A quelques jours de l’ouverture officielle des Internationaux de France de Roland Garros 2013, la direction du tournoi se veut offensive et réaffirme qu’il n’y a aucune alternative à son projet d’extension du stade, Porte d’Auteuil (Paris XVIe).
Ainsi, ce jeudi, Gilbert Ysern a accordé un entretien au quotidien “Le Républicain Lorrain”, où il annonce que la Fédération Française de Tennis (FFT), déposera “le permis de construire avant l’été”.
Selon lui, le projet des opposants – qui consiste en une couverture partielle de l’A13 – est trop coûteux, ce qui rejoint les déclarations récentes du Président de la FFT, Jean Gachassin.
De fait, pour le directeur du tournoi, “il n’y a pas d’alternative. Le tournoi va dans le mur dans sa forme actuelle. Bientôt les joueurs ne voudront plus venir parce qu’ils seront mieux traités ailleurs. Le confort que l’on offre n’est plus à la hauteur. […] Le stade est vital pour la survie du tournoi. C’est l’intérêt du tennis français mais c’est aussi l’intérêt de Paris. C’est un enjeu national”.
Dès lors, faut-il craindre pour la pérennité du label Grand Chelem ? Pour Gilbert Ysern, “si on ne réalise pas ces travaux, on ne perdra pas forcément le label Grand Chelem mais plus personne ne viendra. Il y a trente ans, l’Australie était un Grand Chelem et les meilleurs joueurs n’y allaient pas pour autant”.
Or on le sait, aujourd’hui, l’Open d’Australie offre des services parmi les plus confortables des quatre tournois du Grand Chelem, avec notamment des courts modernes et équipés de toitures rétractables pour trois d’entre-eux.
De son côté, Wimbledon songe actuellement à la couverture du Court n°1 après avoir entrepris ces mêmes travaux pour le Court Central, il y a quelques années.
Désormais, seuls Roland Garros et l’US Open ne disposent pas de stades couverts. Mais le “French Open” a un autre handicap et non des moindres : sa superficie. Il demeure le plus petit des quatre tournois majeurs et le restera, même après les travaux de modernisation envisagés à la Porte d’Auteuil.
Une autre menace pèse aussi sur Roland Garros : celle des “prize money”, autrement dit, le montant des dotations. Malgré un effort conséquent pour l’édition 2013 – avec un total de 22 millions d’euros – et la promesse d’augmenter encore le montant global de dix millions d’ici 2016, Roland Garros affiche un retard sur l’Open d’Australie (24), l’US Open (25) mais surtout Wimbledon (26,5).
Mais outre la concurrence des tournois du Grand Chelem, sur le plan urbanistique et financier, Roland Garros doit aujourd’hui affronter l’émergence et la montée en puissance d’autres tournois, labellisés Masters 1000, comme Madrid avec l’ultra-moderne “Caja Magica” ou Rome et les récentes installations du Foro Italico.
Hasard du calendrier sportif, ces deux concurrents sont positionnés à une (Rome) et deux (Madrid) semaines du “French Open”…
Ces éléments sont donc de nature à relancer le débat – à long terme – sur la délocalisation du tournoi.
La FFT avait préféré le prestige et la tradition face aux appels de la modernité et de l’espace, proposés par Marne-La-Vallée, Gonesse ou Versailles.
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