En cette fin de semaine, les promoteurs de la candidature hivernale de Munich (Allemagne) ont présenté les grandes lignes du concept olympique de la cité bavaroise pour les Jeux de 2022.
S’appuyant en grande partie sur le projet de 2018 (ci-dessus) – Munich avait dû s’incliner face à PyeongChang (Corée du Sud) – le nouveau concept apporte toutefois quelques changements notables.
Ainsi, un troisième Village Olympique est proposé, en complément de ceux de Munich (pôle glace) et de Garmish-Partenkirchen (pôle neige). Situé à Chiemgau-Königssee, il permettra de répondre à l’accroissement du nombre d’athlètes présents sur place, en raison de la relocalisation de certaines épreuves initialement envisagées à Garmish-Partenkirchen.
Point critique de la candidature pour les JO 2018, la célèbre station de sports d’hiver a été particulièrement ménagée pour le projet de 2022.
Ainsi, afin de rééquilibrer le concept autour de trois pôles et afin d’alléger la pression immobilière et foncière, les promoteurs de Munich 2022 ont souhaité déplacer quelques épreuves dans la capitale bavaroise, à l’image des épreuves halfpipe (snowboard / freestyle).
Le concept de 2022 repose par conséquent sur un pôle munichois élaboré pour 2 368 athlètes, un premier pôle neige pour 1 682 athlètes et enfin un deuxième pôle neige pour 1 720 compétiteurs.
Le Parc Olympique de Munich
Dans le détail, le Parc Olympique des Jeux d’été de Munich 1972 sera entièrement réutilisé pour accueillir les Jeux d’hiver 2022. De fait, les épreuves de hockey-sur-glace, patinage artistique, patinage de vitesse (piste courte et piste longue), curling et halfpipe seront organisées au cœur même des installations héritées de 1972.
Le mythique Stade Olympique des JO 1972 accueillera naturellement les Cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux (50 000 spectateurs) mais pourra également être utilisé pour suivre les épreuves freestyle en présence de 30 000 personnes.
Autre équipement construit pour l’Olympiade 1972, la Halle Olympique sera mobilisée pour accueillir le patinage artistique et le patinage de vitesse sur piste courte. Pas moins de 12 000 spectateurs pourront prendre place dans l’enceinte rénové en 2010.
Hôte des épreuves de natation en 1972, l’Olympia Schwimmhalle devrait connaître une transformation temporaire pour les Jeux d’hiver afin de pouvoir organiser les épreuves de curling devant 4 000 spectateurs.
Nouvel équipement prévu dans le Parc, l’Event Arena (Ouest du Parc) accueillera une partie des compétitions de hockey-sur-glace au même titre que le futur Centre Olympique de Glace (Est du Parc). Respectivement dotées de 10 000 et 6 000 places, ces nouvelles installations seront des pièces maitresses du dispositif munichois.
Afin d’organiser les épreuves de patinage sur piste longue, Munich 2022 prévoit l’aménagement d’une infrastructure temporaire de 8 000 places au Nord du Parc Olympique. Jouxtant les installations de l’Université de Munich, cet équipement serait entièrement démantelé à l’issue des Jeux et ce, dans un souci de durabilité.
Autre équipement temporaire, le site de halfpipe (freestyle / snowboard) serait astucieusement installé sur la colline située près du Stade Olympique et pourrait accueillir jusqu’à 20 000 personnes. Quelques aménagements seraient nécessaires afin de permettre à la colline de répondre aux exigences techniques pour l’organisation des épreuves.
Le Village Olympique sera quant à lui érigé au sud-est du Parc Olympique sur une superficie de 23 hectares dans le cadre d’un espace arboré et paysagé afin de maintenir un lien étroit avec les sites des Jeux de 1972.
Aménagé pour 3 500 lits, le Village des Athlètes deviendra par la suite un nouveau quartier résidentiel en plein cœur de Munich.
