JO 2030-2034 : La Commission Exécutive du CIO à l’écoute, mercredi 29 novembre

Selon le programme prévisionnel dévoilé par le Comité International Olympique (CIO), la Commission de Futur Hôte pour les Jeux d’hiver présentera, mercredi 29 novembre 2023, ses recommandations devant la Commission Exécutive concernant les éditions 2030 et 2034, sachant que quatre candidatures sont officiellement positionnées.

Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, lors de la réunion de la Commission Exécutive en octobre 2023 à Bombay, Inde (Crédits – IOC / Greg Martin)

Au jour du grand oral des candidatures à l’organisation des prochains Jeux d’hiver encore non-attribués, le CIO a levé le voile sur le programme prévisionnel de la réunion de la Commission Exécutive attendue à Paris (France), entre le 29 novembre et le 1er décembre 2023 inclus.

Tandis qu’un point de situation sera fait autour des préparatifs des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 et des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Gangwon 2024 et de Dakar 2026, au cours de la journée du jeudi 30 novembre, et alors qu’un rapport d’activités de la Commission de Coordination du CIO sur les Jeux d’été de Paris 2024 sera présenté, vendredi 1er décembre, les regards se porteront surtout sur la première journée, à savoir mercredi 29 novembre.

A cette date-là, après un discours introductif du Président du CIO, Thomas Bach, et la présentation de divers rapports concernant à la fois les Fédérations Internationales de sports olympiques d’été et d’hiver, mais encore les Comités Nationaux Olympiques, sans compter également la question du dopage ou les problématiques institutionnelles, la Commission de Futur Hôte des Jeux d’hiver détaillera en effet son analyse autour des candidatures développées pour les JO 2030 et 2034.

Probablement en fin de journée, ladite Commission – présidée par Karl Stoss – rendra alors compte des auditions survenues ce mardi 21 novembre par visioconférence, ainsi que de l’examen des projets soumis par la France, la Suède et la Suisse pour l’édition 2030 et par les États-Unis pour l’échéance 2034.

Cette présentation formelle devant la Commission Exécutive permettra à cette dernière de se faire une idée des forces en présence et, à l’aune des recommandations éditées par la Commission de Futur Hôte, de mettre en œuvre la phase de dialogue ciblé avec une ou plusieurs candidates.

(Crédits – Sport & Société)

Si Salt Lake City (Utah, États-Unis) s’est positionnée sur les JO 2034, avec aujourd’hui la quasi-assurance de les obtenir, la décision quant aux prétendantes des JO 2030 demeure incertaine, chacun des projets disposant de forces et de faiblesses.

Pour la France, le concept reposant sur le massif alpin – avec la mobilisation des territoires régionaux que sont l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte-d’Azur – offre la perspective d’accueillir les Jeux sur 95% de sites existants ou temporaires.

Il n’empêche, l’omniprésence des acteurs politiques depuis les prémices de ce dossier peut tout à la fois s’avérer comme une formidable opportunité pour sécuriser l’installation des Jeux, comme elle peut paradoxalement constituer un sérieux écueil, le concept manquant finalement de chaleur et d’une certaine part d’émotion que les deux rivales sont à l’inverse susceptibles d’apporter.

La question du financement des Jeux, avec une enveloppe annoncée autour de 1,5 milliard d’euros, doit encore être affinée, tout comme celle – plus anecdotique mais non moins essentielle – de la localisation des Cérémonies d’ouverture, l’idée d’un symbolique triptyque autour des Villes Olympiques que furent Chamonix (1924), Grenoble (1968) et Albertville (1992) suscitant curiosité et interrogation légitime.

De son côté, la Suède – qui reste sur plusieurs échecs consécutifs dans sa quête des Jeux d’hiver, le dernier cas en date étant celui de Stockholm-Are 2026 – a fourni un indéniable effort depuis le printemps 2023 dans le but de retenir les leçons des déconvenues passées pour élaborer un projet impliquant davantage les décideurs politiques et l’opinion publique.

