JO 2036 : Istanbul travaille son projet

Amorcée depuis un peu plus d’un an par le Maire de la ville, la nouvelle candidature olympique et paralympique d’Istanbul (Turquie) souhaite désormais assurer une montée en puissance dans les mois à venir, avec l’appui espéré de l’État et la participation potentielle d’autres villes du pays.

(Crédits – Istanbul 2020)

Restant sur cinq échecs en l’espace de trois décennies, avec ses projets développés pour les Jeux d’été de 2000, 2004, 2008, 2012 et 2020, mais systématiquement recalés par le Comité International Olympique (CIO) à différents stades du processus décisionnel, Istanbul entend aujourd’hui revenir sur le devant de la scène.

Aussi, depuis plus d’un an, et l’annonce d’une nouvelle candidature par le Maire de la ville, Ekrem İmamoğlu, les autorités locales planchent sur la mise en œuvre d’un concept susceptible de recueillir enfin l’approbation de l’institution olympique.

Dès la fin de l’année 2021, le Premier Magistrat de la « Perle du Bosphore » avait ainsi rencontré le Président du Comité National Olympique de Turquie (TMOK), par ailleurs membre du CIO, Uğur Erdener, avant de se rendre au printemps 2022 à Lausanne (Suisse) pour exposer sa vision des Jeux face au Président du CIO en personne, Thomas Bach.

Depuis lors, Ekrem İmamoğlu multiplie les marques d’intérêt pour l’événement olympique et paralympique de 2036, en espérant désormais un appui déterminant et indispensable en provenance de l’État dont le Président actuel, Recep Tayyip Erdoğan, est un adversaire politique majeur.

Le Président du Comité Olympique de Turquie, Uğur Erdener, et le Maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, entourant le Président du CIO, Thomas Bach, jeudi 24 mars 2022 à Lausanne, Suisse (Crédits – Ekrem İmamoğlu / Twitter)

Ces dernières semaines, un signal – timide – a néanmoins laissé penser que la candidature stambouliote pourrait recevoir le soutien nécessaire.

Au cours de l’été, le Ministre turc des Sports, Mehmet Kasapoğlu, a ainsi affirmé que la Turquie était prête à accueillir les Jeux d’été de 2036, tout en confiant le soin au CIO de déterminer l’opportunité d’une telle entreprise.

En filigrane, le responsable gouvernemental montre une envie, certes, mais aussi une forme de lassitude vis-à-vis d’une institution qui tourne le dos à la Turquie malgré les candidatures répétées.

Plus récemment, le Maire de Konya, Uğur İbrahim Altay, s’est quant à lui montré ouvert à une participation de sa ville aux plus de 2,2 millions d’habitants à un projet olympique et paralympique conduit par Istanbul.

Malgré un éloignement d’environ 700 kilomètres au Sud-Est, Konya pourrait ainsi fournir au projet des sites hérités des Jeux de la Solidarité Islamique (09 au 18 août 2022) qu’elle accueille actuellement sur son sol, et qui rassemblent quelques 55 nations membres de la Fédération Sportive de la Solidarité Islamique et plus de 4 000 athlètes.

(Crédits – Konya 2021)

Le week-end dernier enfin, le Président de la Commission Exécutive du Comité de préparation et d’organisation olympique d’Istanbul (OILB), Veli Ozan Çakır, a à son tour affirmé que la Turquie et Istanbul étaient prêtes à recevoir les Jeux.

Ainsi que l’a affirmé le responsable stambouliote auprès du site confrère « InsideTheGames » :

C’est notre rêve, et j’espère qu’Istanbul accueillera les Jeux Olympiques en 2036.

En tant que Turc, j’ai toujours voulu voir les Jeux Olympiques en Turquie et Istanbul est la meilleure destination pour cela. Je ne suis pas le décideur pour cela, mais en tant que personne impliquée, je suis sûr qu’avec l’expérience des événements passés, Istanbul est prête à accueillir les Jeux et je suis sûr que cela sera un succès.

Nous avons cette expérience pour la prochaine candidature, et je pense donc que nous aurons un très bon projet technique, de très bons objectifs et que nous correspondrons aux critères du CIO.

Sur la base des discussions avec l’institution olympique, et des échanges avec les potentielles parties prenantes en Turquie, Istanbul – qui avait fait l’impasse sur les échéances 2024 et 2032 – pourrait dès lors essayer d’assurer une montée en puissance de sa candidature.

Reste qu’il conviendra surtout de clarifier d’ici 2023 le positionnement institutionnel, sachant que l’année prochaine sera marquée par la tenue de l’élection présidentielle au mois de juin, élection pour laquelle le Maire d’Istanbul pourrait être l’un des candidats en lice et, de facto, l’un des concurrents au Président sortant.

En cela, l’approche du Ministre turc des Sports pourrait aussi s’interpréter comme une prudence affichée à l’aune de l’échéance électorale annoncée.

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