JO 2030 : Le CIO évoque l’intérêt de six candidatures

Après avoir décidé de renverser la table du processus de sélection du futur hôte des Jeux d’hiver de 2030, le Comité International Olympique (CIO) se laisse aujourd’hui le temps de la réflexion et du dialogue avant de s’engager formellement avec l’un des territoires en course.

Vue de la Maison Olympique, siège du CIO à Lausanne, Suisse (Crédits – IOC / Greg Martin)

Outre la favorite Salt Lake City (Utah, États-Unis), la nouvelle venue Stockholm (Suède), et les deux prétendantes plus en retrait, Sapporo (Japon) et Vancouver (Colombie-Britannique, Canada), deux autres villes ou territoires seraient actuellement engagés dans les discussions avec l’institution olympique dans la perspective de l’attribution des JO 2030.

De fait, six pays seraient aujourd’hui intéressés par cette entreprise, ainsi que l’a récemment évoqué Christophe Dubi, Directeur Exécutif des Jeux Olympiques, en marge d’une visite à Milan (Italie) à moins de trois ans de l’ouverture de l’édition hivernale de 2026.

Le degré d’avancement des discussions avec les deux prétendants mystères pourrait expliquer la volonté du CIO de ne pas dévoiler l’identité desdits prétendants, même si la nouvelle mouture du processus des candidatures permet pleinement de ne pas nommer de manière explicite les projets en lice, contrairement aux règles qui prévalaient dans le passé.

Avec une phase de dialogue continu souhaitée par l’institution de Lausanne (Suisse) depuis quelques années, les territoires intéressés par une échéance olympique peuvent dès lors avancer leurs pions respectifs, sans toutefois devoir se présenter officiellement aux yeux du monde.

Une façon à la fois d’étudier la faisabilité d’un projet d’organisation du plus grand événement sportif de la planète, mais également une façon de préserver ses chances et ses atouts tout en travaillant sur ses faiblesses face à une concurrence internationale relevée et en tenant compte aussi d’une opinion publique davantage soucieuse de l’impact de ce genre de rendez-vous majeurs.

Comme l’a en tout cas exposé Christophe Dubi au sujet de la réflexion en cours du côté de la maison aux cinq anneaux :

La Commission Exécutive nous a dit : ‘Hey, attendez un peu ! Vous patientez pendant quelques mois, vous revenez et vous suggérez des pistes de solutions stratégiques’.

Que ce soit en 2024 [l’élection du futur hôte] ou plus tard, ce n’est pas ça l’important. Il faut que l’on choisisse la bonne approche.

Certains pourraient dire qu’on pourrait faire plus avec moins… Si partout où nous allons, tout est déjà en place à 100%, alors il n’y a aucune raison d’octroyer des Jeux sept ans à l’avance.

Nous ne sommes donc pas pressés par le temps. Nous voulons prendre la bonne décision.

Vue de l’Utah Olympic Park près de Park City (Crédits – Utah Olympic Legacy Foundation)

Les prochains mois pourraient permettre de lever le voile sur l’identité des deux inconnus du moment.

L’Espagne pourrait bien être l’une des deux candidatures qui avancent masquées à l’heure actuelle.

Au cours des dernières années, le pays a en effet tenté de candidater aux Jeux d’hiver avec un projet en partie construit sur l’héritage des Jeux d’été de Barcelone 1992 pour les sports de glace, avec, en complément, l’intégration de stations pyrénéennes pour les sports de neige.

Après les réflexions engagées pour les échéances de 2022 et de 2026, l’idée d’une candidature pour 2030 avait germé autour d’un concept alliant la Catalogne à l’Aragon et ce, jusqu’à ce que des tensions politiques et institutionnelles entre les deux territoires ne fassent dérayer le projet qui devait aussi associer – comme un clin d’œil de l’histoire – la Bosnie-Herzégovine avec Sarajevo.

Par la suite, et en dépit du retrait contraint de la candidature, les élus catalans ont bien tenté un coup de poker, en relançant l’idée d’un projet cette fois-ci entièrement basé sur le territoire régional, avec la présentation, fin juillet 2022, d’une cartographie et d’un concept soumis depuis à l’approbation du Comité Olympique Espagnol (COE).

Ce dernier – qui avait écarté l’hypothèse d’une candidature estivale de Madrid pour les Jeux de 2036 – pourrait dès lors se laisser tenter par une nouvelle approche olympique pour les Jeux d’hiver, avec un travail de l’ombre, de facto moins médiatique et moins sujet aux critiques. Deux éléments qui ont pu par le passé porter préjudice aux ambitions espagnoles avant même que ces dernières n’aient pu être en capacité de se déployer complètement sur la scène internationale.

Dans une moindre mesure sans doute, bien que forte du succès des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Lausanne 2020, la Suisse peut également faire figure de prétendante à une future édition des Jeux d’hiver, d’autant plus à l’aune des nouvelles exigences du CIO, plus souples et plus ouvertes qu’au moment des dernières candidatures du territoire helvète.

Cependant, l’établissement d’un nouveau projet pour les JO 2030 ne semble pas être une priorité pour Swiss Olympic, à en croire les déclarations d’un porte-parole de l’instance olympique formulées en début d’année 2023, lorsqu’il fut question d’une hypothétique candidature tripartite avec la France et l’Italie.

Vue du domaine skiable de Baqueira Beret dans le Val d’Aran, Espagne (Crédits – Catalunya Experiance / Marc Gasch)

Au-delà de la problématique liée aux seuls Jeux d’hiver, le CIO avait il y a peu évoqué l’intérêt de villes et territoires potentiellement intéressés par l’accueil de prochains Jeux d’été à compter de 2036.

Là-encore en conservant une part de suspens, l’institution – par l’intermédiaire de son Directeur Général, Christophe De Kepper – avait alors précisé travailler avec dix Comités Nationaux Olympiques (CNO) répartis sur quatre continents.

Dans un propos qui pourrait d’ailleurs parfaitement s’adapter au contexte des candidatures aux Jeux d’hiver, le dirigeant avait notamment affirmé :

[Les projets] sont à des stades très différents les uns des autres, et développent leurs ambitions en fonction de leurs propres calendriers régionaux et nationaux.

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