Stade emblématique des Jeux de 1924, le Stade Yves-du-Manoir à Colombes (Hauts-de-Seine) sera à nouveau l’un des acteurs olympiques lors des Jeux de Paris 2024, avec l’accueil programmé du tournoi de hockey-sur-gazon. Avant cela, d’importants travaux de réhabilitation doivent être réalisés d’ici la fin de l’année 2023.
Une étape cruciale a récemment été franchie à Colombes pour l’exécution du vaste chantier de réaménagement du Stade Yves-du-Manoir visant à inaugurer un ensemble sportif fonctionnel et modulable dans l’optique des Jeux d’été de Paris 2024.
Le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine a en effet attribué à la fin du mois de février, le marché de conception et de réalisation de l’ouvrage au groupement mené par l’entreprise Léon Grosse – déjà à l’œuvre sur le Stade Jean Bouin (Paris 16e) – avec la participation des cabinets Celnikier & Grabli Architectes et Olgga Architectes, ainsi que des bureaux d’études Verdi, Éléments Ingénieries et Techni’cité, sans oublier aussi Muriel Consigny Paysages, Boa Concepteurs Lumières et l’entreprise de maintenance CRAM.
L’Atelier Dutrevis et le bureau d’études OTE seront également présents sur le site pour la phase spécifique des travaux consacrés à la tribune historique qui devrait retrouver ses couleurs et son caractère d’origine à l’issue d’un chantier qui s’échelonnera de la fin de l’année 2021 jusqu’en décembre 2023.
Concrètement, afin de redonner un certain éclat au Stade Olympique des JO 1924, les parties prenantes au projet de Paris 2024 ont souhaité insuffler une dynamique pour sanctuariser le site d’une part, et pour le faire entrer dans une nouvelle ère d’autre part et ce, grâce à l’aménagement de terrains multi-sports pour une offre variée à destination des clubs et du grand public et la construction de nouveaux bâtiments.
Ainsi, après la démolition des virages Nord et Sud et du gymnase Loury en fin d’année 2021, le réaménagement du Stade Yves-du-Manoir conduira notamment, à compter de janvier 2022, à la création de deux terrains synthétiques pour la pratique du hockey-sur-gazon, l’un pour l’entraînement, l’autre davantage pensé pour les compétitions. Face à ce dernier terrain, et avec l’objectif de délimiter les nouveaux espaces, une tribune de 1 000 places sera agencée avec l’utilisation massive de bois labellisé.
Du côté de la tribune historique, une réhabilitation d’ampleur sera opérée à compter du mois de mars 2022 et concernera aussi le terrain olympique pour lequel la surface et l’éclairage seront modernisés pour garantir la tenue des compétitions olympiques en 2024 et, à terme, le déroulement d’événements divers.
En plus du hockey, le football et le rugby bénéficieront respectivement de quatre et trois terrains dans le futur complexe sportif Yves-du-Manoir. Éclairés, ces sept terrains seront en outre équipés d’une pelouse synthétique dans un souci de durabilité et d’économie d’énergie. Un nouvel anneau d’athlétisme de 200 mètres sera par ailleurs aménagé pour offrir aux pratiquants et aux sportifs de haut niveau des conditions adéquates pour la course, le saut en longueur ou encore les disciplines du lancer.
Pour ce qui est de la partie extra-sportive, deux bâtiments seront édifiés pour accueillir des locaux administratifs, des salles de réunion et de réception, mais aussi des vestiaires et des installations dédiées à la musculation.
Avec ces nouvelles infrastructures, la Fédération Française de Hockey disposera dès lors d’un écrin dimensionné pour recevoir le Centre National d’Entraînement des Équipes de France, le siège de la Ligue d’Île-de-France et celui du Comité Départemental de Hockey, tandis que le Racing Club de France Hockey 92 Colombes pourra y élire domicile.
Grâce aux grandes manœuvres autour du site francilien et avec à l’esprit la perspective des Jeux, la Fédération affiche en tout cas une ambition certaine. De fait, alors que 50 000 pratiquants et 12 000 licenciés étaient référencés en 2018 à l’échelle de l’Hexagone, la FFH espère doubler ses effectifs avec au moins 100 000 pratiquants et quelques 25 000 licenciés à l’horizon 2024.
Mais au-delà de la pratique amateur, et en tenant compte du calendrier imposé par Paris 2024, la Fédération Française compte surtout atteindre un top 5 pour l’équipe masculine et un top 10 pour l’équipe féminine au cours de la prochaine Olympiade.
Pour mener à bien les travaux sur le site de Colombes, une enveloppe budgétaire de 80 millions d’euros sera déployée par les parties au projet.
Sur ce montant – en hausse par rapport aux projections initiales – la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) abondera à hauteur de 12 millions d’euros, avec une participation du Conseil Départemental des Hauts-de-Seine pour 3 millions d’euros, un apport de l’État pour 4 millions d’euros et une mobilisation du Conseil Régional d’Île-de-France pour 5 millions d’euros.
In fine, pour le seul Département des Hauts-de-Seine, la contribution globale au chantier de rénovation du Stade Yves-du-Manoir devrait donc atteindre pas moins de 71 millions d’euros.
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