Paris 2024 structure son organisation avant une nouvelle visite du CIO

Au fil des semaines, le Comité d’Organisation (COJO) des Jeux de Paris 2024 structure son fonctionnement, ses équipes et ses futures coopérations avec les pouvoirs publics et les acteurs du secteur privé.

Cette mise en place progressive des différentes strates se fait évidemment en parallèle de l’installation concrète du projet d’ici 2024. Car si la phase de candidature a permis de dévoiler les grandes lignes de l’ambition olympique et paralympique entre 2015 et 2017, la phase préparatoire se fonde désormais sur la quête d’ajustements techniques et d’arbitrages en ce qui concerne l’aménagement des sites.

A l’aune des notes réalisées par les rapporteurs de l’Inspection Générale des Finances, de l’Inspection Générale de la Jeunesse et des Sports et du Conseil Général de l’Environnement, plusieurs points sont d’ailleurs d’ores et déjà scrutés par les parties prenantes au projet, en premier lieu desquelles, le Comité International Olympique (CIO).

Ce dernier, soucieux de préserver les intérêts d’un Mouvement secoué depuis des années maintenant par les dérapages budgétaires et la carence récurrente de Villes Candidates, va sans nul doute veiller au respect des engagements formulés par Paris 2024, notamment en ce qui concerne le volet financier des Jeux.

Visuel du Centre Aquatique de Paris 2024 près du Stade de France (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

L’installation du futur Centre Aquatique dans le secteur de Saint-Denis devra ainsi répondre aux standards internationaux, tout en restant un modèle durable, tant du point de vue de la reconversion post-Jeux, que de l’utilisation quotidienne des futurs équipements (bassins, plongeoirs, etc…). Pour parvenir à relever ce défi, les leçons des précédentes candidatures parisiennes devront être tirées, en particulier pour ce qui est des ressources de financement de l’édifice. La gestion de structures similaires bâties dans d’autres villes servira également de point d’ancrage pour l’équipement dyonisien et ce, à l’instar du Centre Aquatique des Jeux de Londres 2012, ou du Centre Aquatique de Budapest qui a dernièrement reçu la visite d’une délégation de Paris 2024.

Outre le Centre Aquatique, le chantier du Village des Athlètes sera aussi un élément sur lequel le CIO et les partenaires de Paris 2024 seront attentifs et ce, sachant que des travaux de dépollution du site seront incontournables. Là encore, l’exemple de Londres 2012 avec l’aménagement du Parc Olympique devrait servir de modèle de référence. Le chantier du front de mer de Barcelone 1992 pourrait également être source d’inspiration pour les concepteurs du futur ensemble immobilier qui bordera les rives de la Seine.

Concernant enfin l’aménagement des sites, et bien que la majeure partie de ces derniers soit d’ores et déjà bâtis, d’intenses tractations ne sont pas à écarter entre les divers acteurs du dossier. La marque olympique étant une indéniable vitrine pour ses détenteurs le temps d’une Olympiade, la pression devrait en effet être forte de la part d’élus locaux désireux d’obtenir un morceau des anneaux olympiques en mettant à disposition des terrains potentiellement intéressants pour abriter des sites pour les nouvelles disciplines sportives, des sites d’entraînement, mais encore des locaux techniques et administratifs pour l’organisation des Jeux.

De gauche à droite, Christophe Dubi, Directeur exécutif du CIO pour les Jeux Olympiques ; Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, Président de la Commission de Coordination des Jeux de 2024 ; et Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation de Paris 2024, le 30 novembre 2017 (Crédits – Jean-Marie Hervio / KMSP / Paris 2024)

Afin de faire le point sur les attendus liés à la mise en œuvre des multiples chantiers logistiques, une délégation du CIO se rendra à Paris la semaine prochaine, le 28 et le 29 mars.

Durant ces deux journées de travail – qui se tiendront quelques mois après un premier Séminaire d’orientation – la délégation olympique et les responsables de Paris 2024 réaliseront une revue de projet. Cette dernière préfigurera les arbitrages qui aboutiront à la sélection définitive des sites dédiés aux compétitions, sélection qui englobera notamment les caractéristiques techniques relatives à la capacité des enceintes (nombre de spectateurs) et à leur modularité pour assurer la transition entre les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques.

Le récent déplacement de Tony Estanguet et de ses adjoints à PyeongChang (Corée du Sud) lors des Jeux Olympiques, puis à l’occasion des Jeux Paralympiques d’hiver, sera sur ce point précis un élément de cadrage à prendre en considération pour les mois à venir.

A l’issue des séances conjointes entre le CIO et Paris 2024 prévues la semaine prochaine, d’autres échéances se profileront à l’horizon pour les leaders du Comité d’Organisation.

Tony Estanguet, coprésident de Paris 2024, et Anne Hidalgo, Maire de Paris, sur le stand de la Ville de Paris lors de la Convention SportAccord 2017 (Crédits – Sport & Société)

Ainsi, une délégation d’une dizaine de personnes devrait se rendre à Bangkok (Thaïlande) au mois d’avril afin d’assister à la SportAccord Convention. Cette édition 2018 de la grand messe annuelle des dirigeants sportifs mondiaux, sera un rendez-vous important pour Paris 2024, un an après la séquence danoise à Aarhus qui avait officieusement acté le principe de la double attribution des Jeux de 2024 et de 2028 entre Paris et Los Angeles.

Dans le même laps de temps, la Commission des Athlètes de Paris 2024 se réunira pour la première fois durant la première quinzaine d’avril. Autour de Martin Fourcade, sportif le plus titré de l’Histoire des Jeux Olympiques, une quinzaine d’athlètes Olympiens et Paralympiens, en activité ou en retraite, se retrouveront pour appréhender orientations et propositions à destination du COJO.

Enfin, les semaines et mois qui viennent permettront aussi au Comité d’Organisation de remplir peu à peu l’organigramme des fonctions dirigeantes de la structure. Après la venue du Directeur Général en décembre 2017, de nouveaux postes directionnels seront officialisés d’ici le mois de mai (Directeur de la Communication, Directeur des Relations Internationales, Directeur Administration et Finances, Directeur des Ressources Humaines, etc…).

A ces postes, des visages familiers de l’épopée Paris 2024 Ville Candidate, devraient être présents pour assurer une forme de stabilité et de continuité, tandis que de nouvelles personnalités devraient faire leur apparition afin de densifier l’expérience et la crédibilité du COJO.