Le CIO va débloquer 800 millions de dollars pour faire face à la crise

Récemment, le Président du Comité International Olympique (CIO) avait indiqué que l’institution participerait à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars à la gestion de la crise sanitaire et du report des Jeux d’été de Tokyo 2020. Cette semaine, le montant de l’enveloppe budgétaire prochainement débloquée a été annoncé.

Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, lors de la réunion de la Commission Exécutive, jeudi 14 mai 2020 (Crédits – CIO / Greg Martin)

A l’issue de la réunion de la Commission Exécutive du CIO, ce jeudi 14 mai, Thomas Bach n’a pas manqué de rappeler le défi auquel est aujourd’hui confronté le Mouvement Olympique dans son ensemble. Comme il l’avait déjà mentionné au cours des dernières semaines :

Le Mouvement Olympique fait face à un défi sans précédent.

Le CIO doit organiser pour la première fois des Jeux Olympiques reportés et doit aider ses partenaires à surmonter cette crise mondiale. Cette situation inédite exigera que nous nous montrions solidaires, créatifs, déterminés et flexibles.

Nous devrons tous faire des sacrifices et des compromis. Des circonstances extraordinaires appellent des mesures extraordinaires. Cette situation exige que chacun d’entre nous fasse sa part et cela vaut pour nous tous, y compris le CIO. Avec les mesures financières prises aujourd’hui, nous répondons à ces besoins.

Concrètement, l’institution basée à Lausanne (Suisse) s’engage à fournir un apport de 650 millions de dollars (600,68 millions d’euros actuels) pour palier au report des Jeux à l’été 2021.

Pour mesurer le degré d’engagement du CIO, il convient de faire un parallèle avec la contribution financière actée au moment de l’attribution des Jeux de Tokyo 2020 en septembre 2013. A cette époque, l’institution avait ainsi validé un versement de 800 millions de dollars (722,16 millions d’euros) à l’égard du Comité d’Organisation des Jeux (TOCOG) pour préparer au mieux un événement planifié sept ans à l’avance, versement par ailleurs complété par l’apport du Programme des Partenaires Mondiaux du CIO – le fameux Programme TOP – à hauteur de 500 millions de dollars (451,35 millions d’euros).

A l’enveloppe exceptionnelle de 650 millions de dollars annoncée cette semaine, le CIO va également allouer 150 millions de dollars (138,62 millions d’euros actuels) à destination des Fédérations Internationales (FI), des Comités Nationaux Olympiques (CNO), mais aussi à l’attention des organisations reconnues par le CIO et ce, afin de permettre à ces diverses parties de maintenir leurs activités et le soutien aux athlètes.

La contribution olympique intervient quelques jours après l’annonce d’un rehaussement des subventions de la Solidarité Olympique consacrées aux CNO (10,3 millions de dollars ; 9,51 millions d’euros) et du budget destiné à trois programmes spécifiques – bourses olympiques, subventions pour les sports d’équipe, soutien aux athlètes réfugiés – concernant pas moins de 1 600 athlètes issus de 185 CNO (15 millions de dollars ; 13,86 millions d’euros).

Outre l’adoption de ces mesures, le CIO a aussi annoncé la mise en place d’un programme conjoint avec les autorités locales suite à la décision du Conseil Fédéral Suisse de soutenir – via Swiss Olympic – le sport helvète (150 millions de francs entre 2020 et 2021 soit 142,66 millions d’euros) et les Fédérations Internationales dont bon nombre ont leur siège en Suisse.

De gauche à droite, Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo ; Yoshiro Mori, Président du Comité d’Organisation de Tokyo 2020 ; Thomas Bach, Président du Comité International Olympique ; et Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, mercredi 24 juillet 2019 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Pour Tokyo 2020, l’engagement financier du CIO sera bien sûr l’une des clés pour assurer la gestion du report des Jeux. Néanmoins, la majeure partie du surcoût dudit report – probablement plusieurs milliards de dollars – devra être supportée par le Gouvernement du Japon et par le Gouvernement Métropolitain de Tokyo.

En décembre 2019, soit quelques mois avant l’annonce officielle du report des Jeux, le TOCOG avait présenté une version consolidée des budgets.

Au-delà du budget d’organisation de 5,6 milliards de dollars (5,05 milliards d’euros) avec aussi 300 millions de dollars supplémentaires pour des imprévus (270,82 millions d’euros), le niveau des investissements réalisés par les autorités nippones avait été évalué à 7 milliards de dollars (6,31 milliards d’euros).

Dans le détail, le seul Gouvernement Métropolitain de Tokyo a déboursé la bagatelle de 5,6 milliards de dollars (5,05 milliards d’euros) depuis l’attribution des Jeux pour à la fois financer les sites avec des aménagements pérennes (2,1 milliards de dollars ; 1,89 milliard d’euros) ou temporaires (1,9 milliard de dollars ; 1,71 milliard d’euros), mais aussi pour répondre aux besoins divers (900 millions de dollars ; 812,45 millions d’euros) concernant notamment les transports et la sécurité.

Pour le Gouvernement nippon, l’apport global a été moindre, avec tout de même une contribution importante pour les sites permanents des Jeux (1,1 milliard de dollars ; 993 millions d’euros), ainsi qu’un engagement pour les sites temporaires, les équipements énergétiques et la technologie (200 millions de dollars ; 180,54 millions d’euros) et pour les services divers (100 millions de dollars ; 90,27 millions d’euros).

Vue des tribunes du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

Désormais, pour réduire au maximum les dépenses supplémentaires liées au report et afin d’alléger la facture finale qui incombera aux pouvoirs publics, les organisateurs des Jeux – via le Comité de pilotage et les groupes de travail récemment instaurés – vont devoir étudier toutes les options envisageables.

Il y a peu, la Ministre en charge des Jeux, Seiko Hashimoto, avait par exemple évoqué l’éventualité de tenir des Cérémonies d’ouverture et de clôture conjointes aux Jeux Olympiques et aux Jeux Paralympiques.

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