Les images sont particulièrement frappantes et illustrent l’agonie économique et financière de Détroit (Michigan) et ses environs.
Plus grand stade, jusqu’en 1997, de la Ligue Nationale de Football (NFL), le Pontiac Silverdome est aujourd’hui une coquille vide, un lieu à l’abandon soumis aux aléas climatiques.
D’une capacité de 80 300 places, le stade disposait d’une toiture particulière, en téflon et fibre de verre, faisant de l’enceinte une infrastructure unique en son genre au moment de sa construction en 1975.
Toutefois, à la suite d’un effondrement partiel en 1985, la toiture a été réaménagée une première fois avant une seconde rénovation entre 2006 et 2010.
Hôte de matchs lors de la Coupe du Monde de football 1994, le stade a aussi été l’organisateur du Super Bowl XVI en 1982. Il a également accueilli le Pape Jean-Paul II lors d’une messe exceptionnelle en 1987 en présence d’environ 93 700 personnes.
Sur le plan sportif, le stade de Pontiac a connu ses années de gloire et de prestige entre 1975 et 2001, avec l’hébergement successif des franchises de football américain et de basket-ball des Lions de Détroit (1975-2001), des Pistons de Détroit (1978-1988) et des Panthers du Michigan (1983-1984).
Mais dès 1988, le stade a connu un revers prémonitoire avec le départ des basketteurs des Pistons pour le Palace of Auburn Hills (20 000 à 24 000 places).
Depuis 2002 et l’ouverture du Ford Field Stadium (65 000 à 78 000 places), le Pontiac Silverdome n’accueille plus aucune franchise, ce qui conduit à s’interroger sur le devenir des stades de grande capacité en l’absence de club locataire.
Évidemment, cette question peut se poser aux États-Unis où chaque ville majeure dispose d’un voire plusieurs stades de plus de 50 000 places. Mais elle se pose aussi en France avec la délicate problématique de l’aménagement du Grand Stade de la Fédération Française de Rugby près de Ris-Orangis (82 600 places) et ce, malgré l’existence du Stade de France à Saint-Denis (80 000 places).
Ce dernier, hormis les finales des grands championnats, n’accueille aucun club résident que ce soit pour le football ou le rugby. Le Paris Saint-Germain (PSG) évolue en effet dans sa propre enceinte du Parc des Princes (XVIe arrondissement) tandis que les clubs de rugby de la capitale (Stade Français et Racing Métro) dispose déjà ou prochainement d’une infrastructure adéquate.
Le Stade Français a ainsi inauguré le nouveau Stade Jean Bouin de 20 000 places en 2013. Pour sa part, le Racing Métro évoluera dès la saison 2016-2017 dans sa future Arena 92 de 32 000 à 40 000 sièges.
Dès lors, et en dépit des querelles financières entre la FFR et les concessionnaires du Stade de France, est-il nécessaire de construire un nouveau stade en proche banlieue parisienne alors que le grand stade, fierté de la France lors de la Coupe du Monde de football 1998, est toujours en mesure d’accueillir les équipes nationales de football et de rugby ainsi que de grands événements artistiques (concerts français et internationaux, spectacles divers…) ?
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