Vers des baignades autorisées dans la Tamise ?

Depuis 2012, le Port de Londres doit impérativement donner son autorisation afin de permettre la baignade dans les eaux de la Tamise. Cette exigence ne s’explique pas par la mauvaise qualité éventuelle du fleuve londonien, mais davantage par l’intense trafic fluvial qui s’y déroule quotidiennement.

Néanmoins, malgré cet élément, de nombreux Londoniens espèrent pouvoir retrouver la proximité avec leur fleuve, notamment dans le cadre de deux projets actuellement développés par des personnalités de la capitale britannique.

Ainsi, l’architecte Chris Romer-Lee propose depuis deux ans à présent, la création d’un bassin flottant (25 mètres par 10) amarré sur les rives de la Tamise.

(Crédits - Picture Plane Ltd/Thames Baths Project)
(Crédits – Picture Plane Ltd/Thames Baths Project)

Un peu à l’image de l’ancien bassin Deligny (VIIe arrondissement) ou de l’actuelle piscine Joséphine Baker (XIIIe arrondissement) à Paris, Londres pourrait prochainement se doter d’un équipement permettant à ses habitants et aux touristes, d’avoir un accès à la baignade en plein air dans le cœur historique de la ville.

Mais à l’inverse des bassins parisiens qui ont la caractéristique d’être ou d’avoir été des piscines à part entière, ce projet ambitieux se base sur un filtrage des eaux de la Tamise et s’inspire directement d’un concept développé depuis 2011 à New York (Plus Pool project).

Afin de rendre possible la réalisation du projet londonien – le Thames Baths – pas moins de 10 millions de livres sterling (14,015 millions d’euros) seraient nécessaires. Pour l’heure, une opération de financement participatif – crowd-funding – a permis de rassembler 125 000 livres (près de 175 200 euros).

Insuffisant pour débuter les démarches de construction, mais suffisant pour attirer l’attention des autorités londoniennes.

(Crédits - Studio Octopi / Thames Baths Project)
(Crédits – Studio Octopi / Thames Baths Project)

Pour sa part, l’artiste Amy Sharrocks espère pouvoir convaincre le Port de Londres de la viabilité de son projet reposant sur l’organisation d’une course annuelle dans la Tamise.

A l’instar de Chris Romer-Lee, Amy Sharrocks veut mobiliser un maximum de fonds d’ici les prochains mois afin de lancer une étude de faisabilité et d’engager des discussions avec les autorités compétentes en la matière.

Si ces deux projets ne sont pour l’instant qu’à un stade de pré-étude, ils ont toutefois l’intérêt d’exister et de porter un débat sur la place des fleuves dans les grandes capitales mondiales.

Car outre la piétonnisation des berges – comme sur une portion de la Rive Gauche et bientôt de la Rive Droite de la Seine à Paris – les agglomérations doivent aussi se pencher sur la question de la préservation des eaux fluviales et la qualité de ces dernières pour permettre tout à la fois le nécessaire trafic marchand et touristique mais également la pratique d’activités sportives diverses et variées en toute saison.

Quoiqu’il en soit, Londres n’en est pas à sa première idée en ce qui concerne le développement du sport-santé.

(Crédits - Foster and Partners)
(Crédits – Foster and Partners)

Il y a un peu plus d’un an, le célèbre architecte Norman Foster avait par exemple présenté un audacieux concept afin de faciliter la pratique du vélo et les déplacements doux dans Londres. SkyCycle ambitionne ainsi d’aménager 221 kilomètres de pistes cyclables au-dessus des voies ferrées, sans compter la construction et la mise en service de 200 points d’accès.

Alors utopie ou réelle innovation en perspective ? Depuis l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2012, force est de constater que nombreux sont ceux qui tentent d’imaginer et de concevoir une capitale britannique ouverte, dynamique et résolument sportive.

Les prochains mois devraient donner une première indication quant à l’avancement de ces différents projets sportifs et urbains.

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