JO 2030-2034 : Détermination et confiance de l’USOPC en phase avec le CIO

En affichant un discours en phase avec le Comité International Olympique (CIO), qui se donne actuellement le temps pour désigner le futur hôte des Jeux d’hiver de 2030, le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) conforte la candidature de Salt Lake City qui, bien que visant prioritairement l’édition 2034, pourrait tout aussi bien remplir les conditions d’accueil de l’échéance précédente.

Vue de la vasque rénovée des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002 (Crédits – University of Utah)

Intéressée depuis plus de dix ans par une nouvelle édition des Jeux d’hiver et officiellement engagée dans la bataille depuis 2018, Salt Lake City bénéficie d’un large soutien, populaire, institutionnel et bien sûr sportif.

De fait, avec plus de 80% des citoyens de l’Utah se déclarant en faveur d’une prochaine organisation des Jeux, l’ambition olympique et paralympique de la Ville Hôte de l’édition 2002 atteint des sommets et permet à la candidature américaine de caracoler en tête des prétendantes actuelles.

Le monde politique est également un allié de poids dans la promotion du projet, que ce soit au regard des déclarations successives d’encouragement émises par l’ancien Président du Comité d’Organisation des JO 2002, ancien candidat Républicain à la Présidentielle américaine, et désormais Sénateur de l’Utah, Mitt Romney, ou à l’aune de l’appui exprimé par les institutions locales, comme dernièrement, avec la mobilisation de la Législature d’État de l’Utah.

La sphère sportive n’est pas en reste, puisque l’USOPC a sélectionné dès 2018 la candidature de Salt Lake City alors en concurrence interne avec Denver (Colorado). Avec une ambition évoquée depuis plus de dix ans maintenant, ladite candidature avait alors fait figure de grandissime favorite et sa désignation résultait davantage d’une simple formalité que d’un casse-tête logistique.

Vue du Rice-Eccles Stadium de Salt Lake City, Utah, États-Unis (Crédits – Rice-Eccles Stadium)

Aujourd’hui, Salt Lake City attend indéniablement le feu vert du CIO pour préparer l’accueil d’une nouvelle échéance des Jeux d’hiver.

Car avec la nouvelle procédure de sélection voulue par l’institution de Lausanne (Suisse) et son Président, Thomas Bach, l’attribution des Jeux à la ville de l’Utah ne fait aucun doute. Reste à en déterminer l’année entre 2030 et 2034.

Pour des raisons tenant en particulier à l’ambitieuse stratégie marketing développée par Los Angeles (Californie) en vue des Jeux d’été de 2028, une désignation pour 2034 recueille les faveurs des porteurs de la candidature. Elle permettrait ainsi à Salt Lake City de pouvoir déployer sa propre stratégie sans risquer, ni de faire de l’ombre à la « Cité des Anges », ni d’être affaiblie sur le plan commercial par la proximité calendaire de l’édition en cours de préparation sur la côte Ouest des États-Unis.

Néanmoins – et de manière très habile – les partisans de la candidature américaine ont depuis plusieurs mois laissé entendre que Salt Lake City pouvait tout à fait être disponible pour la tenue des Jeux dès l’édition 2030.

Une façon d’apporter des gages supplémentaires au CIO quant au sérieux et à la détermination des États-Unis à recevoir de nouveau l’événement planétaire. Une façon aussi et surtout de rappeler à l’institution olympique que les États-Unis sont et seront un partenaire indispensable au cours des prochaines années, d’autant plus en considérant la course actuelle pour 2030 qui repose grandement sur des candidatures à la santé fluctuante.

Aussi, à l’issue d’une réunion de l’USOPC organisée ce jeudi 16 mars 2023, le Président de l’instance a réaffirmé le positionnement américain sur le sujet, estimant que le CIO était actuellement à la recherche d’une alternative à Salt Lake City pour 2030.

Ainsi que l’a exposé Gene Sykes :

La question de savoir quelles villes ou territoires sont vraiment capables d’accueillir les Jeux d’hiver est une grande problématique que le CIO doit traiter de manière très, très approfondie.

Presque toutes les autres villes ont des limites, soit par la capacité, soit par le soutien local, soit autre chose.

Il me semble juste de dire qu’il n’y aura pas une autre offre plus séduisante pour le CIO que celle de Salt Lake City.

Je crois très fermement [que le CIO comprend] les avantages de Salt Lake City par rapport à tous les autres hôtes potentiels [et que le CIO] a la même préférence que nous pour 2034, si possible.

Gene Sykes, alors Directeur Général de la candidature de Los Angeles 2028, au jour de l’attribution des Jeux par le CIO, le 13 septembre 2017 à Lima, Pérou (Crédits – Gene Sykes / Page Twitter)

Dans l’hypothèse où aucune des candidatures actuellement en lice ne serait suffisamment convaincante pour le CIO, Salt Lake City pourrait relever le challenge des Jeux de 2030.

Si en revanche l’institution de Lausanne assure sa confiance à l’une des prétendantes au cours des prochains mois – elles sont au nombre de cinq, à savoir deux candidates mystères, Vancouver (Colombie-Britannique, Canada), Sapporo (Japon) et la Suède avec une possible alliance avec la Lettonie – Salt Lake City se verrait alors confier les clés des Jeux de 2034.

A l’aune de cette double équation, il apparaît probable que le CIO se tourne in fine vers l’idée d’une double attribution 2030-2034, comme il l’avait fait en 2017 au moment de désigner simultanément Paris 2024 et Los Angeles 2028 comme futurs hôtes des Jeux d’été.

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