Paris 2024 : Décès de Patrick Devedjian, acteur départemental du projet olympique

Président du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine depuis 2007, après avoir été élu Conseiller de ce même territoire trois années auparavant, Patrick Devedjian est décédé cette nuit des suites du Covid-19 à l’âge de 75 ans.

Portrait de Patrick Devedjian (Crédits – Conseil Départemental des Hauts-de-Seine)

Ancien Député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine entre 1986 et 2017, Patrick Devedjian a longtemps été une figure majeure du RPR (porte-parole de 1999 à 2001), puis de l’UMP (Secrétaire Général de 2007 à 2008), accédant en parallèle de ses fonctions partisanes, à divers postes ministériels sous les présidences successives de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.

Il fut ainsi tour à tour nommé Ministre délégué en charge des Libertés locales (2002-2004) – pilotant à ce titre l’acte II de la décentralisation – avant d’occuper le poste de Ministre délégué à l’Industrie (2004-2005) et, quelques années plus tard, celui de Ministre auprès du Premier Ministre chargé du Plan de relance de l’économie française suite à la crise financière (2008-2010).

Personnalité emblématique des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian avait en outre œuvré pour que son département figure parmi les sites-hôtes du projet olympique de Paris 2024.

Cette implication, ainsi que celle d’autres acteurs locaux, avait alors permis de sécuriser l’intégration du Stade Yves-du-Manoir de Colombes (hockey) et de la Paris La Défense Arena de Nanterre (gymnastique) au sein du dispositif des Jeux de 2024. Patrick Devedjian et la vice-Présidente du Conseil Départemental, également Maire de Colombes, Nicole Goueta, avaient aussi favorisé l’ajout de la Piscine municipale de Colombes comme site d’entraînement à destination des nageurs.

Bien qu’en seconde ligne – derrière la Maire de Paris, Anne Hidalgo, le Président du Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et la Présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse – Patrick Devedjian n’en demeurait pas moins un acteur-clé.

Depuis 2018, il siégeait d’ailleurs au Conseil d’administration de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) au titre de représentant départemental.

Vue du terrain et de la tribune historique du Stade Yves-du-Manoir de Colombes en 2015 (Crédits – Conseil Départemental des Hauts-de-Seine / Olivier Ravoire)

Le 23 septembre dernier, le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine – via la Commission permanente – avait conclu une Convention-cadre avec le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) de Paris 2024 et la SOLIDEO afin de préparer le vaste chantier de réhabilitation du Stade Yves-du-Manoir qui fut, par le passé, le Stade Olympique des Jeux de 1924.

Dès 2022, des travaux seront ainsi menés sur le site, avec la mise en place d’un projet « Héritage » qui sera réalisé sous maîtrise d’ouvrage du Département, et qui concernera l’ensemble des structures pérennes de l’équipement, les aménagements temporaires étant quant à eux dévolus au COJO.

Ces structures seront aménagées pour recevoir comme il se doit le tournoi olympique de hockey en 2024, mais également les nouveaux locaux de la Fédération Française de Hockey, de la Ligue d’Île-de-France et du Comité départemental de Hockey.

La Fédération nationale, déjà présente à Colombes, porte d’ailleurs un plan « Ambition Hockey 2024 » pour insuffler une dynamique forte pour une discipline peu médiatisée dans l’Hexagone. Ledit plan vise à ce sujet à doubler le nombre de pratiquants et de licenciés en France – avec respectivement un objectif de 100 000 pratiquants et 25 000 licenciés à horizon 2024, contre 50 000 et 12 000 en 2018 – et à atteindre un top 5 et un top 10 aux Jeux de 2024 pour l’équipe masculine et pour l’équipe féminine.

Visuel du Stade Yves-du-Manoir de Colombes modernisé et réagencé à l’occasion des Jeux de 2024 pour accueillir le tournoi olympique de hockey (Crédits – Paris 2024 / Populous / Luxigon)

Concernant le chantier, celui-ci entraînera la mise aux normes de la tribune historique – qui disposera à terme d’une capacité de 1 000 places – et la démolition des autres gradins existants ainsi que du gymnase Loury. Deux terrains synthétiques de hockey seront dès lors installés pour la compétition et l’entraînement en vue des Jeux, mais surtout après l’événement planétaire, avec l’ambition d’y recevoir un club résident.

Au-delà du hockey, qui bénéficiera d’une vitrine inédite dans le pays, le projet de modernisation du site Yves-du-Manoir repose également sur la conception d’une offre sportive complète à destination des pratiquants et des scolaires, avec notamment l’installation de quatre terrains de football et de trois terrains de rugby – tous en synthétique – en plus d’un anneau d’athlétisme réhabilité.

Le coût de ce chantier de modernisation est aujourd’hui estimé à 67 millions d’euros, avec une contribution de la SOLIDEO à hauteur de 12 millions d’euros.

Si le Conseil Départemental abondera largement à l’investissement global pour ce site, il financera aussi pour 3 millions d’euros la contribution de la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques, qui reposera en outre sur un apport de l’État (4 millions d’euros) et de la Région Île-de-France (5 millions d’euros).