Alors que l’idée d’une candidature hivernale de Barcelone et des Pyrénées est évoquée depuis plus d’une décennie, la Catalogne a fermé la porte à la poursuite d’un tel projet et ce, à l’aune des difficultés précédemment rencontrées pour bâtir un projet territorial compétitif, mais également au regard des contraintes climatiques dans une région frappée par les conséquences de la sécheresse.
Hôte des Jeux d’été de 1992, Barcelone ne sera pas candidate à l’organisation d’une prochaine édition des Jeux d’hiver.
Si cette décision a été prise, fin décembre 2023, par les autorités catalanes actuellement en responsabilité, il semble toutefois peu probable d’envisager un retour de projet sur le devant de la scène à l’issue des élections de 2025, compte-tenu notamment du calendrier d’ores et déjà sanctuarisé par le Comité International Olympique (CIO).
De fait, l’institution de Lausanne (Suisse) a récemment choisi d’innover au moment d’adresser les invitations à la phase de dialogue ciblé pour les Jeux d’hiver de 2030 et de 2034.
Ainsi, en plus d’avoir sélectionné le dossier des Alpes françaises pour la première échéance et celui de Salt Lake City (Utah, États-Unis) pour la seconde, le CIO a aussi fait savoir qu’il dialoguerait de façon privilégié avec la Suisse dans la perspective d’attribuer à cette dernière le droit d’organiser les JO 2038.
Avec une telle répartition, les possibles prétendantes à l’organisation d’une future édition des Jeux d’hiver doivent donc au mieux envisager l’accueil de l’événement en 2042, soit dans 18 ans. Une perspective délicate à plus d’un titre, en particulier en ce qui concerne la prise en compte du critère climatique que le CIO tâche d’ailleurs de considérer pour assurer la pérennité du modèle des Jeux d’hiver.
Pour l’Espagne, l’idée d’une candidature barcelonaise associant les Pyrénées avait pourtant fait son chemin depuis maintenant plus d’une décennie, sans compter bien sûr les tentatives infructueuses de la capitale, Madrid, pour décrocher les anneaux olympiques en saison estivale (2012, 2016, 2020).
La cité catalane s’était en effet positionnée pour les Jeux d’hiver de 2022, avant d’y renoncer et de projeter davantage le développement d’une candidature pour 2026, elle-aussi avortée. In fine, un projet avait été évoqué ces dernières années pour l’édition 2030 avec l’appui – indispensable et crucial – du Comité Olympique Espagnol (COE) et de son Président, Alejandro Blanco.
Celui-ci avait ainsi encouragé la discussion entre la Catalogne et l’Aragon pour un juste partage des tâches et des responsabilités, entre sports de glace et sports de neige, Cérémonies et Villages des Athlètes.
Néanmoins, les mésententes politiques et territoriales ont fini par affaiblir durablement l’idée même d’une candidature, conduisant dès lors au retrait précipité de cette dernière avant l’été 2022.
Par la suite, la Generalitat de Catalogne avait tenté de remodeler le projet en misant cette fois sur la tenue des Jeux sur le seul périmètre catalan, sans que le COE ne se montre favorable au développement plus poussé de pareil concept.
Constatant cette impasse, le gouvernement catalan a pris la décision de renoncer à la poursuite d’une candidature et au développement futur d’une ambition olympique et paralympique focalisée sur les Jeux d’hiver.
La décision a été entérinée fin 2023 tant au regard des contraintes calendaires précitées que des conséquences du changement climatique déjà perceptible en Catalogne.
Comme l’expose en ce sens le quotidien national espagnol « El País » :
Dans [le] contexte de manque d’eau et de hausse des températures sur tout le territoire catalan, tenter de défendre publiquement une candidature aux Jeux Olympiques d’hiver suscite plus de suspicions que d’espoirs et est interprété comme une source d’usure de l’image du pouvoir exécutif que commande Pere Aragonès.
La mise en retrait de l’ambition catalane pour les Jeux d’hiver ne signifie cependant pas la fin du rêve olympique et paralympique pour Barcelone.
Bien qu’aucune orientation ne soit à l’heure actuelle engagée, une éventuelle candidature pour les Jeux d’été de 2036 ou de 2040 n’est pas à exclure, même si des discussions importantes devraient au préalable être menées au niveau local et avec les échelons supérieurs.
En mai dernier, en pleine campagne électorale, l’ancien Maire de la ville portuaire entre 2011 et 2015, Xavier Trias, avait d’ailleurs estimé comme envisageable l’installation d’une candidature dans le cadre d’une stratégie globale visant à renforcer le rayonnement international de la deuxième ville du pays.
