JO 2030 : L’Ukraine veut voir au-delà des tensions géopolitiques actuelles

Malgré un niveau de tensions à son paroxysme avec la Russie, l’Ukraine semble déterminée à poursuivre sa quête des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver, avec l’engagement renouvelé d’aménager des infrastructures de qualité pour espérer obtenir les JO 2030.

Vue du centre historique de Lviv, Ukraine (Crédits – Alex Shly / Flickr)

Dans la dynamique des Jeux d’hiver de Pékin 2022, dont la clôture a lieu ce dimanche 20 février, et sans doute aussi pour ne pas accroître encore davantage la crainte d’un prochain conflit armé d’envergure avec le voisin russe, les autorités ukrainiennes ont réaffirmé l’ambition de recevoir à l’avenir les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver.

Cette semaine, le Ministre de la Jeunesse et des Sports a ainsi précisé que l’Ukraine travaillait actuellement à l’élaboration d’un projet et, parallèlement, à la mise en place d’un vaste programme d’infrastructures pour le pays, dans la lignée des investissements consentis pour les sports d’été.

Comme l’a reconnu Vadim Gutzayt :

Oui, nous n’avons pas assez d’infrastructures dédiées aux sports d’hiver, mais nous y travaillons, nous réfléchissons sur les secteurs où construire et où dépenser.

Nous examinons maintenant comment organiser les Jeux d’hiver en Ukraine en 2030.

Cette déclaration intervient quelques mois après la visite à Kiev du Président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, et la rencontre de ce dernier avec le Président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, et quelques mois également après le déplacement à Lausanne (Suisse) d’une délégation notamment composée de la légende de l’athlétisme, désormais Président du Comité National Olympique et membre du CIO, Sergey Bubka.

Lors de ces deux rendez-vous, les dirigeants ukrainiens avaient déjà eu l’opportunité d’évoquer l’idée d’une candidature et d’un projet pour les Jeux de 2030, sans avancer néanmoins de villes et territoires susceptibles de recevoir l’événement.

De gauche à droite, Vadim Gutzayt, Ministre de la Jeunesse et des Sports, Sergey Bubka, membre du CIO et Président du Comité National Olympique Ukrainien, et Thomas Bach, Président du CIO, en octobre 2021 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Il faut dire qu’au cours des dernières années, l’Ukraine avait été contrainte de retirer une précédente candidature alors incarnée par Lviv pour l’édition olympique et paralympique de 2022, sous la menace – déjà – des tensions politiques et du conflit armé à l’Est du pays.

Aujourd’hui, la menace est de nouveau présente, ce qui rend à ce stade une candidature aux Jeux plus incertaine que jamais. Au-delà de l’évidente impasse diplomatique actuelle, il convient aussi de mettre en perspective l’idée d’une candidature ukrainienne au regard de la forte concurrence internationale.

A ce jour en effet, plusieurs villes déjà auréolées des anneaux olympiques sont sur les rangs, avec des projets développés à des degrés divers.

Sapporo (Japon), hôte des Jeux d’hiver de 1972, et Salt Lake City (Utah, États-Unis), hôte de l’édition hivernale de 2002, font d’ailleurs figures de favorites, tandis que Vancouver (Canada), qui avait reçu les JO 2010, tente désormais de refaire son retard.

Du côté de l’Espagne, un projet est en cours d’élaboration, reposant pour partie sur la Ville Hôte des Jeux d’été de 1992, Barcelone, et sur les territoires pyrénéens, avec peut-être une alliance historique et stratégique avec Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), elle-aussi liée à l’Olympisme avec la tenue des Jeux d’hiver en 1984.

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