Mondiaux d’athlétisme 2019 : Les détails du vote

Ce mardi, la ville de Doha (Qatar) a été élue hôte des Championnats du Monde d’athlétisme 2019 par les membres de la Fédération Internationale (IAAF). Face aux candidatures d’Eugène (Oregon / États-Unis) et de Barcelone (Espagne), la ville s’est imposée grâce à un projet attractif.

Ce dernier repose en effet sur l’utilisation des nouvelles technologies afin de valoriser les épreuves et l’événement dans son ensemble. Il propose également quelques innovations, à l’instar de l’organisation du marathon en session nocturne.

IAAF 2019

Mais au-delà des aspects techniques du projet qatari, le détail des suffrages de l’IAAF permet de constater que l’instance internationale a souhaité miser davantage sur la modernité et l’ouverture que sur l’expérience passée.

Ainsi, Doha a remporté la mise par 15 voix contre 12 pour Eugène. Au premier tour, Doha était déjà en tête (12), devant Eugène (9), Barcelone n’étant reléguée qu’à la troisième position, synonyme dans cette course, d’élimination directe (6).

Celle-ci aurait toutefois pu apparaître comme un dossier sûr du point de vue technique et organisationnel et ce, au regard des offres formulées par Doha et Eugène, deux villes au profil bien opposé mais dont les faiblesses sont pourtant palpables.

A l’inverse, la cité catalane pouvait se targuer d’une expérience majeure dans l’organisation de grands événements (Jeux Olympiques d’été 1992, Mondiaux de natation 2003 et 2013…) et dans l’utilisation de ses infrastructures sportivo-culturelles. Pourtant, Barcelone n’a pas réussi à présenter un dossier clairement abouti en ce qui concerne le choix d’avenir que la ville espagnole aurait pu incarner.

Dès lors, l’IAAF a préféré valoriser des projets neufs et ne pas accorder sa confiance sur un dossier techniquement puissant mais sans innovation fondamentale pour 2019.

Que ce soit Doha ou Eugène, les deux villes ont en effet su apporter une touche de modernité, l’une en apposant son dynamisme économique et sportif, l’autre en faisant valoir que les États-Unis n’ont jamais accueilli les Mondiaux d’athlétisme et en proposant une compétition chaleureuse et accueillante en plein cœur du pays de l’Oncle Sam, pays lorgnant aussi sur l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été.

Doha 2019 - délégation

Finalement, la soif de victoire de Doha a eu raison de l’outsider américain.

Celui-ci pourrait néanmoins se positionner dans les années à venir, à moins que le Comité Américain d’Athlétisme ne décide de faire appel à une ville plus grande et plus à même de répondre aux exigences internationales.

Illustrations : Crédits – Philippe Fitt / IAAF

4 pensées

  1. Je pense que les USA auront une belle opportunité pour la suite. Ils ont certainement compris que cet défaite était due à la dimension assez limitée de Eugene. Un avenir dans une ville plus dynamique et puissante (le choix est large !) sera à coup sûr gagnant.

    Mais faut il aussi voir dans cette candidature un coup d’essai ? Doha avait échoué la fois précédente, elle avait donc d’énorme chance. Les Etats Unis n’avaient (de mémoire) jamais manifesté d’intérêt pour cette compétition (en tout cas pas durant les 15 dernières années) alors qu’ils la dominent largement (et il en est de même pour les Championnats de natation d’ailleurs !). L’IAAF n’allaient pas forcement les favoriser alors qu’eux d’autres nations ont candidaté de nombreuses fois avant d’obtenir – ou pas – le fameux Graal. Peut-être s’agissait-il là d’une stratégie pour comprendre les enjeux, les impératifs et les opportunités probables afin de revenir plus fort pour l’édition 2021.

    Au delà, la défaite der Barcelone est à la fois logique et étonnante : elle avait tous les atouts pour réussir après des nombreux succès et la promesse quasi assurée d’une grande popularité avec une forte affluence de spectateurs dans une ville dynamique et vibrante. Mais face à elle, le Qatar a apporté une innovation certainement recherchée et appréciée de l’IAAF. Sans doute parce que la ville a déjà bien changé avec les JO et qu’elle ne se voit plus évoluer différemment ni avoir une vision différente. Reste alors à imaginer un mariage plus fort entre la compétition et la ville (à l’image des Mondiaux de Natation 2013, où le port de Barcelone avait été utilisé pour les épreuves de plongeon notamment) : ce serait alors l’occasion pour la ville de obtenir la compétition pour la première fois également.

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