La Session du CIO retire sa reconnaissance à l’IBA

Réunie la semaine dernière par visioconférence, la Session du Comité International Olympique (CIO) a, sans surprise, retiré la reconnaissance de l’International Boxing Association (IBA), s’appuyant sur la recommandation formulée par la Commission Exécutive et sur un rapport publié plus tôt ce mois-ci.

Réunion en visioconférence de la Session du Comité International Olympique, jeudi 22 juin 2023 (Crédits – IOC / Greg Martin)

Au début du mois de juin 2023, la Commission Exécutive du Comité International Olympique (CIO) avait recommandé à la Session de retirer la reconnaissance accordé jusqu’alors à l’International Boxing Association (IBA), conséquence directe du conflit ouvert entre les deux autorités sur fond de préoccupations portant notamment sur le modèle de gouvernance, le financement, et le système d’arbitrage au sein de la Fédération Internationale.

Ce jeudi 22 juin, la sanction a – comme attendu – été prononcée.

Réunis à distance, les membres de la Session se sont ainsi largement prononcés en faveur du retrait de la reconnaissance de l’IBA, par 69 voix pour, 1 contre et 10 abstentions, conformément aux dispositions prévues par la Règle 3.7 de la Charte Olympique, à savoir :

La reconnaissance par le CIO peut être provisoire ou définitive.

La reconnaissance provisoire, ou son retrait, est décidée par la Commission Exécutive du CIO pour une durée déterminée ou indéterminée. La Commission Exécutive du CIO peut déterminer à quelles conditions une reconnaissance provisoire peut prendre fin.

Une reconnaissance définitive, ou son retrait, est décidée par la Session. Tous les détails des procédures de reconnaissance sont déterminés par la Commission Exécutive du CIO.

Dans le cas présent, l’IBA se voit retirer l’organisation et la supervision des tournois olympiques de boxe et, de facto, des ressources financières amenées par la présence du sport aux Jeux.

Cette sanction vaut à la fois pour les Jeux de Paris 2024, pour lesquels le CIO a déjà pris la décision – comme ce fut le cas pour Tokyo 2020 – d’assurer lui-même la tenue du tournoi de boxe et les qualifications préalables, mais aussi pour l’édition des Jeux de Los Angeles 2028.

Si la présence de la boxe aux JO 2028 est désormais annoncée – après avoir été sérieusement menacée – il conviendra toutefois d’attendre le mois de septembre 2023 et l’adoption définitive du programme des sports de LA 2028 pour savoir si le « noble art » figure bien au sein des sports olympiques comme il l’est depuis 1904, année des Jeux de Saint-Louis (Missouri, États-Unis).

Vue de la Maison Olympique à Lausanne (Crédits – IOC / Adam Mork)

Dans un communiqué publié dans la foulée de la décision prise, le CIO a précisé que :

L’IBA a déjà fait appel de la recommandation de la Commission Exécutive du CIO devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Le CIO a contesté avec succès la demande déposée.

Un nouveau recours étant désormais possible, le CIO ne peut faire d’autres commentaires à ce stade.

Peu avant, Christophe De Kepper avait justifié la sanction infligée.

Comme l’avait alors affirmé le Directeur Général de l’institution olympique :

Le CIO a constamment et patiemment tenté d’aider sur les sujets d’inquiétude [mais l’IBA] n’a pas été capable de fournir les éléments permettant la levée de sa suspension.

L’IBA n’a pas tardé à réagir par voie de communiqué. La teneur du propos est d’ailleurs particulièrement virulente et témoigne de l’extrême tension de ces dernières semaines. La Fédération Internationale est même allée jusqu’à oser un parallèle historique pour dénoncer ce qu’elle considère comme une marque de politisation du CIO.

Ainsi que l’affirme l’IBA en préambule de sa déclaration :

Aujourd’hui, 22 juin 2023, le CIO a commis une énorme erreur en retirant sa reconnaissance à l’IBA, révélant sa véritable nature politisée.

Il convient de noter qu’en ce jour-même, il y a 82 ans, l’Allemagne fasciste lançait une attaque contre les citoyens pacifiques de l’Union soviétique, entraînant l’escalade de la guerre et une tragédie humaine dévastatrice.

Nous ne pouvons pas dissimuler le fait que la décision d’aujourd’hui est catastrophique pour la boxe mondiale et contredit de manière flagrante les affirmations du CIO d’agir dans le meilleur intérêt de la boxe et des athlètes.

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