du public et des plus jeunes. Une marque de confiance et de sympathie qu’il convient de souligner et qui pourrait être essentiel pour la candidature.

Le fait qu’un athlète aux qualités reconnues et populaire soit au-devant d’un tel projet est un atout, notamment dans l’optique d’une intervention sur la scène du CIO, le jour de l’élection de la Ville Hôte.

A la suite de ces divers témoignages, une nouvelle séquence émotion est venue saisir l’assistance, avec l’intervention de plusieurs jeunes dans un florilège multilingues de témoignages (russe, espagnol, mandarin, arabe, etc…).

Les enfants ont ensuite laissé place à des artistes venus apporter leur soutien et leur vision des JO 2024 à Paris.

Sur scène, Zahia Ziouani (chef d’orchestre originaire de Seine-Saint-Denis), Alain Ducasse, Manu Katché et Patrick Bruel ont tour à tour affirmé leur attachement à Paris et leur souhait de voir des Jeux de tolérance et de fraternité.

L’après-midi a bien entendu été marquée par la diffusion régulière de films promotionnels et notamment du film-manifeste de la candidature.

Sur ce point, les leçons de Paris 2012 semblent avoir été retenues avec un message sobre et des images fortes entre athlètes confirmés et jeunes pleins d’espoir.

Avant de conclure et de faire monter sur la grande scène l’ensemble des membres fondateurs du Comité de Candidature, Paris 2024 a projeté de manière habile un court-clip dans lequel a été orchestrée la remise de la Partie 1 du Dossier de Candidature au siège du CIO.

Là-encore, une séquence dynamique à l’image de cette cérémonie vibrante.

Sur scène, Bernard Lapasset a alors précisé que « le dossier a été envoyé et il a été bien reçu par le CIO ! Nous avons besoin de vous pour cette campagne ! »

Bernard Lapasset (Crédits - Sport & Société)
Bernard Lapasset (Crédits – Sport & Société)

Cette fois-ci, la campagne a commencé pour de bon. Les quatre Villes Candidates sont à présent lancées dans une course de fond qui ne s’achèvera que le 13 septembre 2017.

D’ici-là, et conformément au calendrier du CIO, Paris, Budapest (Hongrie), Rome (Italie) et Los Angeles (États-Unis) devront remettre la Partie 2 des Dossiers – les garanties financières et le financement des sites -, le 07 octobre 2016, puis la Partie 3 avant le 03 février 2017.

Avant cela, les Villes Candidates auront également versé 50 000 dollars en juillet 2016 puis 150 000 dollars en janvier 2017. Ces sommes – droit de candidature – viendront alors s’ajouter aux 50 000 dollars déjà versés par les quatre prétendantes en octobre 2015.