A 70 ans, le triple champion olympique français des Jeux d’hiver de Grenoble 1968, Jean-Claude Killy, a décidé de démissionner du Comité International Olympique (CIO).
Près de vingt ans après son entrée en sein de l’institution de Lausanne (Suisse), Killy souhaite donc tourner la page sur une note parfaite pour lui, à savoir l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Sotchi 2014.
Président de la Commission de Coordination de ces JO, le Français a parcouru la Russie pendant sept années et a notamment été au cœur des principales décisions concernant l’aménagement des sites, en étant l’un des proches du Président Vladimir Poutine, qui l’a d’ailleurs décoré de l’Ordre du Mérite.
Pour certains, cette entente et même cette amitié, a porté un coup à l’image de marque de l’ancien skieur mais lui ne l’entend pas ainsi.
Dans une interview fleuve pour “L’Équipe Magazine”, Jean-Claude Killy exprime en effet sa conviction que “Poutine est un homme bien. […]
J’ai passé sept ans à travailler en direct avec le chef d’un État de 145 millions d’habitants. Je dois être l’un de ceux qui le connaissent le mieux”.
Malgré cette polémique de fin de parcours, Jean-Claude Killy reste l’une des figures majeures du sport tricolore et un pilier du CIO. Son charisme, sa sympathie et son influence sont reconnus de tous au sein de l’institution, en particulier depuis le succès des Jeux d’hiver d’Albertville 1992 qu’il co-présida avec Michel Barnier.
Depuis cette date, le triple champion de Grenoble a gravi une à une les marches du CIO en obtenant divers postes et responsabilités de premier plan.
Membre de la Commission de Coordination des JO de Nagano 1998, Jean-Claude Killy a aussi occupé les fonctions de Vice-Président de la Commission de Coordination de Salt Lake City 2002 avant de prendre la présidence de celle de Turin 2006.
Le Français a en outre été membre de la Commission “Sport & Environnement” (1996), “Finances” (1998) puis “CIO 2000” chargée de la mise en place des réformes de l’institution olympique après le scandale relative aux conditions d’attribution des JO 2002.
Impliqué dans la candidature d’Albertville 1992, Jean-Claude Killy avait à l’époque fait preuve d’une fine stratégie de communication et d’une connaissance parfaite du Mouvement Olympique.
En février 2011, “RMC” rappelait ainsi une anecdote de 1986 qui symbolise bien l’état d’esprit de Killy lorsqu’il s’engage pour une candidature sportive.
“Je suis resté devant l’ascenseur de 17h à 2h15 du matin. […] Et j’ai salué tous les officiels qui passaient, repassaient. Une poignée de main, une autre…
Il fallait qu’ils aient, juste avant d’aller dormir, mon visage dans leurs yeux pour qu’ils se souviennent de moi.
Et à 2h15, je m’en souviens encore, c’est Joao Havelange [président brésilien de la FIFA à l’époque et membre influent du CIO] qui en regagnant sa chambre, via donc l’ascenseur, me glisse : ‘Jean-Claude, tout se passera bien’.
J’ai pu gagner ma chambre plus tranquille et serein, car je savais que la phrase n’était pas sorti de la bouche de n’importe qui au CIO. Le sommeil a été léger”.
On connait la suite. Albertville fut élue Ville Hôte des JO 1992. Les derniers organisés en France.
Mais une autre anecdote est encore plus frappante. Nous sommes en 2007 et la France tente d’obtenir avec Val d’Isère, l’organisation des Championnats du Monde de ski alpin 2009.
Le “Journal du Dimanche” rapporte alors que Jean-Claude Killy “s’était déplacé à Miami pour défendre la candidature. […]
Surpris par sa présence, les dix-sept votants s’étaient spontanément levés lors de son arrivée. Val d’Isère avait remporté la mise.
Lorsqu’il porte une candidature, l’ancien Champion garantir des voix par sa seule présence”.
Dans “L’Équipe Magazine”, Killy revient aussi sur cette participation active à la candidature de Val d’Isère. A la question de savoir comment il avait procédé pour convaincre les électeurs, l’ancien athlète répond avec franchise :
“Il a fallu aller les chercher un à un et les convaincre.
Une seule méthode : vous vous installez sur leur paillasson, vous leur affirmez que vous êtes là par hasard, vous leur dites : ‘Quand vous aurez cinq minutes pour moi…'”.
Une diplomatie sportive bien huilée qui pourrait manquer à une éventuelle candidature de la France à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2024.
Critique vis-à-vis de ce projet, Jean-Claude Killy quitte néanmoins le CIO en ayant assuré la relève derrière lui, avec la présence du jeune retraité des bassins de canoë-kayak, Tony Estanguet.
Triple champion olympique, le Palois pourrait bien connaître un destin similaire à celui de Killy au sein de l’instance sportive et pourquoi pas, porter une candidature française à l’avenir.
De toute manière, Jean Claude Killy n’a j’amais été pour une candidature de Paris 2024, l’effet et la désillusion de 2005 (Pour les jo de 2012) était vraiment traumatisant.
A être aussi virulent envers ses compatriotes sur le sujet d’une possible reconquête olympique, démontre bien qu’il n’en n’avait plus rien à faire de l’olympisme en France et que pour lui, il était déjà peine perdu vu les conditions actuelle, de pouvoir se présenter.
En bref, Killy ne nous aidera pas, ou plutôt…plus du tout.
Un coup dur pour Paris, car avec ça démission, il ne reste qu’un membre et demi (oui demi,car Estanguet,n ‘étant élu que pour 8 ans pourrait certes apporter comme je l’ai déjà mentionné, de la fraîcheur, mais de manière provisoire). Mais en même temps, une autre manière de nous présenter est sans doute arriver (M Lapasset, même si il ne sera pas président de la candidature), voir et pourquoi pas (pour moi), Stéphane Diagana ?