Paris 2024 affine son concept à la marge

En marge de l’ouverture des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires (Argentine) – où une délégation de Paris 2024 est présente – le Comité d’Organisation des Jeux d’été de 2024 a présenté ce jeudi un concept affiné, avec des précisions quant à l’emplacement des sites.

Cette présentation, opérée devant la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO), intervient trois mois après la visite de la Commission de Coordination du CIO à Paris.

Si aucun chamboulement d’ampleur n’est à mentionner à ce stade des préparatifs, il convient néanmoins de souligner des ajustements concernant certains sports avec la volonté affichée de créer un concept le plus lisible et opérationnel possible.

(Crédits – Philippe Millereau / KMSP / CNOSF)

De fait, à l’issue d’un travail de coopération mené entre les diverses parties prenantes au projet olympique et paralympique – le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) bien sûr, mais également le CIO, le Comité International Paralympique (IPC), les Fédérations Internationales (FI) et Nationales, sans oublier aussi la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) – Paris 2024 a donc optimisé les choix relatifs à l’emplacement des compétitions de badminton, de basketball, de judo, de lutte, de natation et de volleyball.

Outre des critères techniques, les travaux menés ont également porté sur des caractéristiques liées à l’héritage des Jeux, ainsi qu’à la visibilité des compétitions au sein de lieux reconnus.

Visuel affiné du Centre Aquatique, présenté en juin 2018 (Crédits – Paris 2024 / Luxigon)

Élément majeur du dispositif et point-clé de l’héritage en Seine-Saint-Denis, le futur Centre Aquatique de Paris 2024 illustre d’ailleurs la réflexion engagée par l’ensemble des parties.

Initialement, le tournoi de water-polo devait se dérouler au cœur de la Piscine de Marville (Seine-Saint-Denis) après une rénovation et une adaptation de l’édifice pour un coût prévisionnel de 28,5 millions de dollars. In fine, les organisateurs des Jeux ont privilégié une compacité des épreuves aquatiques en rassemblant toutes les disciplines – hormis celles en plein air – au sein du futur Centre Aquatique qui sera édifié dans le secteur de la Plaine Saulnier, face au Stade de France et non-loin du Village des Athlètes.

Le site abritera dès lors un complexe aquatique pérenne qui sera composé d’un bassin de 50 mètres et d’un bassin de 25 mètres, avec une capacité d’accueil de 5 000 spectateurs. Les phases préliminaires du tournoi de water-polo, mais aussi les épreuves de plongeon et de natation artistique seront organisées dans ce complexe. A quelques mètres seulement, un centre temporaire sera aménagé le temps des Jeux. Offrant une capacité maximale de 15 000 places, ce site hébergera les épreuves de natation et les finales de water-polo dans un bassin de 50 mètres.

Outre les équipements dédiés aux compétitions, le site de la Plaine Saulnier comportera également deux bassins temporaires d’échauffement d’une longueur de 50 mètres.

Après les Jeux, les bâtiments aménagés pour les compétitions seront restructurés – le Centre Aquatique pérenne verra notamment sa capacité réduite de 5 000 à 2 500 places – ou démantelés afin d’être réutilisés dans d’autres secteurs de Seine-Saint-Denis.

Les deux bassins pérennes et les trois bassins temporaires laissés en héritage seront par ailleurs accompagnés de l’aménagement de quatre nouveaux bassins dans le cadre de l’entraînement des athlètes durant les Jeux. Ces quatre structures prendront place de manière définitive à Marville, Aubervilliers – sur le site du Fort d’AubervilliersAulnay-sous-Bois et Noisy-le-Sec.

Visuel de l’emplacement du Grand Palais éphémère sur le Champ-de-Mars, entre l’École Militaire et la Tour Eiffel (Crédits – Paris 2024 / Luxigon)

Au-delà des ajustements engagés pour le projet du Centre Aquatique, Paris 2024 a aussi choisi de mobiliser un nouvel équipement, non-évoqué durant la phase de candidature, mais aujourd’hui élément incontournable du concept des Jeux.

Ainsi, grâce à la décision prise cet été par la Ville de Paris d’aménager une structure éphémère sur le Champ-de-Mars (7ème arrondissement), les organisateurs ont été en mesure de remodeler une partie du concept d’origine et de proposer un équipement temporaire supplémentaire au service des Jeux.

Consécutive aux travaux de rénovation et de modernisation du Grand Palais, la construction d’un Grand Palais éphémère permettra ainsi d’accueillir les compétitions de judo et de lutte dans un site iconique, entre l’École Militaire et la Tour Eiffel.

D’une superficie de 13 500 m², cette structure pourra recevoir jusqu’à 9 000 spectateurs au moment des Jeux.

Visuel de la future Aréna 2 dans le quartier de la Porte de la Chapelle (Crédits – APUR-Air-images-Luxigon)

Avec ce choix d’implantation, les organisateurs opèrent un subtil jeu de chaises musicales avec une autre future enceinte parisienne.

