JO 2024 : Une motion écologiste demande l’organisation d’un référendum en Ile-de-France

Les 11 et 12 octobre, le parti politique Europe Écologie – Les Verts (EELV) tiendra son Conseil Fédéral. A cette occasion, plusieurs orientations politiques et textes internes devraient être débattus.

Parmi les textes qui devraient être examinés, la motion relative à l’éventuelle candidature olympique de Paris 2024 promet de vifs échanges. Plusieurs élus d’Ile-de-France et de Paris portent cette motion et souhaite notamment l’organisation d’un référendum afin de décider de soutenir ou non le potentiel projet olympique de la capitale.

Paris 2024 - Motion EELV

L’exposé des motifs rappelle notamment qu’un “tel projet suscite d’emblée la méfiance des écologistes, tant les impacts environnementaux, financiers, commerciaux et sociaux associés à cet événement sont importants et souvent à l’exact opposé de nos ambitions, comme l’exemple des JO de Sotchi l’a récemment confirmé.

Les dérives inhérentes à ces grands événements sont clairement identifiées : publicité à outrance, privatisation d’une large part des bénéfices après des dépenses publiques somptuaires, bilan carbone désastreux, autoritarisme et opacité de la gouvernance du CIO, risque important de perversion des valeurs du sport (paris truqués, dopage…), expulsion des populations locales pour laisser place aux infrastructures sportives…”.

Charge violente à l’encontre de l’idée même d’une candidature olympique, la motion écologiste évoque toutefois les bonnes notes enregistrées par l’organisation des Jeux de Londres 2012.

Ainsi, le texte précise qu’un “bilan global et objectif doit aussi rappeler [que la ville de Londres] avait mis en place dès sa candidature un plan de développement durable visant notamment à pérenniser les installations sportives (ou dans le cas contraire à les rendre temporaires), requalifier une partie de l’Est de son territoire, tenir une gestion des déchets exemplaire…

Une Commission indépendante a suivi le respect de ces engagements initiaux.

La réhabilitation et la dépollution de sites industriels à l’abandon ont été saluées, comme la traçabilité des achats, la végétalisation d’une partie du site et la construction de logements”.

Dans le cas de la France, une candidature olympique pourrait, selon la motion EELV, être incarnée par la métropole nouvelle du Grand Paris.

Dès lors, “une vision optimiste considérerait l’événement comme un moyen d’incarner le projet métropolitain (aujourd’hui essentiellement technocratique et éloigné des citoyens), d’accélérer la mise en œuvre de certains projets d’urbanisme et notamment de transports en commun, de favoriser le développement local de territoires métropolitains moins privilégiés, de ‘recycler’ les projets de grands équipements sportifs prévus (mais pas toujours conçus) lors de la précédente candidature pour les JO 2012, de bénéficier d’un effet d’entraînement sur la pratique sportive de proximité, voire de donner l’opportunité à la France d’améliorer la responsabilité sociale et environnementale d’un événement international devenu incontournable”.

Soucieux de défendre les positions historiques du mouvement écologistes, la motion EELV ne semble néanmoins pas fermer la portes à d’éventuelles discussions et échanges avec les promoteurs d’une candidature tricolore.

Mais quoiqu’il en soit, la grande exigence demeure “la tenue d’un ou plusieurs référendums locaux franciliens au début de l’année 2015”.

A l’image de villes comme Hambourg ou Berlin (Allemagne), Paris pourrait s’engager dans une consultation populaire et avoir ainsi recours à ses citoyens afin d’entériner le lancement de son projet olympique pour les Jeux de 2024.

Une manière d’associer très rapidement la population et de sécuriser ainsi les différents éléments de la candidature. Une manière aussi et surtout de recueillir une base solide pour ensuite affronter la concurrence internationale. Plus qu’hier, le Comité International Olympique (CIO) sera sans nul doute attentif à l’avenir à l’adhésion populaire autour des projets olympiques.

L’organisation de référendums semble être l’un des éléments pour une meilleure élaboration et une vision plus large des objectifs à attendre dans le cadre de l’accueil d’un tel événement. Si une telle démarche vient à être organisée en Ile-de-France, elle pourrait précéder de quelques semaines, la prise de décision officielle des autorités nationales.

Selon un sondage réalisé en mars dernier, près de 52% des Français seraient favorables à une candidature de Paris à l’organisation des Jeux. Un chiffre similaire à celui enregistré par Berlin, mais un chiffre largement insuffisant pour espérer rafler la mise sur la scène olympique.

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