Début mars, le Parti Communiste Chinois s’est réuni à Pékin afin d’aborder la nouvelle année et en mettant notamment en avant les engagements en matière de protection de l’environnement.
Si la Chine demeure l’un des principaux pays pollueurs de la planète, les dirigeants ont toutefois pris des mesures pour enrayer la pollution qui frappe massivement les grandes agglomérations, en premier lieu desquelles, la capitale.
Candidate à l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de 2022, Pékin souhaite ainsi réduire de manière drastique les émissions de gaz à effet de serre et toutes les pollutions comme celle aux particules fines. Pour y parvenir, un vaste programme de 85 mesures a été annoncé il y a tout juste un an et doit être mis en œuvre d’ici 2017, pour un coût de 125 milliards de dollars (119,08 milliards d’euros).
Ce projet pharaonique est donc l’une des nouvelles ambitions de la Chine, bien décidée à devenir une élève modèle en la matière.
Comme l’a en tous cas affirmé le Premier Ministre Li Keqiang à la tribune du Parti, “nous devons faire appliquer strictement les lois et les réglementations environnementales.
Nous devons sévir contre les pollueurs coupables d’infractions”.
Ce discours offensif se veut une réponse à la récente diffusion – sur Internet en particulier – d’un documentaire réalisé par une ancienne présentatrice de la télévision chinoise et intitulé “Sous le dôme” et qui avait un temps, été autorisé par le régime avant que celui-ci ne fasse machine arrière et décide de sa censure.
Visionné par plus de 150 millions de Chinois, ce film dénonce le niveau de pollution aujourd’hui atteint dans le pays et pointe les dangers de cette pollution qui nécessite le port systématique de masque dans le cadre des déplacements urbains.
Il faut dire que la population chinoise doit faire face à trois types de pollution : celle des voitures avec un trafic automobile en constante croissance depuis plusieurs années, celle des usines utilisant le charbon – matière fossile extrêmement polluante – et enfin celle qui demeure possible du fait de la complaisance et de la corruption des autorités.
Mais face aux critiques et compte-tenu du degré d’informations obtenues grâce aux nouveaux moyens de communication, le pouvoir semble soucieux de vouloir redorer son image en engageant des mesures plus ou moins pérennes.
Si la candidature aux JO 2022 est sans nul doute un prétexte pour la mise en place de ces mesures, l’organisation des JO d’été en 2008 avait déjà permis l’adoption d’une réglementation stricte, limitant le déplacement automobile et obligeant certains industriels à fermer leurs usines… le temps des Jeux.
Depuis, la pollution n’a cessé de croitre et devient donc un réel problème, tant sanitaire au regard du nombre de personnes exposées quotidiennement et du nombre de victimes annuelles (1,2 millions de morts prématurées), que politique et économique.
D’ailleurs, aussi paradoxal que celui puisse paraître, la Chine tout en étant l’un des premiers pollueurs, est également l’un des premiers pays en ce qui concerne le développement des énergies renouvelables, notamment dans le domaine photovoltaïque.
La visite prochaine de la Commission d’évaluation des Villes Candidates aux JO 2022 (24 au 28 mars 2015) devrait être une occasion pour les autorités de réaffirmer leur engagement en matière de lutte contre les différents types de pollution.
Mais au-delà de la question liée aux Jeux Olympiques, le régime communiste a aujourd’hui une réelle obligation de résultats. Cela passera notamment par la Conférence environnementale de Paris, qui aura lieu à l’automne prochain en France.
6 pensées