JO 2030 : Salt Lake City se dit disponible

Au moment où Vancouver (Canada) se retrouve en dehors de la course, et alors même qu’elle s’était dernièrement davantage tournée vers l’échéance de 2034, la candidature de Salt Lake City (Utah, États-Unis) réaffirme aujourd’hui un intérêt finalement jamais délaissé pour l’édition des Jeux d’hiver de 2030.

Vue de la vasque rénovée des Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002 (Crédits – Rice-Eccles Stadium)

Lorsque la Commission de Futur Hôte sera en mesure de préconiser un potentiel organisateur à la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO), seuls deux dossiers seront à départager.

De fait, en raison du refus exprimé par le gouvernement de Colombie-Britannique (Canada) de soutenir le projet olympique et paralympique de Vancouver, la Ville Hôte des JO 2010 laisse le champ libre à ses deux rivales qui, de toute façon, disposaient jusqu’à présent d’une confortable avance.

Aussi, Sapporo (Japon) et Salt Lake City – toutes deux hôtes des Jeux, en 1972 pour la première et en 2002 pour la seconde – se retrouvent en face à face et ce, même si le processus de sélection du futur organisateur ne répond plus aux critères longtemps en vogue au sein du CIO, avec notamment le dévoilement, au bout du suspens, du nom de la Ville Hôte présenté sur une enveloppe décachetée au préalable par le Président de l’institution.

Il n’empêche, en l’absence d’une concurrence démultipliée sur la scène mondiale, les deux prétendantes encore en lice n’ont pas manqué de peaufiner chacune leur dossier respectif, à l’aune de leur propre expérience, tout en engrangeant en parallèle les conseils dispensés par le CIO dans le cadre de la nouvelle procédure dite de dialogue continu.

Si la cité nippone a un temps fait figure de favorite – profitant en cela des hésitations de Salt Lake City entre l’échéance 2030 et 2034 – la ville américaine et sa région sont peu à peu revenues dans la course de façon méthodique avec une stratégie parfaitement huilée.

Ainsi, après avoir célébré le vingtième anniversaire de « ses » Jeux, Salt Lake City a su rappeler au moment opportun l’importance et la qualité de ses infrastructures sportives héritées de 2002, sa capacité à reprendre le flambeau des Jeux rapidement, ou encore la popularité massive dont bénéficie une candidature en développement depuis une dizaine d’années maintenant. Par la suite, les difficultés de Sapporo – consécutives tant à un plafonnement de l’engouement populaire à peine au-dessus des 50%, qu’en raison des déboires judiciaires entourant Tokyo 2020 et une partie de ses partenaires – ont permis de replacer Salt Lake City au cœur de la course aux JO 2030.

Bien que la proximité avec la tenue des Jeux d’été de Los Angeles 2028 constitue encore une problématique pour le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC) en ce qui concerne le sujet-clé du marketing, la disponibilité de Salt Lake City apparaît désormais comme une évidence, alors que la candidature s’était pourtant davantage positionnée sur l’édition 2034 au cours des mois écoulés.

La délégation du Comité Salt Lake City – Utah prend la pose devant les anneaux olympiques au siège du CIO, à Lausanne, Suisse, mercredi 15 juin 2022 (Crédits – Comité SLC – Utah)

Ce mardi 1er novembre, le Directeur Général de la candidature a d’ailleurs distillé un subtil message devant le conseil d’administration de ladite candidature.

Ainsi que l’a affirmé Fraser Bullock, qui fut Directeur des Opérations des Jeux de Salt Lake City 2002 :

Nous félicitons [Vancouver] pour leur approche et tout ce qu’ils ont fait.

Nous cherchons à accueillir les Jeux de 2030 ou 2034, selon ce qui est dans le meilleur intérêt des Mouvements olympique et paralympique de l’Utah.

Évidemment, avec moins de villes en compétition, cela nous ouvre plus d’opportunités. Nous devrons voir comment le CIO s’en sortira, mais j’espère que nous obtiendrons l’une de ces éditions.

Le processus actuel est axé sur 2030 et nous participons pleinement à ce processus.

Pour Salt Lake City, une tendance pourrait se dégager au soir du 22 novembre, date à laquelle la Commission de Futur Hôte des Jeux d’hiver se réunira autour de son Président, Octavian Morariu, pour examiner les ultimes projets en lice.

Quelques jours plus tard, la Commission Exécutive du CIO se réunira pour sa part du 05 au 07 décembre et pourrait à cette occasion prendre position au regard des recommandations formulées. Celles-ci pourraient cependant être annoncées au cours du premier trimestre de l’année 2023, la 140ème Session du CIO – appelée à élire le futur hôte – ayant été reportée à la fin de l’été 2023.

Avec ce propos, Fraser Bullock démontre en tout cas que Salt Lake City conserve plus que jamais un intérêt pour une édition hivernale dans un futur proche. Si 2034 lui tend les bras, 2030 pourrait être une option à saisir, d’autant plus dans l’optique où le CIO lui en ferait la demande, conscient des difficultés de Sapporo et de l’absence d’autres candidatures après les retraits successifs de Pyrénées-Barcelone (Espagne) et de Vancouver.

L’institution de Lausanne (Suisse) pourrait aussi se laisser tenter par le recours à une double attribution des JO 2030-2034, sur le modèle déjà engagé pour les éditions estivales 2024-2028 respectivement attribuées à Paris et à Los Angeles, faute d’alternatives et en tenant compte de la présence de deux concurrentes techniquement solides.

Un cas de figure finalement pas si éloigné que cela de l’impasse actuelle entre Sapporo et Salt Lake City, deux villes déjà auréolées des anneaux olympiques et qui pourraient en conséquence offrir une certaine sécurité au CIO.

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