Le site d’information canadien “CyberPresse” a consacré ce week-end une série d’articles autour des Jeux Olympiques de Londres 2012.
Alors que la Cérémonie d’Ouverture n’aura lieu que le 27 Juillet 2012 et que les travaux ne sont pas encore terminés, certains se posent déjà de multiples questions et Michel Marois tout comme Mali Ilse Paquin tentent d’éclaircir la situation avec des analyses de qualité.
Ainsi, dans son article “Les Jeux de 2012 sont déjà commencés”, Michel Marois, journaliste à “La Presse”, estime que “déjà, à un an des Jeux, on sent une grande fébrilité dans les rues de Londres. Comme si la ville elle-même, comme ses dirigeants, avait déjà hâte que les Jeux soient finis…”. Le journaliste rappelle ainsi de récents événements médiatiques au cours desquels les responsables de la candidature – et notamment son dirigeant charismatique Sebastian Coe – ont été interrogés sur des sujets, autres que l’organisation à proprement parlée. Cela va de l’attribution controversée du Stade Olympique – une fois les compétitions terminées – au club de football de West Ham et à “la révélation du versement d’une somme importante à une employée du Olympic Park Legacy Committee par un dirigeant de West Ham”, au processus d’attribution des billets olympiques, en passant par le système des transports en commun.
Sur ce dernier point, Mali Ilse Paquin fait un constat sans appel : le métro londonien déjà largement engorgé, aura à surmonter un incroyable défi à l’été 2012, à savoir l’accueil de plusieurs centaines de milliers de spectateurs et visiteurs à l’occasion des Jeux.
Pointant le fait qu’aucun “parc de stationnement n’a été construit pour ces Jeux ‘verts'”, la journaliste rappelle toutefois que “le service a été amélioré de 45% sur la ligne Jubilee (du métro), et un nouveau train rapide, surnommé le ‘Javelot’, ne prendra que sept minutes pour se rendre de King’s Cross à Stratford” avec une capacité de 25 000 passagers par heure. Mali Ilse Paquin évoque également l’une des idées formulées par les autorités britanniques pour réduire le flux quotidien de voyageurs : inciter les employeurs à avoir recours au télétravail durant la “quinzaine olympique”.
Les transports : problématique en 2011 et pourtant déjà talon d’Achille de la candidature londonienne en 2005 lorsque la Commission d’Évaluation du Comité International Olympique (CIO) avait souligné l’immensité de la tâche à accomplir, au regard de la vétusté des installations existantes dans la capitale britannique.
Mais Mali Ilse Paquin s’intéresse également à l’aspect “régénération” urbaine ainsi qu’à l’aspect social des Jeux, à savoir l’amélioration – ou non – de la qualité de vie des habitants des quartiers proches des sites olympiques et paralympiques.
Dans son article “JO de Londres : entre régénération et déception”, la journaliste fait un nécessaire retour en arrière avec un rappel historique de la “vie” du site qui accueille aujourd’hui les infrastructures olympiques mais qui fut longtemps une friche industrielle, après la fermeture des “Royal Docks” en 1981. Comme bien souvent dans l’organisation olympique, la Ville Hôte décide de restructurer l’un de ses quartiers les plus vétustes pour en faire, durant et – dans certains cas – après les Jeux, une vitrine de la réussite et du succès de l’événement. Barcelone 1992 avait par exemple parfaitement su maîtriser cette restructuration avec le réaménagement complet d’une zone industrielle devenue en quelques années, le Port Olympique, lieu de promenade des Barcelonais et de milliers de visiteurs.
Dans le cas de Londres, “des manufactures vétustes datant de l’ère victorienne ont cédé la place aux enceintes olympiques, dont le stade, de facture classique, et le magnifique centre aquatique signé Zaha Hadid” sans oublier que “deux millions de mètres cubiques de terre ont été décontaminés. Des débris datant de la Seconde Guerre Mondiale ont été déterrés. Une tâche colossale et onéreuse que l’arrondissement n’aurait jamais pu accomplir seul”, démontrant une fois de plus la capacité des Jeux à modifier un espace urbain et péri-urbain en moins de dix ans.
Pour revenir à Barcelone – et j’évoque largement cette thématique dans mon Mémoire de Licence disponible sur le Blog en format PDF – les travaux liés à l’aménagement olympique ont permis à la cité catalane de faire en sept ans, ce qu’elle aurait réalisé en vingt ans. Un tremplin gigantesque et sans commune mesure donc.
Mais tout n’est pas rose et idyllique dans l’organisation de cet événement international. Ainsi, la journaliste fait un cruel constat : “environ 25% de la main-d’oeuvre sur le chantier du Parc Olympique devait provenir de la population locale. Or, la véritable proportion est d’à peine 10%”.
Ce n’est pas tout, car pour la journaliste qui a vécu dans le quartier londonien futur hôte des JO, “en dehors du Parc Olympique, le visage du quartier n’a pas beaucoup changé en cinq ans. Le vieux centre commercial de Stratford, qui souffrira sans doute de l’ouverture de Westfield en septembre, est toujours peuplé de vendeurs de DVD piratés et d’accessoires clinquants pour téléphones portables. Certes, des pistes cyclables ont été ajoutées, les rues ont été nettoyées. La criminalité a aussi baissé, font remarquer les habitants. Mais là s’arrêtent les améliorations notables”.
Pour finir sur ce constat en demi-teinte, Mali Ilse Paquin cite, dans l’article “Jeux Olympiques : une trahison selon des parents”, une “petite blonde à la langue déliée” qui parle de “trahison” en référence aux promesses de la campagne olympique.
“C’est une trahison! La ville avait promis en 2005 qu’elle encouragerait les jeunes à s’intéresser au sport. C’est pour ça qu’elle a obtenu les Jeux. ‘Nous faisons ça pour la jeunesse multiethnique’ avaient-ils dit. Eh bien, nous attendons toujours”.
La journaliste évoque ici la baisse importante des subventions allouées aux programmes sportifs, du fait de la crise économique et de la cure d’austérité imposée par le Gouvernement de David Cameron.
Les Jeux Olympiques auront lieu du 27 Juillet au 12 Août 2012 alors que les Jeux Paralympiques se dérouleront du 29 Août au 09 Septembre de la même année.
Un an avant l’échéance, le travail reste important pour redonner vie à l’un des quartiers les plus pauvres de Londres : New Ham, 250 000 habitants et qui compte 44% de travailleurs sans emploi et 35% de sa population active sans diplôme.
L’ensemble des articles cités ici sont consultables sur le site de “CyberPresse” :
♦ “Les Jeux de 2012 sont déjà commencés”
♦ “Le métro de Londres : chaos en vue lors des JO ?”