JO 2024 : L’Inde veut se racheter une conduite après le fiasco des Jeux du Commonwealth en 2010

Deuxième pays le plus peuplé de la planète derrière la Chine, l’Inde est certes un pays en développement mais peine toutefois à s’imposer sur la scène internationale.

Le pays demeure par exemple un « nain » diplomatique mais aussi sportif – 6 médailles mais aucun titre aux JO 2012 – et n’a pour l’heure pas organisé de grandes compétitions internationales, à l’exception des Jeux du Commonwealth en 2010. Mais cet événement avait rapidement tourné au fiasco. Les nombreux retards sur les différents chantiers, les soupçons de corruption des organisateurs et l’accueil plus que douteux des délégations ont laissé des traces dans l’esprit des dirigeants sportifs internationaux.

Néanmoins, en dépit de cet impair majeur, l’Inde semble vouloir progresser au cours des prochaines années et ambitionne de ce fait, de se porter candidat à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024.

Jeux du Commonwealth 2010 - feu d'artifice de la Cérémonie de clôture

En effet, le Gouvernement et l’Association Olympique Indienne (IOA) ont entamé des discussions afin de permettre au pays – sans doute au travers de sa capitale – de déposer un dossier de candidature au siège du Comité International Olympique (CIO). Les deux instances doivent d’ailleurs évoquer ce projet directement avec le Président du CIO qui sera en visite à la fin du mois à New Delhi.

Thomas Bach rencontrera ainsi le Premier Ministre Narendra Modi, le 27 avril prochain.

Ce rendez-vous aura lieu à l’invitation du Président de l’IOA, Narayana Ramachandran et du Secrétaire d’État aux Sports, Ajit Sharan. Ces deux derniers ont d’ailleurs profité de leur visite à Lausanne (Suisse) la semaine dernière pour engager des échanges avec les responsables olympiques.

Pour le vice-président de l’IOA, Virandra Nanavati, « lors de la réunion du 27 avril, il est probable que la perspective d’une candidature de l’Inde pour les JO 2024 sera abordée entre le Président Thomas Bach et le Premier Ministre Narendra Modi ».

La capitale New Delhi possède déjà plusieurs installations héritées des Jeux du Commonwealth 2010, dont le Jawaharlal Nehru Sports Complex d’une capacité de 60 000 places, un Centre aquatique de 5 200 places ou encore l’Indira Gandhi Sports Complex qui dispose notamment d’un Vélodrome de 4 000 places.

Mais en dépit de ces équipements majeurs, l’Inde devra engager des dépenses importantes à la fois pour garantir la bonne tenue des épreuves mais aussi et surtout, afin de loger et transporter de manière optimale les athlètes et les spectateurs. Or sur ces deux points, les efforts restent colossaux.

Jeux du Commonwealth 2010 - Cérémonie de clôture

Le défi d’une candidature aux Jeux sera en tous cas immense pour l’Inde et ses dirigeants, sans doute soucieux de tourner la page des Jeux du Commonwealth.

Cette année-là, quelques jours avant l’ouverture des compétitions, Jacques Rogge alors Président du CIO avait porté ce jugement qui raisonne d’autant plus aujourd’hui :

« Il y a une différence entre les Jeux Olympiques et les Jeux du Commonwealth. Les Jeux Olympiques sont plus imposants et plus compliqués ».

Mais au-delà du seul défi logistique et financier, l’Inde devra profondément revoir sa culture sportive, à la fois pour renforcer ses équipes mais aussi pour lutter contre la pratique encore trop répandue du dopage.

Dernièrement, plus d’une vingtaine d’athlètes indiens ont d’ailleurs été suspendus par la Fédération Indienne d’Haltérophilie.

Illustrations : Crédits – Jeux du Commonwealth 2010

10 pensées

  1. 2024 est une échéance lointaine, mais trop proche pour l’Inde. Effectivement, les défis sont immenses et le pays a d’autres priorités à régler avant de se lancer dans l’organisation des JO. Mais l’Inde pourrait prendre date pour une des échéances ultérieures. L’organisation des Jeux de la Jeunesse pourrait aussi être une opportunité à saisir pour ce pays. C’est une bonne façon de « se faire la main » et de pouvoir prétendre à plus gros par la suite. Un peu comme pense le faire l’Argentine. 2022 pourrait d’ailleurs représenter une belle opportunité pour les Indiens. Delhi dispose tout de même de quelques infrastructures adaptées à la taille des JOJ.

    L’Inde n’a ni la puissance, ni l’influence qui sont celles de la Chine en ce début de XXIe siècle. Un jour viendra, sans aucun doute.

    Paris aura peut-être en tout cas une autre rivale sur les rangs pour 2024.

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