Madrid s’apprête à accueillir, dès demain et jusqu’à jeudi, la Commission d’Évaluation du Comité International Olympique (CIO).
L’Espagne, embourbée dans une violente crise économique et sociale, présente une candidature olympique pour la troisième fois consécutive. Hôte des Jeux d’été 1992 avec Barcelone, le pays souhaite désormais accueillir l’événement planétaire en plein cœur de sa capitale, en misant sur des installations de renommée mondiale, comme le stade Santiago Bernabeu.
La ville dispose d’ores et déjà de 28 des 35 sites de compétition, ce qui fait dire aux comité de candidature, que l’Espagne n’aura pas à investir des sommes colossales en vue d’organiser les Jeux. Il n’empêche, qu’avec un budget estimé à 1,7 milliard d’euros et au regard du contexte actuel, Madrid est loin d’être favorite – face aux solides dossiers de Tokyo et Istanbul – et l’adhésion populaire pourrait également lui jouer des tours.
Alors que les candidatures 2012 et 2016 de la cité madrilène disposaient d’un fort engouement, tant au niveau local que national, il n’est pas certain que cette troisième tentative fasse l’unanimité. Des manifestations pourraient ainsi venir perturber le bon déroulement des visites de la Commission présidée par Sir Craig Reedie et ce, malgré l’intense campagne de communication mise en place à Madrid depuis plusieurs semaines.
Une autre épine pourrait venir se planter dans le pied de la candidature de Madrid : le procès Puerto. Coïncidence ou non, le verdict de ce procès majeur dans le cadre d’une affaire de dopage, doit intervenir dans la semaine, au moment même où les membres de la Commission d’Évaluation examineront le dossier madrilène.
La capitale espagnole a néanmoins pu compter sur le soutien de deux personnalités olympiques de premier plan.
Il y a quelques jours, en déplacement à Madrid, le président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres 2012, Lord Sebastian Coe, avait loué les qualités de la ville tout en soulignant la nécessité de penser à l’après-JO.
Selon l’ancien athlète, l’expérience olympique de Barcelone est à prendre en considération car elle est un exemple, plus de vingt ans après l’événement. Pour lui, “Barcelone a sans doute acquis le meilleur héritage urbain”.
Le Président du CIO, Jacques Rogge, a également prononcé quelques mots rassurants pour la candidature espagnole :
“Dans le cas de Madrid, je ne crois pas que la crise l’affecte parce que l’essentiel est déjà construit, de grands investissements ne sont pas nécessaires. Vous êtes déjà prêts”.
Signe que la candidature mobilise au plus haut sommet de l’État espagnol, les membres de la Commission d’Évaluation ont été reçu ce dimanche, par le Prince Felipe, héritier de la couronne.
Finaliste en 2009 pour le choix de la Ville Hôte des Jeux d’été 2016, Madrid pourrait être éliminée dès le premier tour de scrutin le 07 septembre prochain. Un duel entre la japonaise Tokyo et la turque Istanbul est plus qu’envisageable, mais comme pour chaque élection, une surprise peut survenir à n’importe quel moment du processus de candidature. Un faux pas de l’une de ses adversaires et la voie pourrait s’élargir de nouveau pour la capitale espagnole.
De passage à Tokyo il y a quelques semaines, ladite Commission avait été “très impressionnée” par la qualité du dossier de la capitale japonaise. En milieu de semaine, il sera intéressant de connaître le qualificatif employé par la Commission au sujet de la candidature madrilène, car bien que diplomate, la Commission s’autorise traditionnellement à diffuser quelques messages subliminaux au cours de ses visites…
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