JO 2030 : L’ombre de Val d’Isère plane sur la visite de la Commission de Futur Hôte

Le temps n’est pas encore venu de savoir si Val d’Isère (Savoie) sera ou non de la fête pour organiser des épreuves dans le cadre des Jeux d’hiver de 2030. Néanmoins, les parties au projet olympique et paralympique des Alpes françaises ont bien conscience que le site pourrait in fine représenter une réelle opportunité.

Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et Alexis Pinturault, triple médaillé olympique de ski alpin, au deuxième jour de la visite de la Commission de Futur Hôte du CIO, mardi 23 avril 2024 (Crédits – CNOSF)

Au deuxième jour de sa visite en Auvergne-Rhône-Alpes, mardi 23 avril 2024, la Commission de Futur Hôte du Comité International Olympique (CIO) s’est notamment rendue à Courchevel et à Méribel, après avoir passé la matinée du côté de La Plagne pour découvrir ou redécouvrir la piste – proposée pour le bobsleigh, la luge et le skeleton – héritée des Jeux d’Albertville 1992.

A cette occasion, les membres de l’instance olympique ont pu constater de visu et apprécier la qualité des infrastructures de l’un des pôles majeurs de la pratique du ski alpin en Europe et de l’organisation d’événements internationaux, même si des investissements seront nécessaires pour mettre à niveau le site, en particulier en ce qui concerne la zone d’atterrissage des tremplins de saut à ski ou la tour des juges rattachée à ces derniers.

Surtout – mais sans se prononcer à ce stade – la délégation a pu aborder la question épineuse de la répartition des compétitions dans la perspective des JO 2030, sachant que le dispositif actuellement soumis à l’approbation du CIO vise à conduire les épreuves féminines de ski alpin à Méribel et les épreuves masculines à Courchevel, cette dernière devant en plus accueillir les compétitions de saut à ski et de combiné nordique.

Or, un tel dispositif suscite depuis plusieurs mois des interrogations légitimes, d’une part quant à la faisabilité logistique de tenir un panel d’épreuves aussi conséquents dans un espace géographique restreint et, d’autre part, quant à l’absence de Val d’Isère pourtant considérée comme une référence avec l’emblématique – et redoutée – Face de Bellevarde.

D’ailleurs, le récent rapport de la Fédération Internationale de Ski (FIS), dont une délégation avait fait le déplacement le 22 mars dernier sur le site du Praz à Courchevel, trace en filigrane la possibilité d’intégrer Val d’Isère au concept des JO 2030, ne serait-ce que pour limiter les risques en cas de conditions météorologiques peu clémentes lors de l’événement planétaire.

Car tout en évoquant la capacité de Courchevel à tenir le défi d’abriter les compétitions en 2030, ledit rapport a notamment pointé le fait que :

Si les prévisions météorologiques entraînaient le report des compétitions de plus de trois jours, cela pourrait sérieusement affecter non seulement le calendrier global, mais également la capacité de l’organisation à maintenir les sites de compétition au plus haut niveau.

Outre ce challenge, Courchevel et Méribel pourraient aussi avoir à subir une baisse sensible de la jauge d’accueil du public, ce qui constituerait immanquablement un sérieux revers tant pour les organisateurs que pour la FIS et le CIO, toutes les parties étant soucieuses d’assurer un enchaînement des épreuves face au plus grand nombre possible de spectateurs, de surcroît lorsqu’il s’agit des épreuves alpines qui comptent parmi les rendez-vous les plus populaires des Jeux d’hiver.

Vue des tremplins de saut à ski de Courchevel, Savoie, mardi 23 avril 2024 (Crédits – CNOSF)

Quoiqu’il en soit, le cas de Val d’Isère ne devrait pas être tranché avant plusieurs semaines, le temps que la Commission de Futur Hôte rédige son rapport qui sera soumis ultérieurement à la Commission Exécutive du CIO.

Il apparaît cependant de plus en plus probable de retrouver in fine ce site historique au sein du concept des Alpes françaises pour 2030.

Les pouvoirs publics régionaux y sont en tout cas clairement favorables comme l’a en particulier martelé le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en marge de la visite de ce mardi.

Ainsi que l’a affirmé Laurent Wauquiez, cité par « Ski Chrono », reprenant à son compte le point de vigilance soulevé par la FIS :

Pour moi, et ce n’est pas une option, Val d’Isère doit être intégrée à la carte des sites. On garde Courchevel et Méribel comme sites-phares et on ajoute Val d’Isère.

Le premier point de vigilance, c’est que cela charge le calendrier et que donc cela nous met potentiellement en danger si on a trop de jours de mauvais temps.

Le dialogue avec le CIO et l’appui des autorités seront déterminants pour repêcher Val d’Isère et pour, plus globalement, affiner le concept tricolore. A ce stade, la porte est ouverte.

Comme l’a résumé Karl Stoss, Président de la Commission de Futur Hôte, à l’issue de la deuxième journée de la visite dans les Alpes françaises :

C’est incroyable ce que nous avons trouvé ici lors des deux premiers jours de visite. C’est un exemple pour l’héritage comme pour les Mondiaux de ski alpin, ici à Courchevel. Il y a la place aussi pour faire du saut et du combiné nordique.

Les solutions de transport du public sont aussi importantes, notamment pour monter depuis Bozel [où un Village des Athlètes sera aménagé]. Tout est fait pour réduire au maximum les coûts.

On a vu des sites incroyables aussi au Grand-Bornand et à La Plagne.

Nous n’avons pas parlé de Val d’Isère, mais on sait que c’est une alternative. On en reparlera après cette visite.

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