Depuis la Chine, Thomas Bach évoque la perspective des JO 2036

Présent en Chine pour une visite de cinq jours, le Président du Comité International Olympique (CIO) a abordé la question du futur hôte des Jeux d’été de 2036, confirmant d’une part l’intérêt actuel d’une dizaine de candidats et mentionnant d’autre part l’appétit chinois pour les grands événements planétaires.

Vue du Parc sportif du Lac Dong’an situé dans le District de Longquanyi, à Chengdu, Chine (Crédits – Chengdu 2021)

Après avoir accueilli les Jeux d’été en 2008 et les Jeux d’hiver en 2022 avec Pékin, ainsi que les Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2014 à Nanjing, « l’Empire du Milieu » pourrait bien à nouveau se positionner pour l’organisation d’une prochaine édition des Jeux d’été, avec cette fois-ci une candidature émanant d’une autre ville que la capitale.

En ce sens, Shanghai a par le passé évoqué la possibilité de soumettre un projet concurrentiel, et ces dernières années, une proposition commune de Chengdu et Chongqing a été mise en avant sans qu’une candidature ne soit pour l’heure clairement formalisée.

Dans les prochains mois, Chengdu sera en tout cas au centre de l’attention, avec la tenue de l’Universiade 2021 reportée de deux années en raison des répercussions de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Pour l’occasion, plusieurs infrastructures sportives de premier plan ont été aménagées ou rénovées et pourraient, le cas échéant, être adaptées pour être en capacité de recevoir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été, notamment au cœur du Parc sportif du Lac Dong’an situé dans le District de Longquanyi, à l’Est de Chengdu.

Sur place, les organisateurs pourront compter cet été sur un stade de 40 000 places, une aréna de 18 000 places, un gymnase polyvalent, mais encore un centre aquatique de 5 000 places.

D’autres installations modernes figureront également au programme de l’Universiade (28 juillet au 08 août 2023), avec entre autres le Gymnase de la zone high-tech de Chengdu offrant une jauge de 13 000 places pour les épreuves de tennis de table, ou le Centre culturel et sportif de Jianyang disposant de deux équipements de 4 500 et 3 000 places pour l’accueil respectif des compétitions de judo et de plongeon. Le Gymnase du Parc sportif du mont Fenghuang, dans le District de Jinniu, – relié à un stade de 60 000 places – fournira pour sa part une capacité d’accueil de 18 000 places pour le tournoi de basket-ball qui se tiendra aussi au sein du Gymnase du Centre sportif de Qingbaijiang.

Des sites existants comme le stade d’athlétisme du Centre sportif de Shuangliu, et le Centre international de tennis, tous deux dans le District de Shuangliu, ou le Gymnase du campus universitaire de Wangjiang, dans le District de Wuhou, pour le taekwondo, sont également proposés.

1 / 8

Si une candidature olympique et paralympique chinoise reste en suspens, le CIO verrait certainement d’un bon œil une nouvelle offre et ce, comme l’a laissé entendre le Président de l’institution actuellement en déplacement dans le pays.

Ainsi que l’a affirmé Thomas Bach auprès de l’agence de presse « Xinhua » :

Les candidatures chinoises sont toujours les bienvenues.

Pour le moment, nous avons déjà attribué les futures éditions des Jeux jusqu’en 2032, donc la Chine a encore du temps pour réfléchir à une prochaine candidature qui pourrait viser 2036.

Mais je suis sûr, et j’ai vraiment hâte, que de nombreux grands événements sportifs internationaux se déroulent en Chine dans les années à venir. […] Cela montre la grande confiance que le monde du sport a en Chine en tant qu’hôte et organisateur et combien nous apprécions tous la chaleureuse hospitalité du peuple chinois.

Le Président du CIO a par ailleurs confirmé le grand intérêt exprimé jusqu’à présent par une dizaine de Comités Nationaux Olympiques (CNO) pour l’organisation des JO 2036 ou d’une édition suivante.

Comme l’a exposé Thomas Bach :

[Nous avons] déjà un nombre à deux chiffres de CNO ou de régions intéressés qui souhaitent organiser les Jeux Olympiques en 2036.

Il reste encore du temps [avant l’attribution des Jeux]. Nous aurons peut-être une meilleure idée de ce à quoi ressemblera le monde en 2036 qu’en ce moment même.

Intervention de Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, lors de la Cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Avec la Chine, le CIO a indéniablement trouvé un partenaire de confiance depuis l’attribution des JO 2008 qui permirent au pays d’affirmer sa puissance sur la scène internationale, notamment dans le domaine sportif.

L’institution de Lausanne (Suisse) a dès lors su nouer une relation étroite avec les autorités chinoises qui, par la suite, s’étaient lancées le défi d’obtenir les Jeux d’hiver face à des villes et des territoires bien plus expérimentés mais qui, un à un, ont quitté la course, laissant Pékin face à la candidature d’Almaty (Kazakhstan).

Aussi, la promesse des organisateurs de faire venir plus de 300 millions de nouveaux pratiquants sur les pistes de ski et sur les patinoires a été un argument-clé et un déclencheur évident pour confier in fine les clés des Jeux à la Chine.

L’an passé, et en dépit des contraintes imposées par la crise sanitaire, l’organisation de ces Jeux a été un succès.

Cela s’est notamment traduit par une audience record supérieure à 2 milliards de téléspectateurs à travers le monde, un engouement populaire confirmé pour les sports d’hiver, et même un excédent budgétaire annoncé cette semaine à 52 millions de dollars (46,97 millions d’euros).

Autant de bons points qui contribuent à renforcer le lien tissé ces dernières années entre la Chine et le CIO – la visite de plusieurs jours de Thomas Bach en est un témoignage frappant -, et qui pourraient prochainement conduire l’institution à travailler à un retour des Jeux dans « l’Empire du Milieu ».

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.