A un peu plus de deux semaines de l’élection de la Ville Hôte des Jeux Olympiques d’été 2020, la candidature de Madrid croit plus que jamais en ses chances de victoire, après déjà deux tentatives infructueuses (2012 et 2016).
Troisième du scrutin pour les Jeux de 2012 (derrière Londres et Paris) et finaliste pour ceux de 2016 (derrière Rio de Janeiro), la capitale espagnole espère bien cette fois-ci arriver sur la première marche, la seule qui compte dans la course olympique.
Avant de partir pour l’Argentine dès le 24 août, Alejandro Blanco, Président de la candidature et du Comité Olympique Espagnol (COE) et Ana Botella, Maire de Madrid, ont tenu une conférence de presse afin de donner leurs impressions à quelques jours du vote décisif.
Alejandro Blanco a notamment indiqué qu’il se rendrait à Rio de Janeiro (Brésil) “pour assister aux Championnats du Monde de Judo”. Une façon de poursuivre et d’achever l’intense lobbying de la candidature madrilène.
De retour à Buenos Aires, le leader espagnol mobilisera une dernière fois ses troupes :
“Nous avons acquis une certaine expérience non seulement au travers de cette candidature, mais aussi au cours des deux tentatives précédentes.
Nous sommes aujourd’hui convaincus d’obtenir de bons résultats.
La candidature de Madrid 2020 est connue pour la qualité de ses présentations et cela ne peut se faire que sur la base d’un travail difficile avec la préparation d’une mise en scène soignée, l’organisation des réunions, le regroupement des avis…
L’une des meilleures façons de prouver notre engagement, est de travailler intensément avant l’arrivée du Comité International Olympique (CIO)”.
On pourra dire qu’ils auront vraiment mis toutes les chances de leur côté cette fois-ci ! Les précédentes candidatures n’ont jamais été honteuse, même si Madrid 2012 souffrait de l’immense popularité (vaine…) de Paris, et même un petit peu de celle de Londres (alors qu’en réalité, aux premiers tours du scrutin, la ville menait la course !), et que le défaut majeur de Madrid 2016, c’était Londres qui la précédait (si la coutume de l’alternance ne s’appliquait pas, cela aurait peu être eu un plus gros impact !)…
La candidature aura, pour beaucoup, été liée à la crise et à l’incapacité financière présumée de l’Espagne, mais tout ne peut se limiter à cela (il peut y avoir des surprises ! Les candidatures aux JO de 2016 ont aussi eu lieu dans un contexte de crise, et personne n’en a fait tout un plat comme ici !)
Reste à voir comment ils joueront leur dernière carte, il est prévu qu’un sportif les accompagne à Buenos Aires, j’ignore de qui il s’agira mais sincèrement, je pense que le pays va sortir THE grosse pointure pour impressionner jusqu’au bout ! Quelqu’un comme Nadal ou un footballeur (pourquoi pas… Messi ! Pour bien montrer le sport espagnol et les relations avec l’Argentine ^^)
La présence de la délégation espagnole dès le 24 août, soit deux semaines avant le scrutin, démontre effectivement la volonté de Madrid 2020 de convaincre jusqu’au bout.
Moquée au début du processus, la candidature madrilène pourrait bel et bien créer la surprise face à Tokyo, l’ultra-favorite.
Serait-ce un scénario comme Londres face à Paris ? A voir !
Madrid a toujours présenté un dossier technique de qualité. Pour 2012, la question de l’hôtellerie et des transports avait posé problème. Pour 2016, la question du dopage aujourd’hui “réglée” avec l’adoption d’une loi plus restrictive se conformant aux standards internationaux. Mais déjà, la capitale espagnole avait créé la surprise en arrivant 2e alors que personne n’aurait misé 1 € sur ce dossier face à des pointures comme Chicago ou Rio.
Exactement, la candidature ayant été de qualité, il se pourrait que Madrid aille jusqu’au bout de la finale ! Le seul vrai défaut pointé par toute la presse française, c’est l’économie nationale (et on voit bien avec Londres que c’est un sujet complexe à évaluer, présumé trop cher, et au final en moins d’un an, tout aurait été remboursé grâce à l’affluence vers le pays ! Comme quoi on ne peut pas trop se prononcer sur ce sujet…) ! Les candidatures “favorites” trébuchent parfois aux pieds du podium, comme Toronto, qui a déjà essayé et n’a pas été élue, alors que tout le monde aime le Canada ^^ ! Paris en 2012, que tout le monde disait gagnante ! Et en 2016, personne n’aurait pensé que Rio allait raflé la mise quand elle a déposé son dossier de candidature (qui avait reçu les moins bonnes notes techniques des 4 prétendantes !)… Comme quoi rien n’a jamais gagné d’avance, même pour des villes hôtes !
Oui, tout à fait.
Mais pour Madrid, l’économie est la fois une faiblesse évidente actuellement mais aussi une force, puisque 80% des sites sont déjà construits et surtout, comme l’a souvent rappelé la Maire de la ville, Ana Botella, les derniers aménagements au cours des années qui se sont écoulées, ont été réalisés “pour” organiser les Jeux, dans un souci d’héritage également. En somme, le contraire d’une ville qui candidate sans penser à l’après et qui élabore son plan d’urbanisme uniquement à court terme.