Avec la 52e Assemblée Générale des Comités Olympiques Européens (COE), organisée la semaine passée sur les rives du Bosphore, le Maire d’Istanbul (Turquie) s’est offert une tribune de choix pour réaffirmer l’intérêt porté par sa ville pour l’accueil des Jeux d’été de 2036.
Restant sur cinq déconvenues dans sa quête d’obtenir l’organisation des Jeux – avec les échecs pour les éditions 2000, 2004, 2008, 2012 et, plus récemment 2020 – Istanbul fait preuve d’une persévérance qui pourrait bientôt porter ses fruits.
Les autorités locales espèrent en tout cas que le Comité International Olympique (CIO) sera à l’avenir sensible à la vision portée par la ville turque depuis des décennies avec la promesse d’accueillir l’événement planétaire à cheval sur deux continents, entre Europe et Asie, pour la première fois de l’Histoire.
Aussi, le Maire d’Istanbul n’a eu de cesse ces dernières années d’évoquer la perspective d’une nouvelle candidature et ce, alors même que le Président de la Turquie est l’un de ses plus farouches opposants, ce qui pourrait théoriquement contrecarrer les plans de l’édile, Ekrem İmamoğlu.
Pourtant, la question des Jeux offre une opportunité majeure que les deux responsables politiques perçoivent fort bien.
Preuve de cet intérêt commun, Recep Tayyip Erdoğan a reçu au printemps 2023 le Président du CIO, Thomas Bach, quelques semaines avant que son Ministre de la Jeunesse et des Sports ne fasse le déplacement au siège de l’institution olympique à Lausanne (Suisse).
Parallèlement à ces échanges diplomatiques – précurseurs du dialogue continu avec le CIO selon les nouvelles modalités relatives aux candidatures – les pouvoirs publics et le Comité National Olympique (TMOK) travaillent de concert pour bâtir les fondements d’un projet susceptible de recueillir enfin les faveurs de la Maison Olympique, un projet qui pourrait d’ailleurs inclure Istanbul et d’autres villes à travers la Turquie.
Les grands axes des dernières candidatures stambouliotes, couplés aux investissements réalisés dans les transports et les infrastructures, devraient à n’en pas douter constituer des arguments de poids.
A ce sujet, Ekrem İmamoğlu a profité de la venue de la 52e Assemblée Générale des COE, la semaine passée, pour véhiculer son message et réitérer l’ambition de recevoir une future édition des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Le Maire d’Istanbul n’a pas choisi là n’importe quelle tribune. Bien au contraire.
Avec le dîner de gala de l’instance olympique européenne, l’édile savait pertinemment qu’il aurait toute l’attention de l’assistance, composée de plus de 300 délégués, représentants des COE, membres du CIO et de Fédérations sportives, sans oublier bien sûr le Président et maître des anneaux, Thomas Bach en personne.
Ainsi que l’a affirmé le Maire :
Comme vous le savez, nous avons pris des mesures très importantes, notamment dans le domaine des transports.
Avec le troisième pont, les lignes de métro et de nombreux autres chantiers, nous travaillons pour faire d’Istanbul une ville offrant une expérience olympique unique.
Nous effectuons déjà d’énormes investissements dans les infrastructures pour améliorer la qualité de vie des habitants de cette ville et accroître la mobilité urbaine à un haut niveau, mais nous le faisons également pour augmenter le nombre de sports pratiques par les habitants.
Désormais, Ekrem İmamoğlu entend aller de l’avant sur la question des Jeux d’été de 2036, avec en particulier une visite prochaine à Lausanne pour officialiser la candidature stambouliote, avec l’appui du gouvernement turc et du TMOK.
Le Maire d’Istanbul va en outre appuyer une autre ambition, à savoir l’organisation des Jeux Européens de 2027. Sur ce point, l’élu local a souligné l’importance de viser l’événement continental à moyenne échéance.
Comme il l’a déclaré :
Nous sommes déterminés à organiser les Jeux Européens à Istanbul en 2027. Istanbul avec tous ses moyens est une ville prête pour les Jeux Européens.
Nous pensons qu’organiser les Jeux à Istanbul enverra un message fort à l’Europe et au reste du monde.
Istanbul est la plus grande zone métropolitaine d’Europe.
Une occasion pour une formidable synergie entre les Comités Olympiques Européens et les sports européens.
Et un évident tremplin en direction des Jeux Olympiques et Paralympiques.
En exprimant de cette façon le souhait d’accueillir deux événements d’une telle ampleur – en plus des manifestations sportives déjà programmées ou à venir – Istanbul prend date.
Elle prend exemple aussi sur des villes ou des pays du « Vieux Continent » également intéressés par la perspective des Jeux d’été, à l’image de la Pologne qui, après la réussite des Jeux Européens durant l’été 2023, a fait part de son envie de candidater pour 2036.
Comme pour parfaire le message enthousiaste du Maire d’Istanbul, Hasan Arat a lui-aussi vanté les mérites et les qualités de la ville aux près de 16 millions d’habitants.
Celui qui fut à la tête du Comité de Candidature d’Istanbul 2020, et qui occupe aujourd’hui les fonctions de membre du Comité Exécutif des COE, de Président de la Commission de Coordination des Jeux Européens, mais aussi de Vice-Président du TMOK, a réitéré sa conviction que la ville serait un hôte approprié pour le rendez-vous européen et, en filigrane, pour l’événement planétaire.
Ainsi qu’il l’a exposé :
Bien entendu, la décision relève de la responsabilité du TMOK, du Ministre des Sports et du gouvernement. Le Président Erdoğan et le Maire İmamoğlu sont tous deux passionnés de sport et nous savons qu’en Turquie, les manifestations sportives rassemblent toujours les foules, une grande fierté pour tout le pays.
Au cours des 20 dernières années, les infrastructures sportives et urbaines d’Istanbul ont été améliorées et je suis convaincu qu’elles ont les capacités nécessaires pour accueillir d’excellents Jeux Européens.
Istanbul a beaucoup à offrir et son lien avec le sport, les arts et la culture, ainsi que le lien entre l’Europe et l’Asie, en font le lieu idéal pour que l’Europe puisse s’unir dans une compétition pacifique.
