Tokyo 2020 : Yuriko Koike et Shinzo Abe entendent renforcer leur coopération

Au lendemain de sa large réélection à la tête du Gouvernement Métropolitain de Tokyo (TMG), Yuriko Koike a rencontré le Premier Ministre du Japon Shinzo Abe, afin d’évoquer les deux dossiers majeurs que les autorités doivent conjointement traiter, à savoir la crise liée au Covid-19 d’une part et la gestion du report des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Tokyo 2020 d’autre part.

Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo, et Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, lundi 06 juillet 2020 (Crédits – Prime Minister’s Office of Japan)

Comme pour démontrer que le travail doit se poursuivre sans interruption, Yuriko Koike n’a pas tardé à s’entretenir avec Shinzo Abe, vingt-quatre heures à peine après une réélection annoncée depuis plusieurs semaines et confirmée dans les urnes dimanche 05 juillet, avec 60,7% des suffrages et une marge de plus de 46 points sur son premier adversaire, Kenji Utsunomiya, avocat et ancien Président de la Fédération Japonaise des Associations du Barreau (14,1%).

Celle qui était devenue la première femme à diriger la mégalopole tokyoïte dès 2016 a ainsi retrouver le Chef du Gouvernement nippon ce lundi 06 juillet pour échanger sur les dossiers en commun entre les deux autorités dirigés par chacun d’eux, au premier rang desquels la crise sanitaire du Covid-19 et ses répercussions économiques et sociales, et les Jeux de Tokyo 2020 décalés à l’été 2021.

Pour Yuriko Koike d’ailleurs – que certains considèrent comme possible successeure de Shinzo Abe – les deux sujets sont intrinsèquement liés et elle entend à ce titre agir en pleine coopération avec les autorités nationales pour endiguer le risque épidémique, alors que le nombre de nouveaux cas confirmés demeure élevé à Tokyo.

Comme elle l’a ainsi affirmé :

Je veux fermement surmonter la pandémie avec l’aide du Gouvernement et amener les Jeux Olympiques et Paralympiques comme preuve de notre victoire.

Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo, et Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, lundi 06 juillet 2020 (Crédits – Prime Minister’s Office of Japan)

La nécessaire coopération n’est pas anodine sur ces deux sujets.

De fait, outre le poids économique considérable que représente la ville de 14 millions d’habitants, la lutte contre le Covid-19 et la gestion du report des Jeux constituent aussi un enjeu d’image pour Tokyo et le Japon réputés pour leur rigueur.

De plus, en ce qui concerne les Jeux de Tokyo 2020, les deux autorités gouvernementales ont déjà apporté une contribution financière conséquente depuis 2013, année d’attribution de l’événement planétaire par le Comité International Olympique (CIO).

Jusqu’à présent, le Gouvernement Métropolitain de Tokyo a ainsi mis sur la table pas moins de 5,6 milliards de dollars (4,96 milliards d’euros), tandis que le Gouvernement du Japon a abondé à hauteur de 1,4 milliard de dollars (1,24 milliard d’euros) dans l’effort lié aux aménagements dans la capitale.

Or, malgré cet engagement majeur, les autorités vont devoir participer au report des Jeux qui devrait se chiffrer à plusieurs milliards de dollars et ce, même si l’institution de Lausanne (Suisse) a prévu de fournir une enveloppe budgétaire de 650 millions de dollars (576,3 millions d’euros) en soutien du Comité d’Organisation (TOCOG).

De gauche à droite, Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo ; Yoshiro Mori, Président du Comité d’Organisation de Tokyo 2020 ; Thomas Bach, Président du Comité International Olympique ; et Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, mercredi 24 juillet 2019 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Au-delà de l’aspect financier, la gestion du report des Jeux par Yuriko Koike et Shinzo Abe doit également permettre de rassurer une opinion publique qui porte aujourd’hui un regard critique sur les Jeux.

Selon un récent sondage réalisé par le Japan News Network (JNN), les Japonais se montrent en effet pessimistes à l’idée de voir l’organisation de l’événement se dérouler à l’été 2021. Pour 77% d’entre-eux, les Jeux ne pourront avoir lieu en raison du contexte sanitaire incertain. Selon une autre enquête, menée fin juin par Kyodo News et la chaîne de télévision Tokyo MX, 51,7% des habitants de Tokyo se déclarent même opposés à la tenue des Jeux.

Même si le contexte a évidemment radicalement changé en l’espace de sept ans, il est à noter que ces chiffres sont bien éloignés des données recueillies à l’été 2013, dix jours seulement avant l’élection de la Ville Hôte des JO 2020. A l’époque, le projet tokyoïte bénéficiait ainsi d’une adhésion massive de la part de la population avec des chiffres oscillant entre 83% et 92% d’opinions favorables.