JO 2030 : Le COC et le CPC rejoignent la réflexion autour de Vancouver

Alors que les Jeux de Pékin 2022 ont débuté, les autorités olympiques et paralympiques du Canada ont officiellement décidé de rejoindre les parties déjà engagées dans la réflexion autour d’une candidature de Vancouver à l’organisation des Jeux d’hiver de 2030.

Les anneaux olympiques installés dans la baie de Vancouver lors des Jeux d’hiver de 2010 (Crédits – Patrick Doheny / Flickr)

Focalisé ces prochains jours sur les performances de ses athlètes engagés dans les Jeux de Pékin 2022 qui se sont ouverts aujourd’hui, le Mouvement Olympique et Paralympique du Canada porte en parallèle un certain intérêt pour l’organisation d’une future édition des JO d’hiver à Vancouver et en Colombie-Britannique, gardant en mémoire le succès de 2010, ainsi que la déconvenue de Calgary 2026.

Si la perspective d’une candidature ne date pas d’hier, la réflexion en cours a pris un nouveau tournant en fin d’année dernière, avec la signature d’un Protocole d’entente historique entre les Maires de Vancouver et Whistler, et les représentants des quatre Premières Nations. Après les hésitations de la période 2020-2021 – dans le contexte bien particulier de lutte contre la pandémie de Covid-19 – cette étape a dès lors permis de replacer Vancouver comme potentielle candidate pour les JO 2030.

Cette semaine, une étape cruciale a encore été franchie, avec cette fois, l’engagement du Comité Olympique (COC) et du Comité Paralympique (CPC) du Canada à rejoindre les parties d’ores et déjà engagées pour mener à bien une étude de faisabilité pour la mise en œuvre d’un projet qui reprendrait les grands principes et les sites hérités des Jeux d’hiver de 2010.

La venue du COC et du CPC représente aujourd’hui un bond en avant, surtout lorsque l’on sait que ces deux instances ont autorité pour porter et déposer une candidature auprès du Comité International Olympique (CIO), et de façon liée, auprès du Comité International Paralympique (IPC).

Cela va ainsi permettre de consolider les discussions menées dans le cadre de la nouvelle procédure des candidatures, procédure qui permet désormais aux Villes et territoires intéressés par les Jeux de rentrer dans une phase de dialogue avec l’administration olympique et paralympique, afin d’obtenir conseils et recommandations et, in fine, d’être en capacité de préciser les contours d’un projet.

Dans le cas de Vancouver et de sa région, une telle entreprise serait dirigée par les quatre Premières Nations, conformément au Protocole d’entente signé en décembre 2021, ce qui constitue une révolution dans la perception même d’une candidature aux Jeux qui, pour la première fois, serait incarnée par des Autochtones.

Dans un communiqué publié par l’instance olympique canadienne, les représentants des quatre Premières Nations se sont d’ailleurs félicités de l’arrivée du COC et du CPC dans la réflexion en cours qui, au-delà de la promesse de respect mutuel entre toutes les parties, vise aussi à considérer les intérêts des peuples autochtones du Canada.

Comme l’a notamment affirmé Wayne Sparrow, Chef de la Nation Musqueam :

Grâce à cet accord de coopération, nos nations ont une occasion unique de travailler en lien étroit avec le Comité Olympique et le Comité Paralympique du Canada pour déterminer les impacts et les avantages d’un retour des Jeux d’hiver sur nos territoires.

Nous ne faisons que commencer ce chantier pour déterminer à quoi pourraient ressembler des Jeux dirigés par des Autochtones, mais grâce à la coopération et au respect mutuel, nous avons la possibilité de créer un héritage olympique unique pour toutes nos communautés.

Emblèmes des Jeux d’hiver de Vancouver 2010 (Crédits – Michael / Flickr)

Avec l’annonce survenue cette semaine, les porteurs d’un possible projet olympique et paralympique vont désormais pouvoir mettre toute leur énergie dans la réalisation de l’étude de faisabilité par un groupe d’experts, dont les conclusions sont attendues dans le courant du printemps 2022.

Une fois cette étude menée à bon port, les parties se réuniront pour débattre des modalités d’une candidature formelle – autrement dit la direction du projet, le coût de celui-ci et bien sûr la localisation des sites sportifs et ceux dédiés à la logistique des Jeux – avec par ailleurs la nécessité d’obtenir préalablement l’appui des autorités provinciales de Colombie-Britannique et fédérale du Canada.

Un travail promotionnel pour convaincre la population devra en outre être réalisé pour espérer recueillir l’adhésion populaire indispensable à la concrétisation d’une candidature.

A l’heure actuelle, ce challenge s’annonce néanmoins délicat, mais pas insurmontable au regard de la proportion d’indécis.

Selon un sondage réalisé par l’institut Leger du 17 au 19 décembre 2021, seuls 34% des habitants de Colombie-Britannique se déclaraient à ce moment-là en faveur d’une candidature de la Ville Hôte des JO 2010, alors que 35% se déclaraient opposés à une telle aventure. Surtout, 31% des personnes interrogées se déclaraient dans le même temps indécises, ne prenant pas position dans un sens ou dans l’autre.

L’effort de conviction devra dès lors porter prioritairement sur cette frange de la population qui, au bout du compte, pourrait s’avérer déterminante pour la suite de la réflexion autour d’une candidature de Vancouver et de sa région.

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