En effet, dans le cadre du projet de candidature, la lutte devait prendre place au sein de l’Aréna 2 qui sera édifiée dans le quartier de la Porte de la Chapelle (18ème arrondissement) au Nord de Paris. Ladite Aréna devait également recevoir les phases préliminaires du tournoi masculin de basketball.

Finalement, la structure pérenne de 7 500 places située à environ 3 kilomètres du Stade de France, accueillera uniquement les épreuves de badminton, épreuves qui étaient au départ envisagées sur un site temporaire dans le cluster du Bourget (Seine-Saint-Denis).

Visuel du nouveau dispositif pour le cluster de Dugny-Le Bourget, avec le stade de volleyball et le centre de tir, au-dessus du Centre et du Village des Médias (Crédits – Paris 2024 / Luxigon)

Concernant d’ailleurs ce cluster olympique, Paris 2024 mise désormais sur un nouvel emplacement pour le volleyball. Le tournoi se déroulera ainsi dans un équipement temporaire de 12 000 places, légèrement excentré par rapport au dispositif initial, afin de mieux répondre au besoin d’accessibilité par les transports.

Si le concept sportif a été légèrement révisé pour le cluster du Bourget, il en est de même pour la partie relative à l’accueil des journalistes avec une réduction de la capacité d’hébergement du Village des Médias. Un choix qui n’est pas une réelle surprise et qui est même en adéquation avec le concept proposé en héritage lors de l’ouverture de la concertation de la future ZAC de Dugny-Le Bourget.

Visuel de l’AccorHotels Arena – ou Paris Aréna 1 – en configuration Jeux (Crédits – Paris 2024 / Luxigon)

Pour ce qui est enfin de l’ultime modification du concept de Paris 2024 à ce jour, les organisateurs ont souhaité consacrer une seule et même enceinte sportive pour les compétitions masculines et féminines du basketball, à savoir l’AccorHotels Arena de Bercy (12ème arrondissement).

Dénommée Paris Aréna 1 pour les préparatifs de 2024, cette enceinte d’un haut niveau qualitatif depuis sa rénovation est un écrin de choix pour un sport collectif populaire en France et dans le monde. Dans le dossier de candidature, Bercy devait aussi accueillir les épreuves de judo.

Malgré les ajustements ainsi opérés sur le concept des Jeux, la physionomie générale ne change guère, un an et presque un mois après l’attribution de l’événement planétaire à Paris 2024.

Cette absence de bouleversement d’importance – bienvenue à l’heure où le CIO mise sur le dialogue avec les Villes Hôtes et la réduction des coûts d’organisation – est sans nul doute une conséquence directe des travaux de planification réalisés tout au long de la phase de candidature, avec, outre le choix de faire appel à des sites existants, les échanges réguliers avec les Fédérations Internationales.

Présent à Buenos Aires, le Président du CIO a salué les efforts réalisés par Paris 2024 au cours des derniers mois :

La Commission Exécutive du CIO a approuvé le nouveau Plan Directeur des Sites qui rend l’organisation des Jeux plus durable et opérationnelle en se basant sur un certain nombre d’économies notamment grâce à l’utilisation de sites temporaires.

Désormais, après la présentation de ce concept légèrement affiné, Paris 2024 passera en décembre sur le grill d’une nouvelle Revue de projet, après celle survenue en mars 2018 à l’initiative du CIO.

Les discussions se poursuivront ensuite tout au long de l’année 2019 et en 2020 pour planifier l’entrée éventuelle de nouvelles disciplines et de nouveaux sports pour le Programme des Jeux de 2024, ce qui pourrait alors conduire à un nouveau remodelage de la cartographie des sites.

Conformément aux principes adoptés en juillet dernier par la Commission Exécutive du CIO, l’ajout de disciplines et de sports fera l’objet d’une procédure calibrée en trois étapes distinctes.

Dans un premier temps, et d’ici le deuxième trimestre 2019, le COJO devra formuler d’éventuelles propositions. Cette étape interviendra à l’issue de discussions engagées avec les Fédérations Internationales désireuses d’être nouvellement représentées aux Jeux, ou tout simplement soucieuses de proposer un concept novateur en 2024, sur le modèle par exemple de la Fédération Internationale de Basketball (FIBA) qui supervisera l’organisation du tournoi de basket 3×3 lors des Jeux de Tokyo 2020.

Dans un second temps, les sports proposés par le COJO devront être soumis à l’approbation des membres du CIO qui se réuniront en Session à Lausanne (Suisse) au mois de septembre 2019.

Dans un troisième temps, le programme des épreuves et les quotas d’athlètes participants au titre des nouveaux sports devront être adoptés par la Commission Exécutive du CIO en décembre 2020. Dans les deux cas, ladite Commission devra prendre soin de veiller au respect des critères établis, critères qui fixent un maximum de 310 épreuves et de 10 500 athlètes pour les Jeux de 2024.

_________________________

Indépendante, la plateforme d’information « Sport & Société » fonctionne grâce au soutien de ses lecteurs.

29 pensées

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.