Tokyo 2020 : Les parties se mettent d’accord sur la répartition du surcoût

Quelques semaines après une revue de projet organisée en marge de la visite au Japon de Thomas Bach, Président du Comité International Olympique (CIO), les parties au projet de Tokyo 2020 ont présenté ce jour la répartition du surcoût lié au report des Jeux et aux mesures de lutte contre le Covid-19.

Vue extérieure du Stade Olympique de Tokyo (Crédits – Japan Sport Council)

En décembre 2019, le Comité d’Organisation des Jeux d’été de Tokyo 2020 (TOCOG) avait exposé les chiffres actualisés des frais nécessaires pour assurer l’organisation de l’événement planétaire.

Dans cette version consolidée des divers postes de dépenses, il était alors apparu que le TOCOG disposait d’un budget d’organisation de 5,6 milliards de dollars, montant auquel venait s’ajouter une enveloppe dédiée à la gestion des imprévus (300 millions de dollars, en valeur 2019). Outre la partie organisationnelle, le chiffrage présenté il y a un an presque jour pour jour établissait aussi une participation du Gouvernement du Japon et celle du Gouvernement Métropolitain de Tokyo (TMG).

Au cours des années écoulées depuis l’attribution des Jeux en septembre 2013 et jusqu’à la tenue effective de l’événement, les deux entités publiques avaient ainsi projeté des investissements de l’ordre de 7 milliards de dollars pour accompagner les préparatifs, dont 5,6 milliards à la seule charge de l’autorité métropolitaine dirigée par Yuriko Koike.

In fine, en additionnant les dépenses d’organisation et les investissements assumés par les pouvoirs publics, le contour des Jeux de Tokyo 2020 se dessinait donc à près de 13 milliards de dollars.

De gauche à droite, Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo ; Yoshiro Mori, Président du Comité d’Organisation de Tokyo 2020 ; Thomas Bach, Président du Comité International Olympique ; et Shinzo Abe, Premier Ministre du Japon, mercredi 24 juillet 2019 (Crédits – CIO / Greg Martin)

Néanmoins, la survenance de la crise sanitaire du Covid-19 ayant engendré au printemps dernier le report d’un an des Jeux, a immanquablement rehaussé les coûts prévus jusqu’à présent.

Il faut dire que pour les parties en présence, ce challenge inédit s’est caractérisé par d’intenses négociations pour sécuriser l’utilisation du Village des Athlètes et de l’ensemble des sites destinés aux Jeux Olympiques et Paralympiques, sans compter les démarches entourant le sponsoring au regard de la manne financière conséquente obtenue grâce aux nombreux partenaires depuis 2013, la mise en place d’une procédure de remboursement pour la billetterie, le maintien du Programme des Volontaires, mais aussi l’adaptation du relais de la flamme, et l’instauration d’un nouveau calendrier pour le déroulement des dernières épreuves-tests.

Aussi, à l’issue de plusieurs mois de discussions, qui ont notamment permis de dégager un plan d’optimisation et de simplification des Jeux, et en tenant compte de l’apport exceptionnel de 650 millions de dollars de la part du CIO, le TOCOG, le TMG et le Gouvernement du Japon, conduit par Yoshihide Suga depuis la rentrée de septembre, ont annoncé ce vendredi 04 décembre 2020 la signature d’un accord tripartite.

Ce dernier – paraphé par Yoshiro Mori, Président de Tokyo 2020, Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo, et Seiko Hashimoto, Ministre en charge des Jeux – vient préciser le niveau du surcoût, mais surtout la répartition de celui-ci. Il énonce notamment :

En coopération avec le CIO et d’autres organisations compétentes, Tokyo 2020 poursuivra ses efforts pour réduire les coûts supplémentaires des Jeux, autres que ceux liés aux mesures de lutte contre le Covid-19. Tokyo 2020, le Gouvernement Métropolitain de Tokyo et le Gouvernement du Japon assumeront chacun la responsabilité de certains coûts.

Dans le cas où Tokyo 2020 ne serait pas en mesure de couvrir l’un des postes de dépenses au moyen de ses revenus, le Gouvernement Métropolitain de Tokyo supportera les coûts.

Thomas Bach, Président du Comité International Olympique, et Yuriko Koike, Gouverneure de Tokyo, le 16 novembre 2020 (Crédits – CIO / Greg Martin)

De fait, pour une pleine compréhension, le TOCOG a tenu à présenter un tableau présentant d’une part les coûts opérationnels liés au report, et d’autre part, l’impact des mesures de lutte contre le Covid-19 qui seront applicables au moment des Jeux à l’été 2021, l’ensemble représentant une enveloppe globale de 267 milliards de yens (2,56 milliards de dollars ; 2,10 milliards d’euros).

Dans le détail, la première partie devrait générer des frais supplémentaires d’un montant de 171 milliards de yens, soit 1,644 milliard de dollars (1,351 milliard d’euros). Parmi ces frais additionnels, le TOCOG s’est engagé à prendre à sa charge 76 milliards de yens (730,89 millions de dollars ; 600,55 millions d’euros). Le Gouvernement Métropolitain de Tokyo assumera pour sa part quelques 80 milliards de yens (769,44 millions de dollars ; 632,16 millions d’euros) tandis que le Gouvernement du Japon devra rallonger sa participation initiale de 15 milliards de yens (144,28 millions de dollars ; 118,51 millions d’euros).

Pour ce qui est de la deuxième partie, soit celle relative à la lutte contre l’épidémie sur laquelle les deux autorités gouvernementales entendent œuvrer conjointement, les dépenses seront assurées par le Gouvernement Métropolitain pour 40 milliards de yens (384,76 millions de dollars ; 316,04 millions d’euros), mais surtout par le Gouvernement du Japon pour 56 milliards de yens (538,60 millions de dollars ; 442,45 millions d’euros).

Ces dépenses, liées aux contrôles aux frontières ou encore au dépistage, ne prennent pas en compte les frais portant sur la vaccination des athlètes, un poste de dépenses qui sera couvert par le CIO comme l’a récemment annoncé le Président de l’institution, Thomas Bach.

Le Président du Comité International Olympique, Thomas Bach, et le Premier Ministre, Yoshihide Suga, lors de leur entrevue, le 16 novembre 2020 à Tokyo (Crédits – CIO / Greg Martin)

Par ailleurs, il convient de souligner que la part du surcoût des Jeux incombant au TOCOG pourrait s’accroître de 27 milliards de yens (259,68 millions de dollars ; 213,32 millions d’euros) si l’on considère le fonds de gestion des imprévus précédemment évoqué.

Dès lors, le surcoût global pourrait se chiffrer à 294 milliards de yens, soit un peu plus de 2,82 milliards de dollars ou 2,32 milliards d’euros.