Roland-Garros : Le choix de l’Histoire contre celui de la modernité où le dilemme de la FFT entre Paris et les “autres”

Le feuilleton “Roland-Garros 2016”se poursuit ce week-end.

Fin Octobre, les Candidatures de Gonesse (Val d’Oise) et Marne-La-Vallée (Seine-et-Marne) ont présenté leur projet à la Fédération Française de Tennis (FFT), organe qui désignera le futur site organisateur du prestigieux tournoi de Tennis, implanté Porte d’Auteuil (Paris XVIe) depuis 1928.

Au mois de Janvier 2011, ce sera au tour de Versailles de défendre son projet, longtemps donné favori mais qui souffre d’un double handicap : la proximité du Château de Versailles, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et l’implantation même du futur tournoi sur un site propriété du Ministère de la Défense.

D’ici là, Paris tentera de conserver le tournoi, en présentant son projet d’extension (13,5 hectares contre 8,5 actuellement), courant Décembre 2010. Toutefois, plusieurs éléments doivent là aussi être pris en considération : une superficie gagnée, faible mais aussi une pétition forte de 20 000 signatures contre la destruction supposée d’une partie des Serres d’Auteuil, classées Monuments Historiques. En outre, un autre dossier est pour l’heure sensible : celui de la redevance que la FFT paye à la Mairie de Paris. Aujourd’hui de 2 millions d’euros, elle pourrait augmenter de 6 millions, sans compter les taxes annexes.

Depuis plusieurs mois, je me prononce pour la construction d’un nouveau site (Gonesse ou Marne-La-Vallée). Bien que l’aspect historique soit indéniablement en faveur de Paris, celui de la modernité, du confort des joueurs et des spectateurs est du côté des candidatures de la proche banlieue.

Gonesse propose à la FFT un site de 22 hectares là où Marne-La-Vallée lui en propose 35 hectares. Les deux projets sont solides, j’ai d’ailleurs présenté les principaux éléments depuis la rentrée, et témoignent d’une réelle volonté des deux villes d’inscrire un évènement moteur au coeur du Grand Paris. Avec Gonesse, nul doute que le tournoi s’en trouverait démocratisé. Avec Marne-La-Vallée, le tournoi deviendrait le plus important des quatre tournois qui constituent le “Grand Chelem” (Wimbledon, US Open, Open d’Australie).

Le site parisien pourrait dans le même temps être transformé (accueil de scolaires, organisation d’évènements sportifs et culturels…).

Aujourd’hui, Paris propose une extension mineure qui fait figure de solution temporaire. Face à la superficie potentiellement extensible des trois autres tournois, la FFT devra, en cas de maintien de Roland-Garros à Paris, se reposer la question d’un agrandissement, après 2016.

Le choix parisien permettrait certes une économie (250 millions d’euros de projet), alors que les candidatures de Gonesse et Marne-La-Vallée tablent sur un investissement d’au moins 600 millions d’euros. Mais si la France souhaite conserver un tournoi du “Grand Chelem”, rester compétitif face à des tournois émergents (Madrid, Shanghai…) et proposer dans les années à venir, l’organisation d’un grand évènement sportif à l’image des Jeux Olympiques, elle doit faire le choix d’un nouveau site plus ambitieux : Gonesse ou Marne-La-Vallée.

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