Mauvais début de semaine pour Dilma Rousseff.
La Commission Parlementaire en charge de la procédure d’Impeachment a recommandé hier la destitution de l’actuelle Présidente du Brésil.
Parmi les 65 membres de ladite Commission, 38 ont ainsi voté en faveur de la destitution, tandis que 27 se sont au contraire prononcés contre cette procédure exceptionnelle.
Désormais, l’Assemblée plénière de la Chambre des Députés doit se réunir en fin de semaine, soit entre vendredi 15 avril et lundi 18 avril.
A ce moment-là, une majorité des deux tiers devra être nécessaire pour acter la première partie de la destitution et ce, avant que le Sénat ne soit consulté pour acter la seconde et dernière partie.

Cette majorité, fixée à 342 suffrages, ne serait pas acquise à l’heure actuelle. Selon un décompte du quotidien “O Estado de São Paulo”, quelques 299 députés seraient en faveur du départ de Dilma Rousseff. A l’inverse, 123 représentants seraient opposés à la destitution.
Mais les regards se tournent à présent en direction des indécis.
D’après le quotidien brésilien, l’un des plus influents du pays, 48 parlementaires seraient dans cette position, sans compter les 43 députés qui ne se sont pas exprimés sur la question. Autant de suffrages potentiels que les proches de Dilma Rousseff tentent de rafler en vue du scrutin extraordinaire des prochains jours.
L’un des soutiens les plus farouches de la Présidente n’est autre que son mentor et prédécesseur à la tête du Brésil : Lula.
Ce dernier, artisan du boom économique brésilien et de l’obtention des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été 2016, consulterait chaque jour les députés indécis dans le but de les convaincre de rejoindre ou de revenir dans le camp des partisans de Dilma Rousseff.

Dans l’attente du vote de la Chambre des Députés, la Présidente a annulé nombre de ses déplacements internationaux. Le dernier en date, symbolique, devait initialement l’amener à Olympie (Grèce), le 21 avril prochain. Dilma Rousseff aurait alors assisté à la Cérémonie d’allumage de la flamme des Jeux de Rio 2016.
La Cérémonie se déroulera donc sans la Présidente du Brésil. Cette dernière pourrait également ne pas être présente lors d’une autre cérémonie, bien plus médiatique celle-ci, à savoir l’ouverture des Jeux Olympiques, le 05 août dans l’enceinte du Stade Maracanã.
Ce jour-là, l’actuel vice-Président, Michel Temer, pourrait officiellement prononcer le discours d’ouverture de l’événement sportif planétaire.

Une hypothèse qui n’enchante ni Dilma Rousseff, ni ses partisans qui peuvent néanmoins se servir d’une fuite audio pour affaiblir le leader du Parti du Mouvement Démocratique Brésilien (PMDB).
Comme l’a ainsi révélé la presse brésilienne, un discours audio de Michel Temer a fait son apparition sur Internet. Dans ce discours, qui devait être prononcé après le vote de la Chambre des Députés, le vice-Président se pose comme garant de l’unité nationale et comme Président par intérim.
Pour les partisans de Dilma Rousseff, ce discours de moins de 14 minutes constitue la preuve ultime d’un “coup d’État constitutionnel” orchestré par l’opposition et ses alliés.