JO 2024 : Le Village Olympique au cœur du Central Park de La Courneuve ?

Les candidatures olympiques doivent répondre à des exigences nombreuses.

Exigence sportive bien sûr, avec l’aménagement de sites spécifiques pour les différentes compétitions olympiques.

Exigence économique et sociale également, avec la mobilisation d’investissements sur le court, le moyen et le long terme, à l’instar du Parc Olympique de Barcelone 1992 ou du Queen Elizabeth Olympic Park de Londres 2012.

Exigence urbaine enfin, avec l’édification et la construction d’infrastructures dans le domaine du logement ainsi que des transports.

Paris 2024 - Central Park - carte

Dans le cas d’une candidature olympique française, les autorités sportives et politiques devront s’attacher à proposer un concept original reposant à la fois sur les traditions et l’Histoire de Paris – avec l’utilisation temporaire possible de certains sites emblématiques de la capitale comme le Grand Palais – mais aussi sur une vision novatrice de la ville et de sa relation avec la société d’aujourd’hui.

Pour y parvenir, Paris 2024 devra par exemple s’appuyer sur des projets portés dans le cadre de la métropole nouvelle du Grand Paris et qui sont susceptibles de changer en profondeur l’image et la culture urbaine de la région-capitale.

Actuellement, un projet correspondant à ces critères se développe et est en passe de permettre la réalisation du plus vaste écoquartier au monde.

Porté par le cabinet d’architectes Castro-Denissof & Associés, ce projet prévoit l’aménagement d’un véritable “Central Park” au Nord de Paris.

Situé en partie sur le territoire de La Courneuve, ce projet est un défi architectural, environnemental et urbain. En effet, pas moins de 415 hectares sont prévus pour réinventer le Parc Georges Valbon de La Courneuve, le doter de logements à sa périphérie, d’espaces récréatifs…

Six villes pourraient bénéficier de l’aménagement envisagé ce qui témoigne de l’importance d’un concept développé depuis le milieu des années 1980 par Roland Castro et qui vise à redynamiser l’un des départements les plus pauvres de France : La Courneuve, mais aussi Saint-Denis, Dugny, Garges-lès-Gonesse, Stains et Le Bourget.

Pour “Constructions et Développements Urbains” (CDU), “s’il permet d’accueillir, de loger et de faire travailler des dizaines de milliers de gens, il devient en termes d’aménagement le lieu le plus enthousiasmant du département, car il permet d’inventer toutes sortes de coutures avec ses bords.

Ce projet serait l’un des plus grands du monde. Il aurait un rayonnement mondial exceptionnel. Il contribuerait au bonheur de ses habitants autant qu’au prestige de notre pays, il serait un élément visible et sensible du rêve français”.

Concrètement, pas moins de 24 000 logements pourraient être édifiés sur les abords du futur Central Park français, ainsi que des commerces, des écoles, des gymnases

Selon Roland Castro, “ce projet, c’est l’acte fondateur du Grand Paris. Il aurait un rayonnement mondial. Il demande juste un peu de courage politique”.

Paris 2024 - Central Park - visuel logements

Dès lors, au regard des différents éléments constitutifs du projet, comment ne pas imaginer l’incorporation éventuelle du concept de Village Olympique pour les Jeux d’été de 2024 ?

Certes, cette idée n’a pas encore été développée mais mérite sans doute d’être étudiée compte tenu des objectifs fixés en matière de logements pour les athlètes mais aussi de proximité avec la capitale et les sites de compétitions présents.

Or justement, le projet de Central Park répond à ces deux objectifs. La superficie proposée offre largement la possibilité d’aménager un Village d’une quarantaine d’hectares et le site choisi se trouve à six kilomètres au Nord de Paris.

Si les partisans d’une candidature olympique française et les promoteurs du Central Park francilien venaient à imaginer l’intégration du Village des Jeux au cœur du projet, nul doute que celui-ci aurait encore davantage de rayonnement à l’échelle mondiale.

Évidemment, la question des coûts d’aménagement se pose légitimement, mais sur ce point, Marc Rozenblat, Directeur Général de CDU, se montre enthousiaste et optimiste.

Selon lui, “le Central Park du Grand Paris ne coûte pas un euro aux contribuables. Au contraire, la vente du foncier [le Conseil Général de Seine-Saint-Denis est propriétaire du parc], les recettes fiscales pour l’État (TVA) et les droits de mutation rapporteront 5 milliards d’euros aux pouvoirs publics”.

Paris 2024 - Central Park - visuel nocturne

Reste l’épineuse et non moins délicate problématique des transports. Mais là-encore, les promoteurs du projet se montrent sereins.

Les garanties apportées récemment par le Premier Ministre, Manuel Valls, concernant le Grand Paris Express, laissent en effet augurer de l’ouverture de nouvelles lignes de tramway et de métro avant 2024.

Largement le temps pour finaliser un projet urbain et un concept olympique susceptibles de se répondre l’un l’autre et de s’imbriquer pour former un nouveau quartier, vitrine du Grand Paris de demain.

Illustrations : Crédits – Atelier Castro-Denissof & Associés