JO 2038 : En confirmant son intérêt, la Suisse reste en piste

Après la décision prise par le Comité International Olympique (CIO) de convier la Suisse à prendre part à un inédit dialogue privilégié en novembre 2023, Swiss Olympic et l’association « Switzerland 203X » s’engagent aujourd’hui dans une poursuite des échanges.

(Crédits – Crans Montana)

L’ambition et la détermination semblent intactes.

Quelques mois après le choix du CIO d’inviter les Alpes françaises et Salt Lake City (Utah, États-Unis) dans la phase de dialogue ciblé en vue de l’attribution prochaine des Jeux d’hiver de 2030 et de 2034, au détriment de la Suisse et de la Suède, le Conseil Exécutif de Swiss Olympic fait preuve d’une volonté inébranlable d’aller de l’avant.

Lors d’une réunion orchestrée ce mercredi 07 février 2024, ledit Conseil a ainsi chargé l’association « Switzerland 203X » de préparer le dialogue privilégié avec le CIO, donnant son feu vert à l’invitation sans précédent lancée en novembre dernier par l’institution olympique.

A ce moment-là, tout en conviant les candidatures précitées à prendre part au dialogue ciblé pour les échéances 2030 et 2034, le CIO avait par ailleurs annoncé son intention de consacrer le cas échéant une discussion poussée avec la Suisse dans la perspective de confier à celle-ci le soin d’organiser les Jeux d’hiver de 2038.

Jamais jusqu’alors le CIO ne s’était aventuré dans une telle démarche visant in fine à sécuriser le modèle olympique hivernal sur trois éditions successives des Jeux, soit près d’une décennie.

Aussi, conscient des possibilités offertes par une invitation de cette nature, Swiss Olympic n’avait pas manqué l’occasion de faire preuve d’ouverture en se montrant intéressé par l’idée de poursuivre le dialogue afin de réunir les conditions nécessaires à un large soutien institutionnel et populaire autour du projet helvète.

Comme l’avait notamment affirmé Urs Lehmann, Président de Swiss Ski, mais aussi représentant des Fédérations de sports d’hiver au sein de l’association « Switzerland 203X » :

Des Jeux Olympiques d’hiver en 2038 en Suisse peuvent nous donner des ailes dans nos efforts constants pour maintenir les sports d’hiver en forme pour l’avenir en tant que bien culturel national, en tant que partie de l’ADN suisse. Je suis convaincu que le sport suisse dans son ensemble en profiterait.

Nous avons maintenant entre nos mains la possibilité de concrétiser notre vision et de faire de possibles Jeux Olympiques d’hiver 2038 non seulement un événement sportif inoubliable, mais aussi un programme d’impulsion à long terme pour la Suisse et le sport suisse.

Jürg Stahl, Président de Swiss Olympic, devant les délégués du Parlement du Sport de Swiss Olympic, vendredi 24 novembre 2023 à Ittigen, Suisse (Crédits – Swiss Olympic / Manuel Lopez)

En missionnant dès aujourd’hui cette association pour préparer la poursuite du dialogue, l’instance olympique suisse prouve une fois de plus son désir de porter haut l’ambition d’un pays qui a multiplié les tentatives sans toutefois parvenir à obtenir l’organisation des Jeux depuis l’édition de Saint-Moritz 1948.

Concrètement, le projet olympique et paralympique qui avait été avancé au cours de l’année écoulée et qui se fondait sur une participation des territoires à l’échelle du pays tout entier – avec la notion de « Pays Hôte » en lieu et place de « Ville Hôte » – va désormais être réorienter en direction de 2038.

Pour accompagner ce changement de paradigme, en concertation avec le CIO, l’association « Switzerland 203X » va également devoir travailler de façon étroite et continue avec les Cantons et les Communes susceptibles d’être mobilisés le cas échéant pour accueillir des compétitions.

Les discussions vont en outre être menées avec la Confédération, de même qu’avec le secteur privé qui serait amené à participer à l’effort de financement des Jeux, notamment dans le but de réduire l’intervention des pouvoirs publics au strict minimum et de limiter de facto la perspective d’instaurer des votations citoyennes dont l’issue a pu être fatale pour les dernières candidatures helvètes.

Pour l’heure, Swiss Olympic rappelle que le projet présenté l’an passé bénéficiait à l’automne d’un soutien de 67% de la population. Un chiffre plus qu’encourageant qu’il sera nécessaire de maintenir voire d’accroître au fil des mois, surtout si d’aventure les prochains étapes confortent la Suisse dans son ambition.

A ce sujet, le projet modulé sera présenté devant le Parlement du Sport lors d’une assemblée extraordinaire d’ores et déjà convoquée pour le 23 mai 2024. A cette date, les membres de Swiss Olympic auront à se prononcer sur le processus et sur le budget dévolu au dialogue privilégié avec le CIO.

Ainsi que l’a à ce stade exprimé Jürg Stahl, Président de Swiss Olympic :

Après les importants travaux préparatoires de l’année dernière et compte tenu de l’excellente situation de notre projet auprès du CIO, je me réjouis que la collaboration entre l’association « Switzerland 203X » et le CIO se poursuive et j’attends avec impatience la demande qui sera faite au Parlement du Sport.

Le Parlement du Sport approuve à l’unanimité le projet helvète pour l’organisation des Jeux d’hiver à l’horizon 2030, vendredi 24 novembre 2023 à Ittigen, Suisse (Crédits – Manuel Lopez / Swiss Olympic)

Sauf énorme surprise, l’organe réunissant les Fédérations sportives olympiques devrait rester sur la même ligne que celle adoptée à la fin du mois de novembre 2023 ayant conduit à un soutien unanime derrière le projet de Jeux décentralisés.

Si l’entrée dans la phase de dialogue privilégié venait à être confirmée, les clarifications attendues par le CIO concernant le projet helvète pourraient être exposées d’ici fin 2027 par Swiss Olympic, sachant que toute cette période serait sécurisée par le CIO.

Comme l’avait en effet explicitement formulée l’institution aux cinq anneaux en novembre 2023 :

Pendant le dialogue privilégié, le CIO n’engagera pas de discussions avec d’autres hôtes potentiels des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2038.

Lors de ce dialogue exclusif, le CIO demandera à la partie intéressée d’aborder certains aspects du projet qui doivent encore être discutés, notamment sur la répartition des sites, la stratégie de financement, les garanties et le soutien de la population.

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