Enfin, le Messe München, hôte de la Foire de Munich, sera réaménagé afin de recevoir les milliers de journalistes accrédités et ainsi devenir durant les Jeux, le Centre des Médias.
Le Pôle Neige de Garmish-Partenkirchen
Organisatrice des Jeux d’hiver en 1936, la station de Garmish-Partenkirchen est encore aujourd’hui, l’une des plus réputées au monde.
Pour les Jeux de 2022, elle pourra recevoir les épreuves de descente, de slalom géant, slalom, Super G et super-combiné, sans oublier les compétitions de bosses, saut à ski et combiné nordique.
La mythique piste du Kandahar accueillera la descente, le slalom géant, le Super G et le super combiné en présence de 18 000 spectateurs, à l’image des Championnats du Monde de Ski alpin organisés du 07 au 20 février 2011.
A quelques encablures de cette piste, les épreuves de snowboard et ski-cross seront organisées sur un site existant, devant 12 000 à 14 000 personnes.
Équipement rénové en 2007, le Stade Olympique de ski sera au rendez-vous des JO 2022 en accueillant le combiné nordique et le saut à ski en présence de 18 000 spectateurs.
Les épreuves de slalom (ski alpin) seront quant à elle organisées sur un autre site existant récemment utilisé pour les Mondiaux de 2011 et jouxtant les installations du Stade Olympique de ski.
Implanté au Sud de Garmish-Partenkirchen, le futur Village Olympique n’aura qu’une vocation temporaire. Hébergeant près de 1 700 athlètes, il sera ensuite démonté à la fin de l’événement olympique mais permettra néanmoins une profonde rénovation des équipements existants situés à proximité.
Le Pôle Neige de Chiemgau-Königssee
Il s’agit sans doute de la principale innovation par rapport au projet de 2018. Le site de Chiemgau-Königssee accueillera en plus des épreuves de bobsleigh, skeleton et luge, celles de biathlon et de ski de fond.
A Ruhpolding, au coeur du stade de biathlon modernisé pour les Championnats du Monde de 2012, pas moins de 23 000 spectateurs pourront prendre place afin d’encourager les biathlètes et non loin de là, 20 000 personnes pourront admirer les épreuves de ski de fond.
Afin de permettre à l’ensemble des athlètes de se rendre sur leurs sites respectifs en un minimum de temps, un Village Olympique de 1 700 lits sera aménagé à Inzell et offrira ensuite, un complément non-négligeable aux 1 000 lits existants dans cette station touristique.
Concernant les médias, la Max Aicher Arena de Inzell sera reconfiguré pour accueillir 2 000 journalistes accrédités.
Budget de Munich 2022
Du côté des finances, le budget du Comité d’Organisation est évaluée pour l’heure, à 1,5 milliard d’euros contre 1,3 milliard dans le cadre de la candidature aux JO 2018. Les promoteurs estiment en effet à 200 millions d’euros, la reconfiguration de certains sites non-prévus dans le dossier 2018 en plus des projections concernant l’inflation.
Pour ce qui est du budget hors-COJO – qui comprend notamment la construction des infrastructures pérennes, des équipements immobiliers et de transport -, ce dernier s’établit actuellement à 1,8 milliard d’euros, soit près de 200 millions supplémentaires par rapport aux projections de 2018.
Dans le détail, 670 millions d’euros sont directement liés à l’organisation des Jeux dont 140 millions en provenance du secteur privé. Le reste du budget – près de 1,1 milliard d’euros – concerne des dépenses d’ores et déjà programmées.
Avec ce budget global maîtrisé, Munich 2022 espère convaincre les citoyens des régions concernées (Munich, Garmish-Partenkirchen et Chiemgau-Königssee) du bien fondé du concept olympique, en prévision du référendum du 10 novembre.
En cas de succès, les promoteurs de la candidature hivernale de la Bavière pourront alors affiner projections et aménagements afin de présenter un concept des plus solides auprès du Comité International Olympique (CIO).
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