Aussi, le concept à l’avantage de se déployer autour de sites déjà opérationnels et dont l’expérience organisationnelle n’est plus à démontrer. Quatre pôles majeurs seraient sollicités autour de Stockholm, Are, Falun et Östersund, tandis que la Lettonie voisine serait associée aux Jeux pour la tenue spécifique des épreuves de bobsleigh, de luge et de skeleton sur la piste de Sigulda. La question du patinage de vitesse reste en revanche à tranchée, même si l’option étrangère fait son chemin entre la Norvège et les Pays-Bas afin de ne pas engager la construction d’un nouvel équipement possiblement onéreux.

Ces dernières semaines, une dynamique bienvenue pour la candidature suédoise a semblé se former avec un alignement des planètes rendu possible par le soutien exprimé par les échelons municipaux des territoires impliqués dans le projet, avant l’appui formel du gouvernement suédois et, ce mardi 21 novembre, la confirmation de la participation de la Ville de Stockholm.

Pour la Suisse, le souvenir des précédentes candidatures a également été l’occasion de revoir les modalités de conception d’un nouveau projet, avec de surcroît la volonté de suivre au mieux les exigences repensées du CIO, notamment sur la question désormais essentielle de la durabilité.

Au cours des mois passés, Swiss Olympic a ainsi mené des consultations diverses et réalisé un intense travail de fond pour formaliser un concept résolument novateur en ce qu’il s’éloigne de l’idée de Ville Hôte pour gagner celui de Pays Hôte qui, à l’échelle des Jeux, serait tout à fait inédit.

De ce concept ressort dès lors une cartographie des sites qui, au premier abord, peut donner l’impression d’un éclatement géographique mais qui, en second lieu, s’apparente à la construction d’un projet faisant la part belle aux sites existants qui, régulièrement, accueillent des événements internationaux.

Des questions restent cependant à éclaircir, notamment sur la localisation de certaines compétitions, l’idée d’une délocalisation étant là-aussi présente comme pour la France et la Suède. A l’inverse de ses deux concurrentes, la Suisse doit par ailleurs encore obtenir l’aval des autorités sportives du pays, le Parlement des Sports devant se réunir vendredi 24 novembre pour statuer sur la poursuite ou non de la candidature. La problématique des potentielles votations citoyennes constitue aussi un risque que Swiss Olympic devra être en capacité d’écarter ou tout de moins de maîtriser pour éviter une sortie de route ultérieure.

Les anneaux olympiques devant la Maison Olympique à Lausanne (Crédits – IOC / Christophe Moratal)

Bien sûr, l’audition réalisée ce jour par la Commission de Futur Hôte ne constitue qu’une étape. Il en a été de même pour l’examen des projets selon l’état d’avancement de ces derniers à date.

De fait, si une candidature – ou plusieurs – est retenue pour passer le stade du dialogue ciblé dès la semaine prochaine, il lui reviendra de fournir de plus amples informations au CIO qui pourra quant à lui continuer de prodiguer conseils et recommandations pour préciser le concept qui, in fine, sera soumis au vote de la Session du CIO dans le courant de l’année 2024.

Chacune des propositions ayant des cartes à cocher, il n’est d’ailleurs pas impossible d’imaginer que la Commission Exécutive soit désireuse de poursuivre les échanges avec plus d’une candidate.

Cela aurait le mérite de maintenir un certain suspens qui avait rapidement été levé pour l’édition estivale de 2032 avec la sélection précoce de Brisbane (Queensland, Australie) et la désignation formelle de cette dernière dès l’été 2021. Cela pourrait également permettre au CIO d’approfondir la question des futurs Jeux d’hiver en tentant de convaincre les parties d’une juste répartition destinée à assurer l’accueil des Jeux et la sécurité géographique de ceux-ci pour les années à venir.

Aussi, alors que l’institution olympique est déjà sur la voie d’une double attribution pour 2030-2034, le cas de l’édition qui suivra pourrait bien être discutée plus tôt que prévu bien que, dans l’absolu, les candidatures aujourd’hui présentées se positionnent sur une échéance délimitée.

2 pensées

  1. Une précision concernant l’éventualité de votations populaires en Suisse. Concernant le budget opérationnel de 1,5 milliards, les porteurs du projet ne demandent pas d’argent public, donc aucune votation ne sera nécessaire sur ce point. Un point d’interrogation reste concernant le budget  »sécurité », qui est forcément pris en charge par l’Etat et les Cantons.

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