Russie : Le CIO va « explorer les options juridiques » et nomme Guy Canivet à la tête d’une Commission disciplinaire

La Commission exécutive du Comité International Olympique (CIO) avance à petits pas.

Dans une déclaration rendue publique peu avant 16h30 ce mardi, l’instance indique avoir pris une première batterie de mesures après les révélations du Rapport McLaren concernant le système de dopage organisé en Russie.

Consciente que le temps est désormais compté avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Rio 2016, la Commission exécutive souhaite la poursuite du travail d’investigations mené par Richard McLaren, tout en annonçant l’ouverture d’une procédure disciplinaire au regard de l’implication de plusieurs officiels du Ministère des Sports et des institutions russes.

(Crédits - CIO)
(Crédits – CIO)

Conformément aux dispositions de la Charte Olympique – dont « Sport & Société » a précédemment fait mention – le CIO a décidé de mettre en place une Commission disciplinaire afin d’établir les faits et de conduire toutes auditions nécessaires à la prise d’une décision définitive.

Pour mener à bien la procédure, l’ancien membre du Conseil Constitutionnel et actuel vice-Président de la Commission d’éthique du CIO, Guy Canivet, a été nommé Président de la Commission disciplinaire.

Il sera épaulé dans sa mission par les personnalités suivantes :

  • Robin Mitchell, vice-Président de la Commission médicale et scientifique du CIO, membre de la Commission d’éthique du CIO,
  • Yang Yang, représentante des athlètes au sein de la Commission d’éthique du CIO,
  • Andrew Ryan, Directeur exécutif de l’Association des Fédérations Internationales des Sports d’été (ASOIF),
  • Wolfang Schobersberger, représentant des Fédérations Internationales des Sports d’hiver, membre de la Commission médicale de la Fédération Internationale de Ski (FIS).

Outre la mise en place de cette Commission, l’institution de Lausanne (Suisse) a également annoncé l’examen du Rapport McLaren.

« Le CIO explorera les options juridiques à disposition entre sanction collective par l’interdiction pour tous les athlètes russes de participer aux Jeux Olympiques de 2016 et droit à la justice individuelle.

A cet égard, le CIO devra prendre en considération la décision du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) attendue le 21 juillet 2016 concernant les règles de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF), ainsi que le Code Mondial Antidopage et la Charte Olympique » précise ainsi le communiqué officiel.

En clair, le CIO préfère attendre quelques jours et ce, sachant que le TAS doit examiner les demandes formulées par des athlètes russes aujourd’hui suspendus de toute participation aux Jeux de Rio de Janeiro.

L’institution, considérant toutefois l’urgence de la situation, a d’ores et déjà adopté des mesures provisoires. Ces dernières sont les suivantes :

  • Le CIO n’accordera son patronage à aucune rencontre ou événement sportifs en Russie. Ceci s’applique notamment au projet de Jeux Européens organisés en 2019 par les Comités Olympiques Européens (COE).
  • Le CIO n’accordera aucune accréditation aux officiels du Ministère des Sports de Russie ou à toute personne citée dans le Rapport d’enquête indépendante pour les Jeux de Rio 2016.
  • Le CIO a décidé d’entreprendre de nouvelles analyses, « y compris de criminalistique », ainsi qu’une enquête approfondie concernant la participation des sportifs russes et le rôle des entraîneurs, officiels et personnels lors des Jeux de Sotchi 2014. Une Commission disciplinaire spécifique – conduite par Denis Oswald – sera chargée de fournir les informations adéquates avant que le CIO n’inflige des « sanctions appropriées ».
  • Enfin, le CIO demande à toutes les Fédérations Internationales de mener une enquête approfondie avant de possibles sanctions contre les Fédérations Nationales Russes. En outre, et il s’agit sans doute de l’une des décisions les plus spectaculaires, le CIO demande aux Fédérations Internationales de Sports olympiques d’hiver de « geler leurs préparatifs pour les grands événements en Russie, tels que les Championnats du Monde, les Coupes du Monde, ou d’autres grandes compétitions internationales sous leur responsabilité, et de rechercher activement d’autres organisateurs ».

7 pensées

  1. La Russie se dirige tout droit vers une exclusion. Le temps presse. Le CIO doit se préoccuper des athletes qui vont éventuellement récupérer les quotas réservés aux Russes et qui ne pourront pas se preparer dans des conditions optimales.

    1. Le temps presse, c’est certain. Mais il faut rester prudent car la TAS n’a pas rendu son arbitrage en ce qui concerne l’athlétisme russe. La TAS peut enterrer les espoirs russes comme permettre à la Russie de participer aux Jeux. Le CIO a eu raison d’être prudent

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